Je ne sais jamais vraiment comment commencer une critique. Faire un petit topo sur le développeur et ses précédentes productions ? Dépeindre mon attente fébrile dudit jeu ? Essayer de faire croire que j'ai vraiment écrit ce paragraphe en premier, alors que c'est toujours le truc que je bricole en dern...

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LECTEUR ! Je sais que je débarque dans un déluge de flammes et que ça en jette un max, mais tu ne dois pas paniquer. Je suis le Gautoz du futur, j'arrive tout droit de H+10 minutes très exactement. Je suis là pour te faire savoir que même si mon moi du passé – ou est-ce du présent ? – a complètement foiré son intro, tu finiras par obtenir un avis éclairé sur un jeu à ne pas rater. Tu ne dois fermer cette page Web sous aucun prétexte d'ici là ! Tiens bon !
Une dernière chose : l'auteur de ce texte ne devra jamais rien savoir de mon intervention visant à préserver sa web-credibilité. Tu m'entends lecteur ? JAMAIS !
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Back To The Future : The Game – It's about time! fait partie de ces jeux que j'ai aimé sans trop pouvoir me reposer sur un voire deux solides points forts pour étayer mon propos. Un cocktail scientifiquement dosé d'ambiance, d'aventure, d'humour et de fan-service dont même le mélange est effectué à un rythme précis.

Des arguments favorables, le jeu n'en manque clairement pas. A commencer par un travail absolument bluffant d'écriture et d'interprétation sur le duo Marty/Doc. Christopher Lloyd revient insuffler la vie au Doc que tant d'entre nous auraient voulu comme grand-père et l'incroyable A.J LoCascio mérite tous les honneurs tant son imitation du Marty de Michael J. Fox est parfaite. Les répliques fusent en respectant la dynamique d'antan, on retrouve les gimmicks propres au duo... tout cela sur fond de reprises des thèmes du film composés à l'origine par monsieur Alan Silvestri. Fermez les yeux, tendez l'oreille : frisson assuré.

Ceci dit, rouvrez les yeux quand même, ce serait bête de passer à côté de la chouette patte graphique concoctée par les gens de Telltale pour l'occasion. On retrouve donc nos héros remaniés dans un style un brin caricatural qui, bien que susceptible d'en faire hurler certains, correspond parfaitement aux ton bon enfant et familial de la série, en plus d'apporter de la force aux séquences de dialogues. Côté décor, quelques irrégularités ça et là ne sauraient gommer une impression générale clairement positive, avec notamment une ouverture sur le labo de Doc Brown emprunte d'un charme tout particulier. La prise en main est en revanche assez calamiteuse : l'inventaire est une ode aux cédéroms et on retrouve l'immonde cercle directionnel de Tales of Monkey Island. On peut s'essayer aux contrôles clavier, bien sûr, mais c'est l'autoroute pour l'enfer façon Grim Fandango, donc bon. On aurait préféré un truc où tu point et où tu click... Tanpis, c'est pas bien grave.

Je ne dirai absolument rien du pitch de ce premier épisode, déjà parce que je tiens à la vie. T'es tout à fait fou lecteur, tu sais pas que ça se fait pas de raconter un BttF ? Blague à part, le scénar vient réaliser un rêve que les fans osaient à peine esquisser : une suite à la saga a priori sans réutilisation outrancière du matériau original, donc respectueuse du mythe. La collaboration entre Telltale et Bob Gale, co-auteur de la saga, ne se ressent d'ailleurs pas que dans la qualité du scénario : le jeu est également truffé de clins d'oeils judicieux aux films. Que cela soit dans l'intitulé d'une enseigne dans Hill Valley, d'une phrase reprise au mot près dans un contexte différent, de différentes solutions de dialogues, les nostalgiques de la trilogie originale se trouveront forts gâtés.

On a donc bien compris, BttF a l'ambiance, l'humour et le références pour lui. Quid de ses énigmes ? Et oui, on reste dans un jeu d'aventures, arrive un moment où il faut bien causer gameplay. Le parti pris de Telltale en la matière est à la fois déroutant et justifié : des énigmes beaucoup moins complexes qu'à l'accoutumée et une volonté évidente de toucher un public plus large. Si l'idée est louable sur le papier, elle donne trop souvent occasion à des solutions réutilisables et des réponses offertes sur un plateau. Bémol également pour de nombreux dialogues composés de faux choix de réponses, le déroulement étant le même quelque soit l'option choisie... Aucun défi pour votre cortex donc, à l'inverse d'un Sam&Max, mais honnètement : sommes nous bien là pour ça ?

La réponse est non, bien évidemment. On achète Back to the Future : The Game pour retrouver l'un des duos marquants de notre enfance, le voir entamer une nouvelle étape de son existence et ressentir ce besoin irrepressible de manger des tartines brioche/myrtille devant son écran, en rêvassant au jour béni où l'homme inventera l'hoverboard. Nom de Zeus, une... DeLorean de Proust ? Vivement la suite.
Gautoz
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le 29 déc. 2010

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