Night of the living poops.
Pitchs WTF Battle 2012, c’est un peu ce que l’on aurait tendance à se dire en voyant ce que nous ont concocté les japonais cette année. D’un côté on Rape Zombie: Lust of the Dead, qui fait dans le zombie violeur, et là on a cette petite production qui a tout l’air d’être du Sushi Typhoon/Nikkatsu mais n’est produite par aucun des deux, juste distribuée par le second. Cela dit Noboru Iguchi est aux commandes, donc on savait à quoi s’attendre, à savoir quelque chose dans la veine de The Machine Girl ou Robo-geisha, ou tout du moins y ressemblant. Effectivement on retrouve le gore et le mauvais goût habituel du réalisateur, mais chose qui déroge un peu et explique pourquoi la bobine n’est pas rattachée au label habituel, c’est la présence du pinku, à savoir de l’érotisme avec pas mal de nichons et de fesses (réels, alors que Sushi Typhoon n’usent toujours que de prothèses, comme ce fut le cas pour Tokyo Gore Police). Puis évidemment, comme le titre l’annonçait, tout tourne autour de l’anus et ses multiples moyens d’expression, l’excrément et la flatulence, et sur ce côté nous pouvons dire que nous sommes servis, la moindre occasion de placer des bruits de pets ou même les matérialiser sous forme de gaz jaune nous est balancée, pour le plus grand plaisir de nos yeux et de nos oreilles.
C’est amusant car cela nous rappelle le Dreamcatcher et son obsession sadique-anale, mais c’est aussi très vite rébarbatif. Les effets sont usés jusqu’à la moelle pendant presque la totalité de la première heure, et Iguchi en use comme s’il avait du mal à lâcher la molette des gaz. Puis enfin il se réveille pendant la dernière demi-heure, qui quant à elle vient contrebalancer un premier acte limite emmerdant, soutenu par son pote Yoshihiro Nishimura, qui s’occupe des effets-spéciaux. Les yeux éclatent, les têtes volent, une super créature fait son apparition, armée de nombreuses tentacules, les zombies courent après nos héros avec le cul en l’air car c’est de là que sort leur arme (leur « symbiote »), et enfin on a le droit à une bagarre dans le ciel entre la fameuse créature volante et notre héroïne qui se propulse à la force de ses pets, rappelant visuellement les batailles de Dragon Ball Z.
Noboru Iguchi s’est donc un peu perdu dans cette mélasse, car bien qu’il tenait son pitch, il a eu du mal à savoir quoi en faire sans tourner en rond, sans non plus faire un film de merde, ce qui de toute façon était assez prévisible. Ça reste amusant à voir lors d’une soirée entre potes, excepté lors des blablas très cul-culs, mais il manque la verve de The Machine Girl et son action frénétique (malgré des effets-spéciaux dans la norme, réussis sans trop l’être, et toujours grand guignol).
Restent ses jolies actrices qui aideront à susciter davantage d’intérêt (même lorsqu’elles font caca), merci à Asami et Asana Mamoru (qui tient ici un premier rôle où elle laisse exprimer toute l’ampleur de sa poitrine…), mais difficile de trouver un quelconque sens caché ou critique comme l’on en trouve chez Nishimura (ou Naoyuki Tomomatsu avec Rape Zombie). Il est néanmoins dommage que même sans chercher à dire quoique ce soit Iguchi n’ait pas été capable de maintenir son rythme, faisant espérer le meilleur au début (notamment avec un générique sublime), laissant ensuite un peu sur sa faim, pour finalement ne se lâcher réellement que durant la dernière partie.
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