Parler de Baldur's Gate est quelque chose de difficile pour moi... parce que c'est parler d'une dalle fondatrice de mon imaginaire personnel. Pour moi, Baldur's Gate 2 : Shadow of Amn est au jeu vidéo ce que Star Wars est au cinéma, ce que Le Cid est au Théâtre, ce que Le Seigneur des Anneaux est à la littérature fantastique, ce que Hyperion est à la Science Fiction ou ce que Salammbô (l'adaptation de l'œuvre de Flaubert dessinée par Philippe Druillet) est à la Bande Dessinée... c'est L'OEUVRE.
Vous comprendrez donc que l'objectivité sera une tâche difficile dans cette critique.
L'idée même d'un Baldur's Gate 3 m'était pareil à un fantasme pendant toutes ces années (23 ans tout de même !)... exactement comme la 3ème trilogie Star Wars, un Matrix 4 ou une suite à Bladerunner : un projet fantasmé qu'il valait peut-être mieux ne pas tenter... car trop risqué. Parfois ça paie (Bladerunner 2049 ou Mad Max Fury Road) mais d'autres fois ça fait un pétard mouillé (Star Wars 7, 8 et 9...).
Et pour ne rien arranger... c'est Larian Studio derrière le projet : n'ayant pas accroché à leurs Divinity Original Sins... ben... le projet BG3 me faisait encore plus grincer des dents.
Et après, l'annonce de l'absence de la la pause active me faisait voir ce projet comme un sacrilège. Baldur's Gate sans la pause active... je ne pouvais m'imaginer cela comme un Baldur's Gate. J'étais parti pour me résigner à l'idée que Pillars of Eternity et sa suite Dead Fire (d'Obsidian Entertainment) seraient les véritables Baldur's Gate 3...
Bref... j'étais parti pour être sceptique sur ce 3ème opus.
Quel idiot...
Mais quel idiot...
Parce que voilà... le dernier jeu de Larian me fait tout ravaler (scepticisme, doute, attente...)... et ce dés la première seconde : les flagelleurs mentaux vont être au centre de l'intrigue... BONHEUR. Cette immersion dans les Roayumes Oubliés va se faire sous une couleur trés Lovecraftienne. Un parasite à la Alien qui menace de me transformer en mini C'Thulu... MERVEILLEUX.
Et là... la création de personnage... j'y ai passé... 1 heure à faire mon Barde Tieffelin de Méphistophélès. Et cette musique merveilleuse qui accompagne mes longues hésitations sur le choix crucial du tatouage que j'exhiberai... ainsi que celui de mon Ange Gardien... UN ANGE GARDIEN CUSTOMISABLE ?!
*pleure de joie en imaginant déjà ma Haute Elfe Astrale en armure étincelante me dicter des injonctions oniriques...
Le sceptique que j'étais quelques minutes plus tôt depuis plus de 20 ans ferme désormais sa gueule.
Et... et en fait 70 heures de jeu plus tard... le sceptique que j'étais demande pardon d'avoir ne serait-ce qu'imaginé que Baldur's Gate 3 ne serait pas à la hauteur de mes attentes.
Parce que voilà à l'instar de Shadow of Amn il y a plus de 20 ans : Baldur's Gate 3 est un monument.
*respire
*réfléchis sur le terme "monument", s'il n'est pas un peu présomptueux
Si si... un MONUMENT.
Parce que voilà... BG3 réussit non seulement à ne pas me faire regretter de ne pas jouer à un BG2 like... (comme Icewind Dale 1&2, Planescape Torment, Pillars of Eternity 1&2 ou le sous-estimé Tyranny) mais en plus... il se paie le luxe de moderniser un genre (le RPG) que le gameplay de combat Soul Like insipide était en train de véroler (les Witcher en ont tristement fait les frais... malgré l'écriture exemplaire de ces jeux).
Si Baldur's Gate 3 est un monument... en fait, c'est parce qu'il est l'incroyable synthèse de tous ces jeux... et qu'il évite d'oublier ce qu'il est : un Baldur's Gate... c'est à dire un RPG tactique et narratif.
Larian a fait un monstre... un monstre dans lequel je retrouve tous les RPG qui m'ont fait aimer le genre... et même les autres (Neverwinter Nights1 et 2, KOTOR1 et 2, Mass Effect1, 2 et 3, Alpha Protocol, Disco Elysium, Morrowind, Oblivion et Skyrim). La synthèse... mais qui ne se contente pas seulement de reprendre ce qui a marché... car Larian va même encore plus loin en proposant des trucs complètement ubuesque comme... philosopher avec un chat, ou alors engager une baston dans une maison sur 3 étages différents ou shooter du pied un écureuil pour l'éclater contre un arbre juste pour le plaisir.
Très vite, ma peur autour du système de combat en tour par tour s'estompe : les combats ne sont pas d'une difficulté folle, ils sont riches et finalement... ils ne sont pas si nombreux que ça. Peut-être est ce tronqué par le fait que je joue un barde (donc un espèce de super diplomate qui évite le combat quand il est plus rigolo de mentir/intimider/persuader) mais après je me suis surpris à prendre un plaisir immense à pousser mes ennemis dans le vide.
Car voilà : Baldurs Gate 3 est un jeu où les arène de combats sont aussi verticales qu'horizontales. Certaines baston pourront se faire sur 3 niveaux d'étage différents, rendant absolument PASSIONNANT les escarmouches.
Baldur's Gate 2 était en son temps un superbe mélange de jeu de stratégie et de RPG en 2D (l'illusion de la 3ème dimension était faite par les jeux d'ombrage)... Baldur's Gate 3 s'en est superbement affranchi, et met en scène des embuscades absolument passionnantes. On se croirait parfois comme dans un Commando ou un Shadow Tactics du studio Mimimi Games. J'ai déjà envie de faire un nouveau personnage adepte des assassinats et de l'infiltration. Le système de D&D dévoile tout son potentiel et toute sa richesse d'interaction. Ne vous demandez pas ce que vous pouvez faire... demandez vous plutôt ce que vous ne pouvez pas faire : par exemple, on peut pas cracher à la gueule de vos adversaire ou leur pisser dessus depuis les hauteur... en y repensant, c'en est presque décevant car on peut pourtant s'enduire le visage ou enduire celui d'un gobelin de matière fécale ! (ou alors je n'ai peut-être pas encore tout vu dans le jeu)
Mais au-delà du gameplay d'une richesse assez infinie qui garde toute sa forme tactique passionnante sans jamais être trop répétitive ou interminable (comme un Wasteland 2), c'est principalement le nombre gargantuesque d'embranchement scénaristiques qui feraient passer un jeu comme Alpha Protocol ou Deus Ex pour un brouillon.
Pour vous donner un aperçu de l'exploit narratif de Larian, je vais vous résumer un passage du jeu et la façon dont je l'ai joué dans l'acte 2 : ATTENTION SPOIL.
Dans l'acte 2 lorsqu'on arrive à l'auberge de l'Ultime Lueur, mon Barde (plutôt gentil mais qui s'autorise un ou deux méfaits pour le fun) va rencontrer Isobelle à la demande de Jaheira qui lead les ménestrels. Dés le début... cette prêtresse de Séluné m'emmerde. Arrogante, elle commence à me dicter des ordres en mode "moi je sais tout donc obéit"... et en plus je romance Shadowheart, une prétresse qui adore Shar, la déesse adverse de Séluné... donc autant dire que Isobelle et mon barde n'ont pas prévu de s'entendre. MAIS BONHEUR, un lieutenant de Ketheric Thorm (le méchant) arrive pour la kidnapper vivante... Isobelle espère que je la sauve ? Ben... en fait... non, je dis au kidnappeur ailé du poing enflammé de l'embarquer (et je l'aide même... et je profite du fait qu'il n'y a aucun autre témoin de la scène... en me disant que ça va peut-être m'aider pour la suite à infiltrer la base du méchant... parce que oui... mon barde est au fond quelqu'un de pas méchant... pas complètement... ON SE COMPREND). Fin du combat, la barrière d'Isobelle éclate et les ombres envahissent les lieux. Jaheira, affolée, voient ses ménestrels mourrir et me demande "Que s'est-il passé là-haut ?"... je fais mon petit escroc qui joue au con "Ils ont été trop rapide... j'ai rien pu faire !" (voilà pourquoi je joue un barde... parce que j'aime faire des magouilles de ce genre). Jaheira avale mon mensonge et on affronte ensemble tous ses ménestrels corrompus par les ténèbres. JE SAVOURE : j'ai complètement trahi les ménestrels (car j'ai bonne mémoire : ces derniers voulaient ma mort dans Baldur's Gate 2 : Shadow of Amn) mais j'ai réussi à garder Jaheira (que mon enfant de Bhaal d'autrefois romançait dans BG2... donc je tiens un minimum à elle tout de même... car l'amour ça a la vie dure... et je me souviens encore des cris déchirant de Jaheira pleurant la mort de Khalid : cette femme a décidément trop souffert). J'arrive donc à m'intégrer aux troupes de Thorm et reçois la mission d'aller chercher Chantenuit... sans savoir quoique ce soit sur la question. J'y vais en comprenant que c'est dans un temple dédié à Shar... et vient LE MOMENT où Shadowheart (ma zouz') s'apprête à tuer Chantenuit pour assouvir son destin divin... je me dis tant mieux : on va la mettre bien profond à Ketheric Thorm qui croyait que j'étais de son côté (je vous rappelle que mon Barde est une petite raclure de traitre). Quand soudain... Chantenuit dit à Shadowheart qu'en accomplissant sa destinée en devenant Tribun de la Nuit... elle ne pourra plus aimer................. QUOI ?! HORS DE QUESTION ! J'ai pas customisé le pénis (C) de mon Barde Tieffelin pour qu'une déesse des ténèbres vienne me pourrir mon coup... donc....... changement de fusil d'épaule, on oublie la destinée dark de Shadowheart... je réussis le coup de persuasion le plus dément de l'histoire pour dire à ma love interest de ne pas accomplir sa destinée. Donc Chantenuit (désormais semblable à une guerrière angélique tout droit sortie de Diablo) nous rejoint pour la bataille contre Ketheric... et là j'apprends en fouillant des lettres et en écoutant les dialogues... qu'Isobelle (la prêtresse de la lune que j'ai livré en pâture au méchant sur un coup de tête vraiment égoïste) est la fille du méchant et l'amante de Chantenuit). Je réfléchis : théoriquement elle est vivante... et consciente que je l'ai trahie. Donc... c'est pas vraiment dans mon intérêt qu'elle survive aux bastons qui vont suivre si c'est pour qu'elle raconte tout à Chantenuit au sujet de ma trahison. Et Shadowheart attend de Chantenuit des explications sur son passé... donc pas question qu'on s'antagonise la demi déesse archange de la Lune. BREF : VA FALLOIR ETRE FINAUD. Et du coup... c'est là que j'ai réussi le truc le plus insane : après mon premier combat avec Thorm, ce dernier s'isole dans la tanière des flagelleurs. En allant l'y rejoindre en vue de l'affronter une deuxième fois, je réussi à le persuader de se suicider pour éviter la seconde phase du combat... puis je découvre qu'Isobelle est présente dans le combat (possédée). Je m'arrange donc dans le dernier combat face à la forme de Myrkule... qu'ISOBELLE MEURT AVANT KETHERIC. Et bam... le coup de poker a fonctionné.
EN RESUME : j'ai trahi Isobelle et les ménestrels mais Jaheira ne le sais pas. Alors que je m'apprétais à trahir Ketheric Thorm en permettant à Shadowheart de faire son meurtre rituel... je change d'avis en trahissant également Shar parce que j'aime Shadowheart... mais pour éviter que Chantenuit ne sache que j'ai livré sa compagne au méchant... j'ai profité du tumulte de la bataille pour tuer Isobelle la seule témoin gênante de ma trahison initiale. Et ni Chantenuit, ni Jaheira ne soupçonnent la moindre chose. Et vous savez le plus incroyable ? C'est que c'est superbement narré.
La dernière fois que j'ai vu un truc à peu près semblable en termes d'alliances/trahisons et de coup foireux... c'était dans Witcher 2 (ou vous pouviez sauver Triss dans le camp Nilfgaardien en foutant en l'air la faction rejointe dans l'acte 2) et dans Alpha Protocol (ou vous pouviez trahir tout le monde, faire mine de rejoindre Leland et son complexe militaro industriel pour la conclusion... AVANT DE LE TRAHIR A LA DERNIERE SECONDE DU JEU). La différence ? Dans Witcher 2 ce coup un peu bâtard s'opère sur 2 actes et Alpha Protocol est un jeu relativement court (un RPG qui se finit en 10 heures) donc on sent qu'Obsidian ne pouvait pas se permettre des litres et des litres de lignes de texte... surtout après un tel feu d'artifice de trahisons à la fin... puisque comme c'est la fin... ben... les conséquences s'arrêtent là.
Mais dans Baldur's gate 3... ce bordel de trahison ou j'ai même pris le luxe de changer d'avis en cours de route juste pour une raison libidineuse... ben... tenez vous bien... c'est sur une moitié d'acte 2 que j'ai fait ça ! (et le jeu compte trois actes) Et ça s'intègre désormais dans la trame de l'acte 3 !
Larian vient de faire en mieux et en plus dense ce que CD Project et Obsidian ont réussi sur des phases de jeu plus étalées ou sur une campagne principale plus courte. Et attention hein... CD Project et Obsidian ce sont les deux studios qui ont fait les expériences narratives les plus incroyable du secteur vidéo ludique ces 15 dernières années... VRAIMENT... LARIAN vient de les surpasser. Un jeu Bioware (post BG2) ? N'en parlons même pas : la robustesse de votre trahison sur le génophage dans Mass Effect 3 dépend d'un acte que vous auriez fait dans Mass Effect 2 avec les données de Maelon... en gros, votre gloubi-boulga d'alliances et de décisions s'étalent sur 2 jeux (bonjour l'inertie narrative du truc !). Et dans BG2 : SoA... vous ne pouvez pas vous allier à Irenicus ou vous ne pouvez pas convaincre Bodhi (sa soeur) de le trahir... même si vous aviez travaillé avec elle pour la guilde des vampires avant d'aller à Spellhold.
OUI OUI JE SAIS... J'ai pointé un défaut sur BG2... je me flagellerai après.
Ca vous donne une idée de l'incroyable richesse narrative du jeu qu'est BG3.
Et le plus génial dans tout ça et avec cette narration... c'est que les dialogue sont superbement fait : les animation faciale, les petites moues, les haussement de sourcils, l'expressivité des personnages lorsqu'ils se taisent... Baldur's Gate 3 est à deux doigts de faire passer Mass Effect,Witcher 3 ou KOTOR pour de simple visual novel d'un ancien temps où Tali devait surjouer sa bienveillance, Yennefer devait surjouer ses sarcasmes pour stimuler votre empathie et Bastila Shan surjouer son côté "Princess Leïa" pour être cool .
Je pourrais regretter le fait que les personnages dans BG3 soient moins intéressants que ceux de BG2 (Edwin, Minsc, Jan jansen, Imoen, Jaheira, Aerie et Keldorn arrivaient à être expressif... rien qu'avec un portrait et notre imagination de joueur) ou ceux de KOTOR 2 (la référence absolue en terme d'écriture de compagnons) mais Shadowheart, Lae'zel et Karlach arrivent sans grand soucis à être très attachantes et à raconter quelque chose qui font que ce ne sont pas des pièces ramassées dans une taverne locale. Surtout les deux premières équipières : Shadowheart et Lae'zel sont à n'en point douter aussi importante narrativement que le personnage principal.
Et la musique est top.
Certains thèmes comme ceux du campement ou celui que vous entendrez à la création du personnage vous restent en mémoire de part leur mélancolie et leur bienveillance. Borislav Slavov fait un travail remarquable qui le fait placer aisément aux côté de Michael Hoenig (compositeur de BG2) et Justin Bell (Pillars of Eternity 1&2) au panthéon des meilleurs musiques de RPG.
CEPENDANT, on pourra regretter un re-use un peu trop forcé des même leitmotiv : "Down by the river" et "The Power" (qui sont déjà quasi les même musiques) répétées en harpe, en violon, en piano, en orchestre, en choeur... il est tout à fait compréhensible d'en avoir un peu marre. Il manque peut-être une variété mélodique à la BO (BG2 faisait un sans faute sur ce plan).
Un autre défaut à noter sur l'interface des inventaires et des fiches de personnages.
L'inventaire par exemple est une véritable chianlie à trier. Le triage par "acquisition récente" devient très souvent votre meilleur ami pour retrouver un objet. Ou alors la recherche d'objet (digne de la barre de recherche de l'explorateur windows !) pourront vous sauver... mais là encore... BG3 n'est pas le JDR qui réinventera l'inventaire le plus ergonomique. (C'est à croire que l'inventaire de Witcher 1... restera le meilleur de son genre).
Les livres de sort et ou de capacités sont assez bordéliques si fait qu'on peut très facilement louper des capacités qui changerai le cours d'une bataille. Mentionnons particulièrement ce système d'onglets des capacités rapide (mouvement, magie, classe, objet...) trééééés fastidieux... et qui nous fait parfois passer à côté de sort surpuissant tant que vous n'appuyez pas sur le petit intercalaire dédiés aux sort de haut niveau.
Par exemple : les flèches spéciales sont toutes rangées... EN LIGNE et non en colonne... vous obligeant l'opération de faire défiler la barre de défilement à chaque fois que vous voulez en utiliser une que vous ne trouvez pas au premier coup d'œil.
D'autres passages ne manqueront pas parfois d'agacer le joueur lorsqu'on passe en phase tour par tour. Par exemple, le fait qu'on ne puisse pas annuler un déplacement effectué suite à un clic un peu prompt à la souris. Les puristes diront qu'une telle manœuvre serait de la triche... notamment si votre personnage en s'aventurant dans le brouillard de guerre, fait entrer de nouveaux ennemis dans la bataille. Mais je pense que ce mode serait tout à faire intégrable pour le mode facile du jeu.
Un autre moment très agaçant survient lorsque vous vous décidez à changer d'équipier dans votre groupe de voyage. La manœuvre (assez fastidieuse) consistant à aller parler à la personne que vous quittez pour la virer puis de parler à la personne que vous souhaitez intégrer à votre groupe... tout en ayant pensé, au préalable, à transvaser l'équipement du personnage quitté dans l'inventaire de votre personnage, puis transvaser ce même équipement dans celui du nouveau venu. La manœuvre devient particulièrement chiante lorsque vous voulez aborder une mission ou un lieu clef pour un personnage bien spécifique (comme la crèche pour Leazel ou le temple de Shar pour Ombrecoeur). Les développeurs auraient très bien pu s'inspirer du précédent Baldur's Gate 2 (quand je vous dis que ce jeu est une référence, ce n'est pas un hasard) qui faisait tout simplement apparaitre une fenêtre composée des portraits des équipiers en demandant au joueur de choisir de qui se séparer (et éviter les aller/retour de discussion au campement pour faire ça). Et mieux... ils pourraient ajouter à celà l'astuce de demander "VOULEZ VOUS REORGANISER L'INVENTAIRE DE VOS COMPAGNONS ?" et de ce fait, de la même manière qu'un échange avec un commerçant, faire apparaitre en vis-à-vis les inventaires du compagnon qui part et celui qui arrive pour procéder à l'échange.
Parfois certains dialogues se déclencheront automatiquement... en faisant parler le PJ du groupe le plus proche du PNJ qui démarre la discussion : il n'est alors pas rare de me retrouver à faire de la diplomatie avec un PJ du groupe ayant les pires stats de charisme et de compétences de persuasion (je réserve souvent ses tâches sociales à mon personnage principal). Mais voilà... en fin de combat, mon groupe peut parfois s'avérer totalement éclaté, et Leazel ou Minthara se retrouve à devoir faire de la diplomatie car les circonstances de la bataille ont voulu qu'elle se retrouve face au PNJ avec lequel la discussion doit se faire (et si Leazel ou Minthara étaient diplomates... ça se saurait) . S'il y a un paramètre à cocher pour "forcer" le chef du groupe à parlementer (s'il est vivant) lors d'un dialogue automatique... ben je ne l'ai pas trouvé.
AH OUI et un truc aussi que je trouve étonnant pour un jeu comme celui-ci : l'impossibilité de me promener dans la map PENDANT LA NUIT (je pense aux map principal de l'acte 1 et de l'acte 3) ! J'hésite encore à mettre ce détail comme un défaut ou un parti-pris... mais je trouve cet aspect du jeu dommage car j'ai de super souvenirs de JDR lors des explorations nocturnes qui pourrait justement être une occasion de faire varier le bestiaire (comme par exemple des ombres de roche ou des vampires qui peuvent être croisés pendant la nuit). Et puis surtout les ambiances nocturnes sont toujours plus flippantes... et les jeux de lumière peuvent vraiment rendre des rencontres fascinantes. Sans oublier décupler les astuces d'escarmouches de nuit.
Par exemple, la découverte de la ville de Baldur's Gate de nuit pourrait vraiment donner un cachet à l'exploration.
Dans le même genre : la météo ne change jamais sinon dans certaines zones (lorsque vous entrez dans le repère de la guenaude par exemple ou dans le port de Baldurs Gate : un brouillard apparaitra : CE SONT LES SEULS MOMENTS où vous aurez ces phénomènes météo changeant... mais ils dépendent en réalité de votre localisation et non de la chronologie.
Comme d'habitudes, dans les très bons jeux riches en contenu, le diable se trouve toujours dans les petits détails. Mais rien de quoi gâcher l'expérience (j'érige beaucoup BG2 comme un exemple à suivre en terme d'interface... mais ça serait mentir de ne pas dire que j'ai mis un certain temps à la maitriser).
La richesse narrative et gameplay du jeu compense LARGEMENT ces affres.
Ces aspect de gameplay et narratifs... donnent déjà à ce jeu un superbe 8-9 sur 10.
Mais pour avoir 10... il faut quelque chose de plus. Il faut le truc. Le petit truc qui fait que le jeu... est unique pour son genre.
Et voilà... Baldur's gate 3 l'a ce petit truc... CE BRIN DE FOLIE.
Vous savez ? Cette petite folie parfois involontaire, souvent incongrue ou parfois complètement régressive qui fait qu'on se souvient d'un jeu vidéo pour ses affres qui deviennent drôle ?
- le doublage de Imoen dans Baldur's Gate 1
- le "Prends garde à tes genoux !!" de Jan Jansen dans Baldur's gate 2
- les cadrages insistants sur le postérieur de Miranda dans Mass Effect 2
- Garrus et son running gag sur la calibration dans Mass Effect 2& 3
- Ablette qui pop dans des troncs d'arbre ou sur des toits de maison dans Witcher 3
- les sauts qui font 20 mètres de long dans Morrowind lorsque votre compétence acrobatie est démente
- les dialogues absurdes des PNJ dans Oblivion (le meilleur TES... et personne ne me convaincra du contraire)
- la "flèche dans le genou" de Skyrim
Même ça... Larian y a pensé... et en fait... quelque chose me dit qu'ils ont d'abord pensé à ça avec de faire ce jeu. Car voilà Divinity original Sins c'était ça... et le problème... c'est que ça n'était QUE ça ! (c'est pour ça que je n'avais pas accroché.) Baldur's Gate 3 a de la folie... mais n'en perd jamais son sérieux.
Car oui... se promener la bite ou la vulve à l'air dans les Royaumes Oubliés... c'est désormais possible dans un jeu vidéo grâce à BG3. Pouvoir choisir son sexe et son identité de genre... moi... ce genre de détail... ça me fait halluciner (dans le trés bon sens). Pouvoir jouer comme un psychopathe dont les pulsions d'ultra-violence sont incontrôlables (si vous prenez le personnage prédéfini Sombre Pulsion)... et en subir les conséquences... (car en fait... c'est ça le plus génial : vous ne contrôler pas toujours cette assouvissement pervers... vous le subissez... VOUS ENTENDEZ ? DANS BG3 VOUS POUVEZ PERDRE LE CONTROLE DE VOTRE ROLE POUR EN JOUER LES CONSEQUENCES)
un C'Thulu quoi...
Ou alors... le meilleur moment : Shadowheart qui vous demande à haute voix de ne rien cafter sur l'artefact qu'elle possède... DEVANT LES PRINCIPAUX INTERESSE (les Gyantkis) ==> J'ai explosé de rire devant l'absurdité de la scène.
Mais c'est pour ça qu'on aime ces RPG : pour ces moments absurdes... qui rappellent combien jouer à un jeu... ben c'est d'abord pour être fun.
Vaste. Gargantuesque. Riche. Magnifique.
Mais surtout... surtout... Baldur's Gate 3 est un jeu réalisé avec le cœur et se joue avec le cœur. L'amour pour les personnages. L'amour pour ces méchants aussi cruels que tragiques. Baldur's Gate 3 n'est pas un de ces énième jeu qui veut péter plus haut que son cul en proposant une narration "mature" ou alors "cryptique" parce que c'est la mode (conne) du moment. Ce n'est pas un jeu froid et déshumanisé pour faire "adulte".
(oui oui From Software c'est de toi que je parle !)
Baldur's Gate 3 est un jeu dans lesquels les personnages veulent clamer leurs existences, où leur quête de pouvoir peut-être une affirmation la plus absolue de leurs libre arbitre ou alors une dévotion totale envers une forme de puissance plus grande... (le personnage de Minthara est sur ce point fascinant). Compagnons, méchants comme PNJ secondaires de l'histoire... tous pions de ces quêtes de pouvoir les rendant plus ou moins libre/dévoué vis à vis d'une cause. Leurs dilemmes existentiels sont savoureux, leurs destinés sont elles des utopies ou des malédictions ou des illusions ou les trois ?
Les personnages rient, pleurent, hurlent... bref... ils vivent cette aventure avec passion et les acteurs le font ressentir.
Baldur's Gate 3 donne à l'art beaucoup d'occasion de s'exprimer.... dans le moindre de ses recoins ! La musique (déjà dit... mais 2 vaut mieux fois qu'une), le théâtre (on sent le jeu d'acteur des PJ comme des PNJ culminer à un niveau comme seul Witcher les a atteint... ce n'est pas un hasard si les acteurs derrière Leazel, Shadowheart, Astarion ou Wyll sont d'ores et déjà en train de devenir des star à l'heure où j'écris ses lignes) et la peinture (je vous invite à admirer la magnificence des décors du mobilier de la chambre de Ketheric Thorm... notamment les tableaux à côté d'une table faite pour jour au backgammon... SI SI... du Backgammon...). Si le jeu propose un gameplay de combat supra fun et des phase narratives géniale... il donne également une trés belle part à l'art et à ses artistes.
Voilà... voilà comment on obtient un jeu parfait.
Baldur's Gate 3 est le digne successeur de Baldur's Gate 2 pour tout cet amour, tout ce fun, tout ce brio pour raconter une superbe histoire qui vous donne cette sensation d'avoir affaire à des personnages plein d'empathie.
20 ans plus tôt... Irenicus, Minsc, Imoen, Keldorn, Nalia, Yoshimo, Bodhi, Valygar, Korgan, Viconia, Aerie, Mazzy, Haer Dalis, Edwin, Cernd, Anomen, Sarevok, Jan Jansen et Jaheira... étaient là. Je pensais à eux... comme on pense à des compagnons de jeu avec lesquels je me suis amusé dans ma jeunesse. Malgré leurs portraits figés et statiques... il y avait mon imagination de joueur pour me les imaginer en train de me parler. Tels des amis que je me suis imaginé avoir. L'illusion fonctionne encore. Et Bouh... le hamster cosmique était là.
20 ans plus tard... Shadowheart, Leazel, Mintarah et Ketheric Thorm et bien d'autres que je n'ai pas encore découverts succèdent à la chose. Et sont là pour me rappeler pourquoi j'aime les belles histoires.
Et Jaheira, Minsc et Bouh... sont toujours là.
Au même titre qu'Obsidian, Bioware, CD Project, Bethesda, InExile et récemment ZA/UM...
LARIAN STUDIO... merci pour ce jeu.
Vraiment...
Merci.
*essuie ses larmes de bonheur et retourne accomplir la destinée de son Barde Tieffelin avec un pénis customisé...