La Renaissance de la Confrérie
Après les déboires avec Borgia sénior, Ezio s'attend à une retraite bien méritée, mais c'est sans compter l'arrivée de Borgia junior. Notre séduisant Assassin a donc du pain sur la planche, et c'est dans Rome elle-même qu'il va mener ses combats.
Ubisoft prolonge l'intrigue d'AC2 avec Ezio. C'est pour cela que le troisième opus n'est pas AC3 : on continue avec le même Assassin. Ezio, plus redoutable que jamais, continue sa lutte contre les Borgia. Ce n'est cette fois plus au nom de la vengeance (encore que...), mais au nom de la justice que le maître Assassin intervient. Et pour cela, il aura besoin d'assistance.
Les graphismes de jeu sont exactement les mêmes que ceux du 2. Il n'y a pas grand chose à ajouter, si ce n'est que la tenue d'Ezio est simplement splendide, et que l'armure légendaire à retrouver est immonde. Une fois que je l'ai obtenue, j'ai immédiatement appliqué le skin débloquable de l'armure d'Altaïr pour ne pas être déçu (voire le skin de Desmond, parce que c'est amusant de voir un bonhomme en jean et sweat zippé se balader dans la Rome de la Renaissance). La musique est agréable, même si, de mon avis personnel, les musiques d'AC2 étaient meilleures.
Le scénario est bien sympathique, avec des articulations logiques. On ne se demande pas vraiment pourquoi tel choix a été fait, sauf une fois ou deux où l'on se dit que le choix fait par les personnages est soit capillotracté, soit carrément débile (soyons honnêtes, si je veux tuer un otage et que je sais que je menace le fameux Ezio Auditore, j'évite de me mettre au milieu d'un atrium, entouré de murs trop facilement escaladables...). Avec ceci, on retrouve nos jolies têtes historiques au travers de Da Vinci, Machiavelli, les Borgia... ce qui confère au jeu une certaine vérité historique.
Ce que les fans reprochent le plus à cet opus, c'est que la map ne contient qu'une seule et unique ville, alors que le précédent permettait d'en visiter cinq. Mais il faut savoir que Rome a été modélisée trois fois plus grande que Florence, ce qui en fait une map très grande.
Pour finir, les quêtes secondaires sont très intéressantes et permettent même d'en apprendre plus sur la vie d'Ezio parallèle à ce que l'on voit dans le deuxième volet.
Mais la véritable innovation se fait au niveau du gameplay.
Tout d'abord, Brotherhood ne porte pas un nom anodin. Ezio va reconstruire la confrérie italienne, et ceci permettra au joueur de recruter jusqu'à douze assassins qui graviront peu à peu les échelons comme nous le fîmes dans AC2. Parmi eux, jusqu'à six assassins pourront être appelés sur le terrain, permettant à Ezio d'avancer en toute discrétion ou de le sortir de mauvais pas lorsque des soldats trop vigilants voudront le peler. Ces Assassins seront très pratiques et ils peuvent surgir de n'importe où, où que vous soyez.
Ensuite, Ubisoft a mis au point un système de synchronisation. Chaque mémoire est soumise à des contraintes qu'il faut respecter pour obtenir une synchronisation totale. Ces contraintes n'influencent en rien l'avancée de l'histoire, mais ceci crée un "jeu dans le jeu", ce qui amène une difficulté supplémentaire. Il va de soi que nous n'avons pas qu'un seule tentative pour y parvenir, et c'est là l'un des points forts du jeu : on peut revivre, donc rejouer une mémoire. Et donc, bien au-delà de la synchronisation, si une mémoire nous a plu, on peut la rejouer !
Enfin, un système de combos a été mis au point. Quand vous tuez un soldat en combat, vous pouvez embrayer immédiatement sur le suivant sans avoir à le combattre. Vous pouvez ainsi enchaîner plusieurs soldats d'affilée (cinq d'affilée est d'ailleurs une condition pour une synchronisation à 100% sur une mémoire), ce qui vous fait gagner un temps considérable, mais surtout, est très classe !
Au bilan, prenez Assassin's Creed II, vieillissez Ezio de 20 ans, mais rendez-le plus sage et expérimenté, rassemblez Florence et Venise en une seule ville, gardez toutes les quêtes secondaires et rajoutez-en encore, améliorez la maniabilité du héros et donnez-vous la possibilité de revivre les mémoires que vous avez aimées. Vous avez Assassin's Creed Brotherhood. Et encore, je ne vous ai pas parlé du multijoueur implémenté par Ubisoft Annecy. Ce jeu est excellent. Même si le scénario est moins agréable que celui du jeu précédent, les nouvelles fonctionnalités sont tellement agréables que je pense ACB meilleur qu'AC2. Mais il n'empêche qu'il me semble dommage de ne pas avoir joué à ces jeux dans l'ordre.