A Way Out
6.7
A Way Out

Jeu de Hazelight, Josef Fares et Electronic Arts (2018PlayStation 4)

J'ai aimé :



  • le tarif attractif : 30 euros seulement, sachant qu'un seul exemplaire suffit pour jouer en réseau local mais apparemment également en ligne.

  • visuellement, c'est pas désagréable. C'est pas Uncharted 4 et les couleurs sont souvent monotones mais j'aime bien le style graphique. Il y a aussi quelques jolies panoramas extérieurs avec de chouettes effets de lumière pour flatter la rétine du joueur.

  • le jeu est en VOSTFR, c'est toujours mieux qu'une VF potentiellement hasardeuse.

  • le jeu d'aventure/action que se joue en coopération via un écran splitté, une vraie bonne idée.

  • les voitures, les téléphones à cadran et le code vestimentaire et capillaire des années 70.

  • infiltration, exfiltration, exploration, résolution d'énigmes, baston à base de QTE, course-poursuite, gunfight, A Way Out varie les plaisirs. Histoire de savoir qui a la plus grosse, vous pourrez également affronter votre acolyte en jouant à puissance 4, en faisant une partie de fléchettes ou encore un bras de fer. Ces activités annexes ne sont pas bien exaltantes mais elles ont le mérite d'apporter une touche de légèreté et d'humour. Leur présence s'explique également sans doute par la volonté de créer une mémoire commune aux deux joueurs et par extension à leurs avatars car une bromance de qualité passe souvent par ce genre de petits moments partagés.

  • la mise en scène est excellente, notamment grâce à des cutscenes très cinématrographiques (mouvements de caméras, recherche d'angles de vue plus originaux, plan-séquence, etc). Les développeurs ce sont également parfois amusés à casser la routine de l'écran splitté en deux parties égales, n'hésitant pas au coeur de l'action à agrandir une fenêtre au détriment de l'autre ou à partager l'écran en de multiples fenêtres pour mettre l'accent sur un évènement ou nous permettre d'en suivre plusieurs en parallèle.

  • certains jugeront l'histoire trop conventionnelle et remplie de clichés comme le coup des draps qu'on attache pour s'évader de prison ou le coup de la partie de la basket pour renouer le dialogue père-fils. Je pense toutefois qu'il faut savoir raison garder. Les scénarios pondus du côté d'Hollywood ne brillent pas souvent par leur qualité et je ne m'attendais pas à ce que celui d'A Way Out concoure aux oscars. Non, ce que je voulais, c'était une histoire qui rende hommage à la fois aux films de gangsters et au buddy movie, avec de l'action, de la camaraderie et des rebondissements, ce qui je pense est ici le cas avec, cerise sur le gâteau, un final réussit :

    le scénario se conclut en effet en beauté grâce à un twist plutôt bien amené. Durant tout le jeu, j'ai par exemple pesté contre le profil psychologique des deux personnages principaux. L'intérêt d'un buddy movie est d'associer deux protagonistes dont les caractères s'opposent et de voir comment les difficultés les rapprochent pour finalement en faire des potes. Dans A Way Out, Léo et Vincent semblent effectivement ne pas avoir grand chose en commun et le jeu prend soin de nous rappeler leur différence de tempérament, proposant parfois aux joueurs de choisir entre la méthode musclée (Léo) ou la méthode douce (Vincent). Pourtant, au fur et à mesure de ma progression, Léo le soit-disant mafieux au sang chaud n'a cessé de me décevoir : trop lisse et pas assez brutal, à l'image de cette interrogatoire où il semble peu enclin à avoir recourt à la torture pour obtenir des informations. Vincent de son côté avait à mon goût les épaules bien trop large pour un simple employé de banque : incarcération, rixe, évasion, braquage, il affrontait toutes les situations avec le calme d'un taulier du crime, s'imposant presque comme le leader du duo. Et puis on finit par apprendre que Vincent est un flic infiltré et là tout s'explique : en tant que tel, il est habitué aux situations chaudes et il est obligé pour éviter des effusions de sang de canaliser Léo.



Je n'ai pas aimé :



  • des problèmes d'audibilité (personnages qui parlent en même temps ) et de lisibilité (sous-titres trop petits, champ de vision réduit) sur ma télé de 80 cm.

  • parfois, ça rame sur ma PS4.

  • la première partie du jeu ne laisse pas suffisamment le temps à nos deux taulards pour s'apprivoiser. Ils se font confiance trop vite et trop facilement avant de décider de se faire la belle ensemble.

  • les phases d'action sont ratées. Les QTE proposent des combinaisons de touches trop simplistes et manquent de rythme tandis que les courses-poursuites ou les gunfights offrent peu de sensation (véhicules qui manquent de poids, armes qui manquent de punch, etc).

  • A Way Out est pensé pour le jeu en coopération mais paradoxalement, il sous-exploite clairement le concept. Les situations où les joueurs doivent faire preuve d'une cohésion et d'une coordination sans faille sont rares et coopérer se résume trop souvent à appuyer en même temps sur une touche pour forcer une porte ou déplacer un objet lourd.

  • sauf dans le final, il n'y a aucun embranchement scénaristique et les rares choix que sont amenés à faire les joueurs n'influencent pas le cours de l'histoire. C'est dommage, je pense que la formule Telltale aurait par exemple pu parfaitement s'adapter ici tant s'évader de prison pour assouvir sa soif de vengeance me semble être un chemin potentiellement jonché de difficultés, de sacrifices et de dilemmes moraux. De même, on aurait pu imaginer une mécanique de jeu où les conséquences positives ou négatives des choix effectués par les joueurs renforceraient ou altéreraient la relation de confiance établie entre Léo et Vincent, ouvrant ou supprimant l'accès à un nouveau panel d'actions et orientant l'histoire vers différentes fins.


Bilan :


A Way Out est plus un film interactif à vivre à deux qu'un véritable jeu vidéo. Moi ça me va, mais gageons que si d'autres jeux de la sorte voient prochainement le jour, ils sauront proposer davantage en terme de gameplay et de coopération.

ashram974
7
Écrit par

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le 25 mars 2018

Critique lue 258 fois

ashram974

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