C'est drôle parce qu'Assassin's Creed, c'est un peu comme une personne percluse de chirurgie esthétique. Au début on se dit que c'est nécessaire pour améliorer le tout et puis au fur et à mesure on a un truc boursouflé qui a une vague ressemblance avec la photo de départ. Le dernier Syndicate possède toutes ces caractéristiques. Mais on l'aime toujours, au fond de nous, même si c'était un peu mieux avant...
D'abord parce qu'il faut avouer qu'on ne peut à aucun moment lui reprocher d'être un mauvais jeu. Alors c'est vrai qu'il est tout pété de partout : le clipping est atroce et provoque des freezes lors des poursuites en calèche, les bugs de collision sont parfois bloquants, les crashes intempestifs renvoient au menu de la console, les passants bloquent le passage, les missions doivent être recommencées pour des conneries, etc. Ça, c'est über rageant et étonnant de la part d'une équipe qui savait que son produit serait attendu à ce sujet. Mais tout le reste est satisfaisant sur bien des points. On est loin de l'accident industriel, loin de la catastrophe sous entendue un peu partout.
Ensuite, il faut rappeler de quoi on parle : Assassin's Creed les gars ! Assassin's Creed, ça va, hein, c'est pas Oxenfree ou Kentucky Route Zero. On n'est pas dans le même délire. On ne devrait pas lui demander d'offrir une complexité dans les personnages ou les situations dignes de titres moins mainstream. Ne comparons pas Boule et Bill et The Hours... Donc grâce à une histoire sommaire, simpliste, tirée d'un scénario qu'aurait pu écrire Brett Ratner d'après une idée de Martin Scorsese, on se balade dans un univers fidèle, fascinant et grouillant. Malgré un manque de profondeur dans le setting, tout est là en apparence pour créer un décorum à la fois original et crédible. Bien sûr, les personnage sont caractérisés au lance pierre et les missions sont suffisamment prévisibles pour créer une légère lassitude au bout d'une cinquantaine d'heures de jeu mais rien de véritablement rhédibitoire.
Enfin, et c'est surtout là que les critiques se sont acharnées, le studio d'Ubisoft n'a pas pris la peine de renouveler son produit phare. L'éditeur n'a pas pris le temps de faire un truc carré, huilé, avec des personnages emblématiques, un scénario complexe et prenant, une trame scénaristique à plusieurs niveaux, des réflexions philosophiques profondes, de sauver le monde, de faire revenir l'être aimé et de réparer ta mobylette ! Mais calmez vous la bite tout de suite les haters, là... A trop vouloir dans un titre de ce genre, à attendre trop, on se retrouve avec un produit fini trop tôt, sans profondeur et mal travaillé.
Ubisoft a sans doute voulu trop pour son titre annuel. Boursouflé à l'extrême, il s'est mis à gonfler pour exploser en envoyant des morceaux et du pus un peu partout. Et ceux qui étaient tout près (mais qui aurait dû se méfier avec Unity, bande de débiles...) ont récolté ce qu'ils avaient semé en imaginant que ce serait autre chose que le titre sympatoche moyen qu'il est, au final.