Sitôt lance-t-on ce jeu qu’un constat s’impose tout de suite.
« A Short Hike » ça se veut vraiment mimi tout plein…
Des petites bestioles adorables, une petite île aux traits dépouillés et aux couleurs pastels, et enfin une gentille musique discrète et apaisante : c’est évident qu’on va passer une partie tout ce qu’il y a de plus gentille…
Pas de grosses difficultés en vue passées les premières minutes de partie.
Un jeu de plateforme tout ce qu’il y a de plus classique, pour ne pas dire un jeu de balade.
Pas d’ennemi, quelques vacanciers qui trainent là et qui ont chacun besoin qu’on leur donne un petit coup de main : une montre à retrouver, une pelle à donner, des coquillages à collecter… C’est même d’ailleurs tellement bateau qu’on pourrait se demander quel intérêt on pourrait y trouver !
Eh bien l’intérêt se trouve justement dans le titre. L’intérêt, c’est que c’est très court.
On a vite fait le tour de l’île, on trouve très rapidement ce que les gens cherchent, si bien qu’on se sent évoluer très vite.
Les choses vont tellement vite qu’en deux heures, j’avais accompli ce que le jeu attendait de moi : arriver au sommet de l’île.
Oui.
Deux heures.
C’est court hein…
Eh bah vous savez quoi ?
Ça n’a pas été un problème pour moi : bien au contraire.
Pas un problème pour moi d’une part parce que je l’ai eu gratos sur Epic.
C’est sûr que, quand on n’a pas à raquer, ça aide. Mais quand bien même aurait-il été vendu à 9 ou 10 euros (soit moins cher qu’un blu-ray quand on y réfléchit bien) je pense que ça m’aurait fait le même effet.
Ça m’aurait fait le même effet parce que, comme un bon film qu’on a bien aimé, « Short Hike » peut se rejouer, ou plus exactement il peut continuer à se jouer quand bien même est-on arrivé au sommet. Par exemple on peut aider quelqu’un d’autre à arriver au sommet, on peut rendre les quelques services qu’on a pas encore accompli et puis… Et puis on peut se balader.
Tout simplement…
Parce que la grande force de ce « A Short Hike » c’est qu’il est parvenu à se penser comme un pur moment de détente ; une sorte de bol d’air relaxant.
Un peu à l’image de l’héroïne qu’on incarne, on est ici pour changer d’air, pour fuir un peu le stress du quotidien, pour se ressourcer. On croise des gens bienveillants, détendus, on respire un peu et on apprécit les beaux paysages…
Et c’est aussi pour cela que la courtesse d’une partie n’est clairement pas un souci. Cela la rend d’autant plus accessible pour ce qu’elle prétend nous offrir…
Alors après, sur quelques autres aspects « A Short Hike » pourra malgré tout paraître un brin trop court.
Moi par exemple j’aurais peut-être aimé comprendre plus tôt que c’était un jeu qu'on pouvait finir aussi vite. Parce que, quand on m’a dit au début de la partie « Hey ! Vas faire un tour au sommet ! », moi j’avais vraiment l’impression qu’on me disait : « Hey ! Vas faire un tour au sommet car c’est là-haut que le jeu commencera vraiment ! »
Du coup, comme je suis arrivé là-haut sans réelle difficulté parce que j’ai un peu fureté au passage, trouvant les plumes nécessaires à l’accomplissement de la partie, je me suis un peu retrouvé pris au dépourvu quand le jeu m’a alors dit : « Bon… Bah voilà ! C’était "A Short Hike". J’espère que ça t’a bien plu… »
Idem, au niveau de l’intrigue, peut-être que ce jeu aurait été gagnant si ses auteurs s’étaient davantage démarqués de « Celeste ». Parce que bon, certes l’histoire au fond est bien sympa, mais pour quiconque a déjà joué au jeu de Matt Thorson, il ne pourra pas s’empêcher de se dire ; « Ah ouais d’accord… En fait les gars ils se sont contentés de faire un "Celeste" soft quoi… »
Mais bon, malgré ces quelques réserves, ça ne retire rien à ce que j’ai déjà pu dire sur ce jeu.
C’est court, c’est vrai, mais c’est ce qui fait que c’est rafraichissant.
Et là où c’est quand-même malin, c’est que l’expérience d’une partie est tellement agréable de douceur que c’est typiquement le genre de jeu vers lequel on peut avoir envie d’y retourner quelques mois plus tard en se disant : « tiens ce soir, j’irais bien me balader un peu dans "A Short Hike" histoire de me détendre », un peu comme on dirait « tiens je retournerais bien faire un tour en forêt ou sur la plage »…
On a beau déjà connaitre l’endroit, celui-ci est tellement reposant qu’on ne se lasse pas de le redécouvrir encore et encore.
Eh bah franchement, ça a beau être court, ça n’en reste pas moins très malin…