Je pense qu'Afterparty fait partie de ces jeux qu'on est assez content de faire sur le moment mais qui ne laisse pas de trace, à part si on est vraiment interpellé par le propos, ce que je ne suis pas du tout.
Oxenfree j'ai littéralement tenu 10 minutes, pour le coup c'est encore plus assommant qu'une bouteille de vodka à 20 balles. Là je suis allé au bout sans trop de déplaisir, plutôt un sentiment mitigé.
Soyons direct, le jeu n'a aucune mécanique, il essaie vaguement de faire illusion là dessus, mais c'est niet. La carte du monde ne sert à rien, on fait des allers retours mais c'est du backtracking toujours téléguidé, le jeu est ULTRA linéaire, tu pousses le stick et tu réponds aux questions (y'a même une vanne méta là dessus). Le jeu a une esthétique de point & click à l'ancienne mais c'est vraiment la caricature du jeu d'aventure moderne. C'est pas bien grave mais même les choix apparaissent comme d'habitude bien illusoires, c'est un jeu qui use de beaucoup trop d'artifices, à commencer par son délire de boissons et de mini games. Tu peux passer ton temps à répondre de la merde, au pire ton pote rattrape le coup.
Exemple (spoil) : je dois obtenir un sceau donné par un démon, ce démon me dit qu'un procès va avoir lieu et que je serais l'avocat, mais je dois laisser l'accusé être condamné pour obtenir le droit de jouer à un jeu d'alcool pour gagner le sceau.
Je m'en bats les couilles je gagne le procès et l'accusé est sauvé : osef, je fais quand même le jeu.
Je perds le jeu parce que je bite rien aux commandes : elle me file son sceau. Ok d'accord.
On me dit qu'avoir sauvé l'accusé aura quand même des conséquences sur la fin du jeu, je veux bien croire que ça aura une incidence sur les dialogues un petit peu, mais rien de plus, le choix de fin reste tel quel.
(Au passage je dois dire que la fin est vraiment ce qui sauve un peu mon appréciation, elle est vraiment cool, même si l'écriture méta ça n'impressionne plus personne en 2019, on va dire que le déroulé fonctionne bien)
Mais tout ça est finalement accessoire, ce qui va déterminer votre appréciation d'Afterparty, c'est votre accroche à l'univers, aux personnages, aux dialogues, thématiques et à l'humour. Et c'est surtout là que ça coince. Je n'ai pas envie de dire que je hais le ton d'Afterparty, une part de moi veut dire que c'est quand même bien, mais l'envie de casser mon écran reprend quand même vite le dessus. C'est un peu comme si tu sentais le type à l'écriture te dire "regarde comme c'est clever, comme c'est witty, comme c'est deep" mais non en fait c'est juste du "try hard" (désolé mais ils traduisent pas leurs jeux alors je me mets au niveau).
Et il faut vraiment aimer les histoires d'adolescents/jeunes adultes névrosés qui doivent s'accepter, d'hommes soja insécurisés, de meufs edgy, de personnages qui parlent à 100 à l'heure pour paraitre inadaptés socialement mais en même temps cools, d'humour pseudo corrosif ou avec un trop plein de références, de thérapie et de "exprime tes sentiments"...ça n'empêche pas certaines séquences d'être réussie, certains personnages d'être relativement attachants (Satan) ou l'univers global d'être convaincant (même si bien prévisible aussi), mais je suppose que c'est une question d'accroche. Cela étant, on peut estimer que quand on arrive à imaginer le californien aux épaules de serpent derrière le script du jeu en jouant, c'est que l'écriture pourrait être plus fine non ?