HWOUUAAAAAAAAAAAAAAARRRRRRRRRRGGGG !!! (APPUYEZ SUR Y)

...MHWOUAAAARRRRRRRRGGG...!!! ...oups, pardon. Donc je voulais dire : Asura's Wrath, sorti en février 2012, développé par CyberConnect2 (dont on reconnait la patte) et édité par Capcom.
Original dans le principe, Asura's Wrath est d'abord une histoire interactive, et ensuite un beat'them'all (et finalement... un shoot'them'up... ouaip !). Avec des graphismes en cel-shading léchés et une bande originale qui donne la patate !

Le jeu compte 18.5 niveaux, répartissant l'histoire en trois sûtras, et se termine en une petite huitaine d'heures seulement. C'est l'un des gros points noirs du titre (si l'on considère le tarif appliqué à l'époque en tout cas), et la raison pour laquelle bon nombres d'acheteurs l'ont tout simplement boudé à sa sortie.

Mais sinon, comment c'est ?
Ben... HOUUAAAAAAAAAAAAAARRRRRRRRRRRRGGGG !!!
Comme ça, oui. Après une petite séquence de beat'them'all (ou de shoot'them'up, ça dépend) très simpliste, consistant à massacrer des gohmas (des animaux possédés surtout, on fracasse principalement du singe, du poisson ou de l'éléphant, yay !) ou un boss, on est lancé dans une tumultueuse cinématique foisonnant de QTE (Quick-Time-Event ou action contextuelle).
Asura torpille sur l'adversaire en brandissant le poing, tourbillonnant deux fois sur lui-même pour bien vous montrer l'amplitude du mouvement et LE PAIN qu'il s'apprête à coller au méchant et... APPUYEZ SUR Y !
L'ennemi réplique, vous esquivez la foudre qu'il fait tomber sur vous en BOUGEANT LES JOYSTICKS comme indiqué, puis APPUYEZ SUR A pour sauter, ah, vous l'avez manqué celui-là, et paf, Asura se ramasse une mandale, modifiant la scène d'une ou deux secondes (pas à chaque fois ceci dit).

Et visuellement, pendant que vous êtes scotchés devant l'écran, tendu comme une ficelle de string pour esquiver ou balancer une mandale au bon moment ? Eh bien ça envoie du pâté. Les affrontements font dans la surenchère permanente. La mise en scène est savoureuse, sinon grisante, et tout paraît être mis en oeuvre pour que vous preniez plaisir à vous synchroniser avec Asura et appuyer sur Y dans la gueule aux vilains pas bô.

Après quelques heures de jeu, difficile de ne pas commencer à anticiper les beuglements rageurs d'Asura, qui se relève encore et encore, empli d'une rage vibrante, pour revenir fracasser ceux qui lui ont fait du tort.

WWAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARG !!!

Les phases de combat disposent elles-aussi de leurs actions contextuelles, permettant de répliquer à certaines attaques que vous lancent vos adversaires pour les contrer bien méchamment, ou pour profiter qu'ils soient à terre pour les éclater.
Le gameplay cependant est assez pauvre. Un bouton pour faire des combos, un autre pour lâcher une attaque puissante (qui doit se recharger après un moment), un autre pour tirer de loin (presqu'exclusivement sur les ennemis volants) et voilà, une touche de saut et d'esquive.
La possibilité de varier un chouïa en pressant plus longuement la touche de combos pour soulever l'adversaire ou le jeter au sol ne trompera pas votre faim très longtemps. C'est pauvre. Et pourtant... on ne le ressent pas forcément.

Asura au cours du scénario est placé dans différentes situations affectant ses capacités et ses enchaînements, aussi, d'un combat sur l'autre, le rendu visuel des affrontements est différent. Sans compter que les actions contextuelles elles-aussi vous offrent des variations selon l'ennemi.

L'illusion est assez réussie, et à moins de peiner sur un combat un petit peu long ou de s'enfermer soi-même dans une routine, on ne ressent pas forcément cette limitation (qui n'en est pas moins réelle).

Les combats de boss, notamment, sont pratiquement tous jubilatoires, dans leur traitement, pour leurs musiques, ou aspects très cinématographiques.

Le scénario lui-même est assez décevant sur le dernier tiers. Bien que l'accent soit mis sur la réalisation, sur le papier, ça manque quand même de panache. On se retrouve à perdre bêtement la chance d'affronter des adversaires qu'on nous fait miroiter depuis le début, et à ne même pas exploiter complètement les possibles ramifications de cette histoire - pourtant simple - de vengeance.

Et cruelle infamie. Les DLCs. 2012, c'était vraiment l'époque où on vous prenait pour un dindon. Après avoir termine lé chapitre 18, "le dernier", on vous dit : "pour accéder à la vraie fin du jeu, remplissez les conditions ci-dessous". On obtient donc le chapitre 18.5, qui vous sert à nouveau le chapitre 18 sans rien changer, sauf les dernières secondes, vous promettant un autre dénouement et un dernier adversaire...

...que vous pourrez débloquer en achetant les DLCs contenant la partie quatre.

C'est à dire que le véritable dénouement d'Asura's Wrath, qu'on vous présente sur votre galette achetée 60 euro (ou 15, maintenant), n'est disponible que si vous mettez la main à la poche. C'est tout bonnement honteux. En définitive, on ne vous a même pas vendu une histoire complète.

Eeeeet pourtant. Ça n'est pas un mauvais titre. Des histoires comme ça, qui vous plongent dans la peau d'un personnage et vous immergent dans sa fureur, pendant huit heures de déchaînement quasi-orgasmique, eh bien, on en voit peu, et j'en reprendrais facilement pour le dessert.

Ps : Les voix japonaises sont disponibles. Pour wouaaaarrgger dans les meilleures conditions possibles.