Graphiquement, musicalement, et gameplaiment parlant (pardon pour ceux qui ont saigné des yeux), Alan Wake est une véritable réussite. On est tout de suite plongé dans un univers glauque et un peu kitsch, quelque part dans une Amérique profonde où les gens ont tous quelque chose à cacher. Si Stephen King, Twin Peaks, et Lovecraft étaient les trois sommets d'un triangle, Alan Wake serait le point G au centre (le lien est SFW).
La résolution du jeu manque certes de clarté (pour le coup je pense que le jeu bénéficierait très bien d'un de ces remaster HD à la mode) mais les paysages et les lumières sont tellement beaux qu'on n'y pense très vite plus. La ville de Bright Falls est criante de réalisme et les décors fourmillent de détails. Les animations faciales ne sont certes pas au top, mais personnellement j'aimais bien la bouille de Wake avec son petit air de Colin Farrell.
A côté de ça on a le droit à une histoire captivante, très bien racontée, à une galerie de personnages variés.et à une ambiance hors du commun. La soundtrack vient d'ailleurs très bien réhausser celle-ci, avec notamment des morceaux de fin d'épisode parfaitement idoines tels que celui-ci ou celui-là. La deuxième chanson est par ailleurs un élément clef du scénario. Composée dans le jeu par un groupe de vieux hard rockeurs qui se prennent pour des dieux Nordiques, ses paroles donnent de précieux indices au héros (j'ai trouvé ce ressort narratif génial) !
Les combats sont dynamiques, et la visée semi-automatique est incroyablement satisfaisante (la lampe torche faisant office de réticule). Quant à la caméra, j'ai rarement l'occasion de dire ça, mais : elle est impeccable. Elle suit le joueur en souplesse, tantôt à sa droite, tantôt à sa gauche, s'arrangeant toujours pour offrir le meilleur angle de vue. Elle n'est pas trop proche non plus, comme dans un Evil Within où la caméra est tellement collée à Sebastian Castellano qu'on a l'impression d'avoir des œillères. Franchement chapeau.
En fait il n'y a que deux choses qui m'ont vraiment dérangé dans Alan Wake. Tout d'abord, les combats ont beau être fluides et sympathiques, ils deviennent vite répétitifs. Dans les premiers chapitre ils parviennent à faire peur et à surprendre le joueur, mais à partir du segment 3-4, c'est fini, on rentre en mode automatique. Et qu'est-ce que ces oiseaux sont agaçants !
Mais voici le deuxième point, le plus bloquant : foutredieu ! Le jeu n'a pas volé sa généalogie avec Twin Peaks ! Comme la série, le jeu (qui se découpe d'ailleurs en épisodes, avec à chaque fois un "previously dans Alan Wake") se finit ainsi dans une magistrale queue de poisson. C'est plutôt stylé dans le principe, car cela laisse la porte ouverte aux fan theories et à une éventuelle suite, mais si cette dernière n'arrive jamais alors on n'aura QUE ces fan theories à se mettre sous la dent. Et ça ce serait vraiment un gros point noir. Oui oui, le jeu laisse le joueur imaginer la suite, tout ça tout ça, mais c'est justement un "truc scénaristique" que je ne supporte pas. Promis : si le 2 est officiellement annulé je viendrai ici baisser la note d'un point.
Mais promis, si au contraire un 2 vient à paraitre, et que l'histoire conclut de manière cohérente tous les événements introduits dans le 1, alors ce sera un gros 9 bien mérité.
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I'll be back