On commence par apprendre quelques commandes en dirigeant un héros durant la bataille des Thermopyles. Ça met dans l'ambiance.
Ensuite on joue notre héros (ou héroïne) dans un jeu coloré, après une inutile session au 21ème siècle qui casse le trip.
La plateforme est méchamment lunaire, et on grimpe parfois sur des parois où rien ne permet de grimper aisément, même sur des surfaces lisses. C'est un peu nul comparé aux anciens épisodes.
On sent que la licence veut se renouveler, mais moins par motivation artistique que pour repomper le succès chez la concurrence.
Ainsi le jeu propose des choix de dialogues qui impactent la résolution de la quête... en théorie. Mais on s'en lasse sur la durée parce que des choix intéressants, il n'y en a en fait presque jamais.
La partie RPG qui nous fait changer d'équipement toutes les heures est vite lourdingue, mais ça se stabilise quand on commence à ramasser du build en or.
Le levelling nous bloque dans la progression de l'histoire principale, nous obligeant à accumuler des quêtes secondaires souvent indigentes, et ça dénature l'aventure en tombant dans l'absurdité du système RPG. Mon épée devient incapable de faire le moindre dégât à un ennemi avec quelques niveaux en plus. Ma flèche ne lui perce plus la tête. N'importe quoi !
Pour éviter de farmer jusqu'à l'écoeurement, il faut prendre le temps de comprendre le système des quêtes secondaires. Odyssey en propose de toutes les sortes et au départ on s'y enlise. Moi je courais partout par enthousiasme, mais la joie s'éteint.
C'est que le système de jeu est complexe pour rien, et on risque de perdre beaucoup de temps à faire plein de choses pénibles si on n'est pas attentif aux récompenses des quêtes. Mieux vaut choisir quelques types qu'on aime faire plutôt que de vouloir tout compléter, aussi séduisant que cela puisse paraître au départ. Car oui j'ai envie de tout découvrir sur la carte... mais en fait on découvre toujours la même chose. Des grottes, des forts, des campements, des grottes, des forts, des cam...
Ce n'est donc pas plaisant à jouer, ni déplaisant. L'ennui vient d'ailleurs, j'y reviendrai.
Le système de combat volé aux Souls, pensé pour du un contre un et fonctionnant plutôt bien ainsi, reste fonctionnel dans les bagarres de groupe. On béquille le tout avec des compétences pour que ça fonctionne, et des builds qu'on peut optimiser.
Mais la générosité du contenu cache sa misère qualitative, et le plaisir s'amenuise sur la durée à mesure qu'on découvre, sous les trop nombreuses options d'approche offertes, le manque de ludisme du challenge proposé.
Ainsi, beaucoup de tombeaux à visiter, mais toujours basés sur le même type d'énigmes. Beaucoup de quêtes secondaires avec des faux choix, qui se résument à massacrer tout le monde. Des enquêtes, où on se contente d'appuyer sur triangle sur la loupe qui apparaît à l'écran. Beaucoup de membres d'une secte secrète à retrouver, mais qui se tuent d'une flèche dans la tête. Et tout ça haché par des allers-retours incessants et des chargements de cinématiques, ce qui joue terriblement avec notre patience à mesure qu'on joue.
Les quêtes principales comme secondaires se plient souvent en quelques minutes, voire quelques secondes, et même les "longues" sont découpées en petits morceaux pour laisser tout loisir au joueur de retourner, quand il veut, se perdre dans la multitude de choses à faire. C'est MicrOdyssey, le truc.
C'est dommage car parfois les missions sont plus consistantes et il y a alors un vrai plaisir à les faire, on se sent dedans. Mais trop souvent c'est anecdotique.
Ainsi le plus long dans la mission, c'est se déplacer, à savoir l'aspect le plus pénible dans n'importe quel open-world. Tu te déplaces sur plusieurs minutes, tu règles la quête en quelques secondes, tu retournes au commanditaire paf chargement. C'est ce qui tue Odyssey.
Au départ, on enchaîne les quêtes avec une certaine frénésie, sans jamais ressentir de satisfaction, de satiété. Je peux faire encore une mission, puis une autre. Il me reste dix minutes ? Oh un loup alpha à tuer ou un temple à synchroniser. Mais il y a tant à faire qu'on a l'impression de s'enliser dans le jeu. Terriblement lassant sur le long terme.
Tellement de micro-contenu qui nous éparpille dans trop de directions différentes qu'on en oublie la trame principale plutôt sympa, même si certains arcs se suivent en skippant les dialogues et donnent un méchant coup de mou quand on ne fait que courir d'un dialogue à l'autre.
On commence avec une tragédie grecque père/fils qui prend le temps de s'installer via des flash-backs durant une longue intro. On incarne un mercenaire un peu looser, au père est illustre, qui va rencontrer son destin. J'ai pris du plaisir à compléter presque à fond la première île, ça m'a pris environ 4 heures. Quand on la quitte et qu'apparaît à l'écran un "Ubisoft présente...", ça fait son effet. L'aventure ne fait que commencer...
Mais en fait on a joué au meilleur, ou pas loin, parce qu'après on va de déception en déception, les missions principales servant de tuto aux secondaires. Illusion de pouvoir choisir mon camp entre Sparte et Athènes !... ah non... ça ne sert qu'à faire de l'XP et n'influence pas le scénario...
Les personnages sont bien faits, de beaux visages, du caractère, des dialogues corrects et des petits mots grecs pour faire couleur locale. Ça fonctionne, ça donne envie de choisir sa réponse au début. Même si le gameplay a ses faiblesses, des ennemis plutôt idiots notamment, des quêtes déjà vues, c'est l'enrobage scénaristique qui fait la différence et donne sa place à notre personnage dans ce monde.
On reste refroidi par le côté plan-plan des dialogues et les chargements incessants, l'avalanche de quêtes secondaires dont je skippe la discussion avec le gars qui parle debout les bras le long du corps.
Mais de mystère en mystère et de révélation en révélation, l'histoire principale se déplie bien et conserve notre curiosité, certes sans génie, sur plusieurs heures. On perd ensuite l'intérêt quand les dialogues deviennent envahissants, et qu'on nous fourgue 4 bonhommes à tuer au milieu histoire de faire "jeu vidéo". Plus on avance et plus on se force à finir.
Au final AC Odyssey a été, durant quelques heures, un jeu assez plaisant grâce à son cadre antique n'oubliant pas la mythologie, malheureusement non intégrée dans la trame principale. On a envie de visiter telle île, de découvrir tel secret. Même quand on se rend compte que le tout est artificiel et creux, il garde un parfum d'aventures pendant un bon moment.
Mais c'est un jeu Ubisoft, on le complète plutôt que d'y jouer, on enfile les quêtes pour l'XP plutôt que pour le PNJ, on visite les tombeaux pour les points de compétences, et non pour l'Indiana Jones en nous. On peut accumuler les histoires de fesses, mais notre héros ne vit pas de passion amoureuse.
Le jeu est trop long. La formule aurait pu conserver sa magie sur 20 à 30 heures avec des missions plus consistantes. Passé ce cap, tous les défauts ressortent, et ce qui nous motive est dilué par ce qui ne motive pas du tout. La répétition tue le type de quêtes qu'on aimait pourtant, les allers-retours sont éreintant, et l'ennui devient notre compagne.
Dommage.