Zorba le Grec est un film auquel personne croyait, au budget minimum, où Simone Signoret, qui devait avoir le rôle féminin, a quitté le tournage a bout de quelques jours... et pourtant, grâce à l'obstination du réalisateur et d'Anthony Quinn, son succès a été phénoménal, et a placé la Grèce sur l'échiquier cinématographique.
Alan Bates joue un écrivain anglais qui se rend en Grèce pour son héritage paternel et va rencontrer un guide en la personne d'Anthony Quinn. Là où le premier est calme et réservé, le second est bruyant et virevoltant. Pourtant, cette opposition va donner naissance à une belle amitié.
J'avoue que le film est très efficace, porté par la sublime interprétation de Quinn, pour qui c'était son rôle favori, car il correspond aussi à l'image exubérante de l'homme qu'il fut. Par contre, si Alan Bates joue un homme effacé, il le fait vraiment trop bien, car il a un charisme de limande. N'oublions pas aussi la présence d'Irène Papas, et de Líla Kédrova, qui incarne la copine de Zorba (qu'il appelle d'ailleurs Bouboulina). D'ailleurs, heureusement pour la crédibilité, le film se passe bien en Grèce, avec une majorité d'acteurs du cru, dont on entend quelques scènes parlées dans la langue du pays.
Par contre, si le film porte un beau message sur le fait de vivre simplement, et d'en profiter en dépit des échecs, je ne m'attendais pas non plus à des passages aussi durs, qui impliquent d'ailleurs Irène Papas, avec d'ailleurs une mise en scène assez énergique quant à ce qui lui arrive. Ce qui fait que cette cassure m'a un peu freiné dans mon élan concernant mon enthousiasme que j'avais vis-à-vis de Zorba. Car le meilleur l'emporte malgré tout, avec cette formidable danse qu'est le Sirtaki (qui a été crée pour le film), et cette superbe musique de Míkis Theodorákis, qui a beaucoup apporté à son succès, un peu comme du Ennio Morricone grec.
Au moins, je peux dire que je danse aussi bien qu'Anthony Quinn, ce qui fait du bien à mon égo, et je suis ravi de l'avoir vu en tant que Zorba, car son personnage est si beau, si grand, si fort qu'il illumine le film de sa présence ; quel rôle !