Un sujet singulier au traitement impersonnel.
Avec Jérôme Salle, on partait de loin, avec les Largo Winch sur le cv.
Pourtant, le contexte sud africain, avec des relents d'apartheid, sur fond de trafics et de meurtres étranges, avait de quoi plaire. Comme son casting.
Après les premières minutes qui font plus penser à une série policière qu'à un véritable thriller, le film s'élève quelques peu après une séquence sur la plage d'une violence âpre et sèche, au milieu d'un décor paradisiaque.
Ces montées d'adrénaline distillées tout au long du récit auront toutes ce même impact, grâce à une réalisation soignée, proche des protagonistes, dans un soucis permanent de réalisme.
Là-dessus, le réalisateur français s'en tire vraiment bien, en ne tombant jamais dans la facilité du tout spectaculaire.
En revanche, lorsqu'on se plonge dans l'enquête, c'est nettement moins convaincant.
Le rythme très élevé pousse à user de nombreux raccourcis, alors que le déroulement de l'intrigue est très classique, passant d'un témoin qui en amène un autre.
Bref, l'enquête se règle en mode automatique sans qu'on ne s'en rende compte.
Quant au contexte sud africain, il est à peine effleuré lors des rares aérations du récit, servant plus de carte postale qu'autre chose.
L'interprétation de Forest Whitaker est -comme toujours- parfaite, Orlando Bloom peine plus à convaincre. Si le changement physique est impressionnant, son personnage empile les clichés badass à coup d'alcool, de barbe négligée et de sourcils froncés...
Pas vraiment raté, par moment très réussi, Zulu avec son côté "Les rivières pourpres sous les tropiques" rate le coche du thriller géo-politique.
La faute à un script trop formaté, pour un background pourtant si prometteur(ultra mis en avant dans la BA).
Quant à Jérôme Salle, il reste ce bon technicien sans génie, un yes men de plus à Hollywood...