It's dangerous to play Amnesia at night
J'avais commencé à m'intéresser à Frictional Games il y a quelques années, pas par attirance pour le jeu d'horreur, mais parce qu'ils faisaient partie de la poignée d'irréductibles à vouloir au jeu vidéo sous Linux. Je viens tout juste de terminer ma partie, après l'avoir laissé en plan il y a quelques mois de cela.
On peut dire que j'y serais allé à reculons.
Les mécaniques d'Amnesia étaient novatrices, avec le parti pris de ne placer aucune arme entre les mains du joueur, de sorte à le laisser sans défense dans un manoir étrange, infesté de monstres, tout en l'incitant à explorer au maximum pour récupérer les objets nécessaires à sa progression (dont de l'huile et de l'amadou pour échapper aux ténèbres – et à la folie) et à s'impliquer au maximum dans chacune de ses actions, notamment via un système assez poussé de mouse gestures (les portes s'ouvrent d'un coup sec, les valves avec un mouvement de rotation...). Le tout s'articule autour d'une narration riche, au travers d'hallucinations, de souvenirs et de notes disséminées à récupérer.
Amnesia est résolument terrifiant en début d'aventure, pour peu que l'on y joue dans de bonnes conditions, grâce à des scripts bien placés, l'élément de surprise et une bande son glaçante. L'expérience se renouvelle même régulièrement, en exploitant cette fois-ci de nouvelles peurs (« c'est l'passage avec l'eau ! »), mais malheureusement pas assez pour compenser la lenteur et la stupidité des monstres apparaissant via des scripts : il suffit de se cacher et d'attendre pour qu'ils disparaissent. Et lorsque le danger arrive, il le fait en musique, vous laissant, dans la majorité des cas, le temps de vous planquer, avant de retourner déambuler gaiement.
Un autre de mes reproches concerne les scripts eux-mêmes : les rares fois où je suis mort, j'étais supposé courir pour échapper à un monstre m'ayant soudainement repéré. Sauf que, pensant que le cri provenait de la porte devant moi, je me suis contenté de rester à ma place, à attendre que la porte commence à être secouée. Attaque dans le dos, mort. Réapparition (le niveau d'huile et l'inventaire restent tels quels d'ailleurs, bonne blague), script terminé. Je peux alors atteindre la sortie tranquillement…
En dehors de ça, et même si je ne suis pas friand de ce genre de jeux, je salue le travail fourni par cette petite équipe, qui aura réussi à créer un nouveau mètre-étalon en matière d'épouvante vidéoludique : effrayer en montrant le moins possible, et laisser son imagination faire le reste.
(Le pourquoi du titre : https://www.youtube.com/watch?v=V46KYxFav24&t=4m6s)