Ape Out est un jeu au principe très simple: on se déplace, on pousse ou on saisit, et on doit arriver à l'autre bout d'un niveau généré procéduralement. La simplicité du concept est la force et la faiblesse de Ape Out. Sa force car le jeu est d'une efficacité redoutable: c'est limpide, rapide et violent, le jeu est aussi fun que coloré, et la musique, s'adaptant à vos actions, est superbe. Mais sa faiblesse car le concept, pris indépendamment, devient rapidement répétitif. Pour palier à cela, le développeur tente durant tout le jeu de renouveler l'expérience en introduisant de nouveaux types d'ennemis ou en modifiant l'environnement, par exemple, en plus des changements de décors et de couleurs. Et ça fonctionne bien; les changements ont suffisamment d'impact sur le gameplay et on avance pour voir quelle petit idée viendra nous surprendre ensuite. Malgré tout, la répétitivité a commencé à s'installer juste avant les crédits, sans doute parce que le cœur du jeu ne bouge pas et surtout à cause de la génération procédurale des niveaux. Si le level design change entre chaque ensemble de niveaux, ces derniers ont du mal à se distinguer les uns des autres au sein d'un même ensemble. Des niveaux fait à la main aurait pu leur donner une identité propre et faire varier significativement la façon de jouer. Parce que c'est dommage de voir qu'Ape Out en a juste assez sous le capot pour tenir l'heure et demi qu'il m'a fallu pour conclure l'aventure une première fois, une bonne rejouabilité aurait compensé cette durée de vie trop limitée. Le jeu a quand même le bon goût de s'arrêter avant de tomber en panne d'idées, ce qui est appréciable.
Au final Ape Out est un jeu au concept attrayant mais manquant de profondeur pour tenir sur la durée. Le dév réussit néanmoins à maintenir l'intérêt grâce à l'ajout constant de petites mécaniques, et la direction artistique vaut clairement le détour, faisant du grand singe un compagnon de cellule tout de même recommandable, pour peu qu'une évasion aussi courte ne vous rebute pas (j'attendrais les soldes quand même).