Abstergo bosse sur l'Echantillon 17, suite au Sujet 17, et vous plonge vous, petit agent d'Abstergo, dans la peau d'un pirate des Caraïbes : Edward Kenway. Grand-père de Connor (le héros du 3, vous vous souvenez ?), mais pas descendant d'Altaïr (donc la vous prenez votre arbre généalogique et vous en concluez que Haytham, le père de Connor et le fils d'Edward est donc descendant d'Altaïr par sa mère...), ce pirate sanguinaire est un assassin bien particulier puisque... il n'est pas assassin !
Le sixième opus de la saga présente le quatrième assassin de la série sous les traits d'un britannique en quête de fortune, sans foi ni loi, pseudo-racaille ne luttant que pour lui et sa petite personne. Et c'est la première différence avec les habitudes que nous avions. Edward ne sera pas Assassin avant longtemps dans le jeu (il finira quand même par le devenir, et ce n'est pas un gros spoil, parce que ça reste quand même Assassin's Creed et non Pirate's Creed !!). Il arpentera donc les mers pour accomplir des missions qui l'arrangeront convenablement. Il croisera la route de pirates célèbres de l'époque, comme Barbe-Noire, avec lesquels il accomplira leurs fameux faits d'arme. Et pour le coup, puisque la fortune est l'unique motivation d'Edward, le scénario ne révèle qu'une unique faille : Edward se découvre des capacités d'Assassin innées. Il est capable d'utiliser des lames secrètes dès la première fois où il les voit, là où des Templiers experts se couperaient un doigt. Mais le scénario, après cette incohérence, est prenant et captivant, et on cherche à chaque instant ce qui va arriver à notre héros et à ses amis est fréquent.
Le gameplay est assez différent des autres AC. Tout d'abord parce que l'on manœuvre un bateau. Nous étions plus habitués à des Assassins qui passaient le plus clair de leur temps sur la terre ferme pour accomplir leurs missions. Même si la plupart des missions dans AC4 se récupèrent sur terre, leur résolution fait très souvent intervenir le bateau, et beaucoup de quêtes secondaires sont maritimes. AC3 avait montré un peu cette facette du jeu, et face à son succès, AC4 s'est presqu'intégralement converti à cette idée. Ensuite, nous sommes dans les Caraïbes, soit un archipel. Les points en hauteur ne sont utiles que dans les deux ou trois grandes villes que l'on y trouvera. De ce fait, les petites îles isolées n'offrent que de grands perchoirs rudimentaires pour les points d'observation, et la faible densité de population rend l'utilisation des toits quasiment caduque. Et c'est vraiment dommage.
Il reste que l'univers du jeu est magnifique. Il me semble que les graphismes sont plus beaux que jamais. Dans le but de rendre la navigation plus réaliste, plusieurs conditions météorologiques ont été implémentées, le ciel dans les cycles jour-nuit est magnifique, les mouvements fluides sont superbes, et la fluidité des courses et combats est extraordinaire. La musique signée Brian Tyler (Iron-Man 3, Insaisissables, Thor 2) est entraînante, et c'est l'un des meilleurs OST de la saga. Les sons du jeu sont enregistrés dans un désir de fidèle reproduction, dont notamment les sons sous-marins.
Enfin, je soulignerai le travail de titan qui a été fourni pour créer l'ensemble de la communauté. En parallèle d'Assassin's Creed 4, jouez sur Assassin's Creed Initiates, ça donne une nouvelle dimension au jeu. Par ailleurs, la comparaison des statistiques lance un "défi" mondial, même si il y a de manière ostensible des tricheurs (je rappelle que l'utilisation de glitches ne relève pas de la tricherie !!). Enfin, les épreuves communautaires et le partage d'informations temporaires (baleines blanches, trésors et convois royaux) ajoute de la convivialité au jeu.
En bilan, Assassin's Creed 4 est un jeu très abouti. Il y a plus de plaisir à y jouer qu'avec aucun autre Assassin's Creed. Mais pour moi, ce n'est pas un Assassin's Creed. Ce qui faisait le charme de la saga, à savoir escalader les murs, s'infiltrer en toute discrétion pour atteindre la cible et l'achever, c'est fort diminué, voire supprimé. Ce jeu reste très bon, et ses qualités ne peuvent être niées : un beau jeu, avec un gameplay poussé et un scénario correct. Mais l'esprit de la saga n'y est pas. On ne joue pas un Assassin. Juste un bad boy en manque de pouvoir qui élimine ceux qui le gênent et qui (oh surprise) sont aussi ceux qui gênent les Assassins.