999 : Nine Hours, Nine Persons, Nine Doors

Début des années 2010, je recherche des jeux vidéo qui ont des scénarios plus ou moins excellents, je tombe sur 999, un jeu DS sorti en 2009 au Japon et en 2010 aux USA. Après me l'être acheté en import et l'avoir terminé dans sa totalité, je tombe complètement sous le charme du jeu et ce principalement pour la qualité de son scénario. Pour fêter les 9 années de 999 et de la saga Zero Escape par la même occasion, je décide de rejouer au jeu pour le plaisir de la redécouverte tout en prenant soin de décortiquer plus en profondeur son scénario.
Alors, est-ce toujours un chef d'oeuvre à mes yeux ?
Plus vraiment.
Le scénario du jeu est très réussi, il réussi à vous tenir en haleine du début jusqu'à la vraie fin même quand vous en connaissez déjà les tenants et aboutissants.
Le jeu possède 6 fins différentes, il vous faudra faire des choix importants à certains moments, ces derniers auront évidemment un grand impact sur l'histoire qui vous enverra vers une fin bien définie. Parce que vous aurez envie d'avoir des réponses à vos questions, vous recommencerez une nouvelle partie rapidement, malheureusement vous ne pouvez pas recommencer le jeu à partir des choix importants, en effet, quand bien même le jeu vous donnera la possibilité d'accélérer les phases de lecture que vous avez déjà lues, il vous faudra toujours recommencer le jeu à partir du début pour pouvoir débloquer une nouvelle fin. Alors oui c'est un peu chiant de rester appuyer sur la touche d'accélération en attendant de débloquer un nouveau passage mais le plus chiant s'avère de devoir refaire certaines énigmes qu'on a déjà eu l'occasion de résoudre dans une partie précédente.
Une fois toutes les fins du jeu obtenues dont la true ending, il vous faudra aussi interpréter certaines zones d'ombre du scénario, Kotaro Uchikoshi (le créateur du jeu) avait laissé volontairement certains passages nébuleux pour les expliquer dans ses suites (Virtue's Last Reward et Zero Time Dilemma) mais aussi et surtout pour faire jaser les joueurs entre eux qui, comme moi, ont beaucoup apprécié le jeu. à l'époque j'avais jugé le scénario presque à la limite du chef d'oeuvre, aujourd'hui il n'est seulement que très bon, en effet, lors de ma redécouverte j'ai noté quelques incohérences (de vrais incohérences, pas des invraisemblances) qui ont un peu gâché ma seconde expérience du jeu. Kotaro Uchikoshi, par souci de créer des twists pour impressionner le joueur n'a malheureusement pas totalement tenu compte de la cohérence globale de son travail d'écriture sur le jeu, en soi ce n'est pas très grave mais le résultat manque juste un peu de cohérence, notamment sur la fin. La narration est très sympa tout comme l'écriture, le jeu n'est qu'en anglais mais ça n'est pas insurmontable.
Le gameplay est à peu de chose près un peu à l'image de ces jeux vidéo bâtards qui oscillent entre le visual novel et le point'n click (la saga Ace Attorney, Ghost Trick, Hotel Dusk : Room 215, etc...), soit beaucoup de textes et quelques énigmes à résoudre au stylet via l'écran tactile de la DS. Ces dernières sont globalement assez simples, pas au point de s'ennuyer car il faut quand même user un peu de logique, elles restent bien pensées mais il est vrai qu'elles manquent globalement un peu de difficulté, il aurait fallu qu'elles soient du même acabit que celles du second opus : Virtue's Last Reward.
Graphiquement je trouve le jeu encore très plaisant à l’œil aujourd'hui. Les décors sont en 2D pré-calculés et certains éléments bougent harmonieusement avec le reste, que ça soit des portes qui s'ouvrent à la Resident Evil ou d'autres choses encore, ça reste malheureusement des passages un peu trop rares dans le jeu mais ce sont ces passages qui contribuent à magnifier l'excellente ambiance du jeu.
Le chara-design des personnages est très réussi, ces derniers donnent l'impression d'être sorti tout droit de l'univers des Ace Attorney, visuellement ils sont plutôt irréprochables, tant au niveau des leurs animations qu'au niveau de leurs traits, leurs couleurs, etc...sauf peut-être si vous avez du mal avec la petite tenue de Lotus... (japon oblige). Autre bon point à noter : les artworks du jeu, ils sont quasiment tous très soignés en plus d'être assez nombreux.
La bande son du jeu est assez bonne bien qu'un tantinet répétitive, elle a tout de même le mérite d'être complètement dans les tons lors de passages bien particuliers (révélations, moments d'angoisse, retrouvailles, etc...) et de se déclencher au bon moment de telle façon à générer le sentiment souhaité chez le joueur. L'ambiance sonore est également très bonne. Voilà quelques morceaux que j’avais beaucoup apprécié à l'époque et que j'apprécie encore aujourd'hui,
https://www.youtube.com/watch?v=GKTiITLzx2U
https://www.youtube.com/watch?v=ml_4sSErukI

999 reste, malgré ses petits défauts, un des meilleurs jeux auxquels il m'ait été donné de jouer, que ça soit pour la qualité de son scénario même s'il y a quelques incohérences, son ambiance un peu angoissante, ses graphismes plaisant à l’œil et sa bande son. Il est indubitablement un incontournable de la Nintendo DS et à découvrir d'urgence pour les amoureux de cette console si ce n'est pas encore fait.