Sous ses faux airs de saillie hystérique glossée aux blagues pour QI néandertalien, Zoolander se révèle comme le film rêvé, la comédie intelligente, la critique jamais sérieuse pourtant maline.
Toutes les scènes fonctionnent en général par cette double mécanique: une première couche de comédie grasse; une seconde, elle, bourrée de références à la mode, à la culture, voire, soyons fous, à la politique.
Notons, en vrac, la parodie des soaps opera, le conseil de guerre modeux (clin d'oeil aux James Bond avec, pour "numéro un" une silhouette Lagarfeld-like et pour "homme de main" une ancienne top model en mistress SM), la repique de théories du complot (forcément révélées par Duchovny), le rapport entre les différents trends de la mode (Ball Models, par exemple, reliquat de la virilité seventies); cela tient aussi aux habillages sonores (George Michael pour la bataille d'essence), aux répliques... La liste est longue.
Ben Stiller, enfin, qui mine de rien, parvient à singer avec une grande finesse tous les tics de réalisation des films girly pour hipsters de notre pas si datée fin de millénaire.
Il reproduira d'ailleurs sa (discrète) performance sur Tropic Thunder. Mais bon, mais vous voyez l'idée.
Zoolander est le prototype des comédies américaines de la première décennie des 2ks (dont on retiendra surtout Supergrave).
Bonus: contient de véritables morceaux de David Bowie.