Zombie - Le Crépuscule des morts-vivants par Nicolas Montagne
Sorti chez nous dans une version remontée par Dario Argento, Zombie (Dawn of the Dead) de Romero est véritable l'un des plus grands chefs d'oeuvre du cinéma d'horreur, la référence absolue pour tout cinéaste voulant se frotter à ce genre tellement en vogue aujourd'hui. En effet, encore plus que dans la Nuit des Morts-Vivants, le film est une violente critique de la société où les zombies ne font que révéler des problèmes déjà existants dans le quotidien des êtres humains.
Ici, tout est métaphore, que ce soit le centre commercial ou le fait que l'héroïne soit enceinte. Beucoup plus gore et violent que ne l'était le premier opus, Zombie met un point d'honneur à toujours enfoncer le clou là où cela fait mal: les héros réfugiés dans un centre commercial se réjouissent d'avoir trouvé ce paradis consumériste pour assumer leurs pulsions de possession. Encore plus flagrantes dans le montage original, ces pulsions sont amenuisées dans la version européenne montée par Argento, sans toutefois effacer le discours du départ. Finalement, la consommation nous fait régresser à la barbarie, et l'on est dénudé de notre culture.
On retrouve en outre un Ken Foree à l'aube de sa carrière, mais déjà avec une grande force dans le jeu. Un homme de raison confronté à un monde de folie, mais restant humain et donc touché par ce phénomène de masse qu'est la consommation.