Dans un geste de mise en scène fort, Nelson Foix cinéaste antillais livre avec Zion un premier long métrage noir et flamboyant, brillant et sauvage hanté par le cinéma.
Zion est primordialement un film d'atmosphère, de climat se servant de tout ce que la géographie Guadeloupéenne peut amener d'insolite( l'iguane), de cinégénique( les mini-émeutes permanentes), de pulsatile( les quartiers déshérités, la guerre des gangs, la jeunesse désoeuvrée, le manque d'eau, le carnaval) et d'inattendu.
Nelson Foix privilégie de se laisser happer par cette ambiance digne d'un Mean Streets version Caribéenne. Avec une caméra haute voltige, Nelson Fox porte un récit entre thriller, polar et film social, thriller d'amour dit-il. Peut-être ce brio de la mise en scène dévore-t-il le récit et sacrifie-t-il à la profondeur des personnages. Mais ne boudons pas notre plaisir: Zion vole la vedette aux Misérables de Ladj Ly. Authenticité, sincérité, humanité, intensité envoûtent avec une scène d'ouverture en motocross magistrale et une scène de braquage digne d'un Après-midi de chien pour la montée d'adrénaline et la ferveur des plans.