C'est sublime visuellement : les lumières, les couleurs, les arbres, la nuit, les reflets sur le bitume mouillé... à la pointe niveau technique. Les passages filmés avec les vrais acteurs se fondent très bien aux graphismes réalistes.
Univers et scénar très riches et fascinants, malgré des longueurs et beaucoup de répétitions dans la narration*.
Le jeu est bien trop long : quasi 30 heures (!) en faisant attention aux détails (mais qui n’en sont pas vu la nature du jeu). La longueur est surtout un problème à cause du rythme de sa construction absolument désastreux : il n’y a pas de gestion d’équilibre combat VS lore/cinématiques. Moments chiants VS apothéose. On peut passer plus d’1 heure à marcher, lire, regarder des cinématiques sans jouer. C’est très anti-jeu vidéo, vision qui pourrait ne pas me déplaire, mais pour au final nous mettre le boss principal expédiable dans deux combats ps3 avec 3 lumières à allumer par exemple…
Niveau designs dans l'horreur y'a pas le moindre risque, pas de monstres. Le Possédé “flaque” est le seul un tant soit peu inspiré. Bestiaire très restreint, on en a déjà marre au bout de quelques heures des loups et des fous du village lanceurs de haches. Les boss sont très rares (4?) et mauvais. Le combat est un tps à l’épaule très basique, rien d’original, ni dans les armes, même pas un outil/gadget intéressant qui pourrait faire se démarquer l’expérience. Il y’a le concept des intrigues et de la lampe d’Alan pour faire switcher des petites parties de la réalité, mais ça ne va pas très loin et parfois c’est chiant faut le dire (ridicule à côté de la dinguerie qu’est la Timepiece de Dishonored 2 : on pouvait changer de réalité d’où on veut en ayant une vision de l’alternative en temps réel dans la main, il y’a 7 ans, sur PS4)
Le tableau d’enquête est l’antithèse du fun, heureusement ignorable 99% du temps. Il y a je crois sur 30 heures seulement deux moments dans le jeu où c’est obligatoire pour avancer, on ne sait pas pourquoi, alors que le reste du temps Saga sait quoi faire en avançant ou faisant un profilage mental. *Ce dernier n’est pas non plus une section très réussie car il peut devenir du radotage saoulant et les moments où il est obligatoire pour faire apparaître des objets dans des endroits déjà visités sont frustrants. L’antre mental dégage une sensation d’y perdre son temps et aurait dû être mieux pensé pour être amusant.
Le level design pue la merde, clairement. Ajouté au fait qu’on puisse seulement trottiner, on est sur 4-5 zones, comprenant des couloirs connectés qu’on parcourt à maintes reprises, avec les mêmes ennemis qui repop. C’est de loin le plus gros défaut du jeu.
L’histoire est très prenante mais facilement frustrante pour qui n’y est pas plongé à 100% et n’aime pas être confus la plupart du temps. C’est l’investissement numéro 1, votre cerveau y sera consacré à 95%. Un reproche que je ferais sûrement, compte tenu du fait que c’est un jeu vidéo et que j’aime que mon jeu vidéo jeu vidéotte tout de même. Une série reviendrait à quasiment la même chose, peut-être mieux dans bien des aspects. Le jeu m’a donné envie de revoir la saison 1 de True Detective, qui mélangée à du surnaturel SCP serait ma came absolue.
Mais je respecte tout de même qu’Alan Wake 2 respire le projet d’une vie. 13 ans après la sortie du premier ! Un jeu d’auteur triple A ne court pas les rues. Voir Sam Lake, notre Kojima européen, sous les traits d’Alex Casey tout en sachant que cet univers doit être comme sa précieuse progéniture le rend attachant. Après c’est surtout grâce à sa tête de ouf mdr.
Le jeu enterre bien des triples A sans âme et autres Ubisofteries jetables. Malgré tous les défauts c’est clairement un produit spécial, ça ce sent, et c’est ce qui donne envie d’avancer. J’oublierai difficilement cet univers dense et connecté, juste j'aurais pas dit non à ce que ce soit pensé comme un jeu avant tout. Ça méritait autant de folies dans le gameplay que dans ses histoires. Surtout les sections musicales ou le gameplay reste le même, dommage.
Décevant mais toujours très attachant. Il ne fait aucun doute que je me plongerai dans leurs prochaines productions.