Prologue :
Je viens de finir la première run. Pfiou... Le jeu m'a fait passer par tous les états : la surprise, la frustration, l'incompréhension et l'émerveillement. Ce chemin m'a fait réévaluer le jeu de nombreuses fois : de "Non mais c'est pas possible?! Là c'est 2, c'est beaucoup trop frustrant !!" À "Wow... mais quel jeu...". Certains moments étaient brouillons et d'autres d'une difficulté telle... mais une fois qu'on a dépassé cette progression un peu étrange et âpre, quel plaisir. Je relance le jeu immédiatement.
Je me rends compte que les jeux Fromsoftware sont liés à mes passions. Quand j'ai joué à Bloodborne, j'étais arrivé à la fin de ma période Dracula et Lovecraft. Sekiro était une réaction directe à ma relecture de Vagabond et à mon coup de coeur pour le Shogunworld de la série Westworld. Maintenant, Armored Core VI est le résultat de mon amour récent pour Evangelion et les mechas en général. Dans ces jeux, la densité de leur sève artistique et thématique est telle que l'on s'intéresse très naturellement aux inspirations du studio. Cette richesse se confirme aussi dans le GAMEPLAY du jeu. Chacune des missions propose une nouvelle façon d'arranger les briques du jeu et c'est au joueur de construire un robot qui sera à même de résoudre le problème. C'est ce qui est fort dans AC 6 : proposer une expérience typiquement PS2 dans un écrin de AAA PS5. Le jeu se renouvelle très régulièrement, ses finitions sont exemplaires, les décors et la mise en scène des combats sont époustouflants. En plus des combats titanesques contre de gigantesques structures, AC VI se paie le luxe d'avoir des personnages marquants alors que l'on ne voit pas un seul visage de tout le jeu. Cette caractérisation se base sur 3 éléments : le doublage de haute volée, les emblèmes des personnages ainsi que le soin apporté à la mise en scène et au design des robots. Ainsi, on remarque tout de suite les tics de langage de Carla, de Walter et de Rusty qui nous appellent respectivement "Tourist", "Hound" et "Buddy".
Quand vient le moment d'affronter ces personnages dans des joutes épiques et que l'on entend leur toute dernière réplique, on se surprend à avoir de la peine pour eux.
Ce supplément d'âme, c'est ce qui manque cruellement aux autres AAA et ce qui nous fait oublier les failles d'AC VI. Un grand jeu.