Après une intro qui vous en envoie plein les yeux, promettant une aventure fantastique dans une uchronie soviétique qui semble en avoir dans le ventre, volonté affichée de rivaliser avec le légendaire BioShock (rien que ça!), tout l'édifice Atomic Heart s'effondre sur lui même du fait d'un parti pris immature dans son écriture ainsi que d'une structure répétitive, fade et terriblement convenue.
L'écriture pour commencer...notre protagoniste ne la boucle JAMAIS! Il commente le moindre de ses mouvements, ponctue la moindre particularité dans un décor ou une situation par une punchline médiocre.
Mais surtout, et c'est le point le plus profondément dérangeant, à chaque fois qu'il devra améliorer son équipement, s'enclenchera un dialogue avec une (insistons sur le genre puisqu'il nous donne d'emblée une certaine idée du public visé par le jeu...) robot nymphomane tout droit sortie des pires clichés de parodies pornographiques, qui nous gratifiera des lignes de dialogues les plus lourdement lubriques que j'ai eu l'occasion d'entendre dans un JV. Et pour être sûr qu'on n'en rate pas une miette, le jeu vous balancera 150 fois le tuto au visage, à chaque fois que vous franchirez la porte d'une "safe zone". De quoi s'arracher les cheveux.
La structure est elle aussi un désastre, d'abord; le level design est d'une faiblesse abyssale, la progression consistant uniquement à passer d'une pièce à une autre, sans aucune interconnexion, en maintenant la touche f pour ramasser de l'équipement par paquet de 100 et en résolvant quelques énigmes qui masqueront péniblement le manque criant d'ambition d'un titre qui voudrait pourtant nous faire croire qu'il lorgne vers le genre de l'immersiv sim par moment. N'est pas Arkane qui veut. Quant au monde ouvert, il n'est qu'une succession de tableaux, d'une beauté plastique certes impressionnante mais qui manque de cohérence et ne s'inscrit à aucun moment dans la globalité d'une aventure.
Pour suivre, Le lore est distillé de façon paresseuse à travers des terminaux qui n'apporte rien ni à l'histoire ni aux personnages, et les combats de façon globale sont aussi pénibles qu'ils sont mollassons et bugués. La sensation de armes, leurs impacts, le sentiment de recul, tout cela est absent.
Atomic Heart n'a donc que peu d'arguments à faire valoir hormis une DA inspirée et une superbe plastique, mais surtout, il nous impose une écriture qui nous angoisse de gène à chaque instant. Il est le signe d'un temps passé, témoin vivant que la volonté de singer un grand titre comme BioShock ne suffit à construire une proposition de valeur si l'on ne se donne pas les moyens de ses ambitions.