C'est marrant quand même les Battlefield et autres Call of Duty, c'est toujours la même bouillasse abrutissante en solo, toujours le même bruit super grave qui vrille les oreilles pendant 6/7 heures, les explositions saturées, la shaky cam et le scénario banal-baclé-débile. Et de temps à autres, essentiellement EA, une variation apparaît dans leur calendrier du FPS grand public. Ici, c'est la flicaille qui devient le point central d'une intrigue aussi originale dans son gameplay que dans son récit.
Un policier un peu nouveau dans le métier fait équipe avec des collègues plus aguerris qui vont lui apprendre les ficelles du métier pour devenir Burt le Super Flic. Et la scène d'intro est édifiante de grand n'importe quoi, mais plonge tout de suite le joueur dans un gameplay qui, s'il est original et cohérent avec la thématique policière, reste néanmoins assez décalée quant au traitement à la croisée du romanesque flamboyant tel qu'Hollywood aime nous le présenter et le réalisme terrifiant du quotidien des zones de non droit américaines. Entendons par là que "Rookie" monte dans l'hotel avec "Briscard" pour pointer quatre personnes dans une chambre d'hotel, les arrêter quand tout à coup...
Y A UNE DAME QUI SORT DE LA SALLE DE BAIN AVEC UN PUTAIN DE FUSIL A POMPE ET C'EST REGLEMENT DE COMPTE DANS LA CHAMBRE D'HOTEL DE 15M² !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! PAN PAN PAN PANPANPANPAN PAN PAN PAN PAN !!!!!!!!!!!!! RATATATATA !! POUM POUM !!!!!!!! TAKE THAT MOTHERFUCKER !!!!!!! BLAM BLAM BLAM ! BLAM ! DANS TA FACE RACLURE DE TRAFFICANT DE DROGUE !!!!!
Voilà, voilà... Sur ce, on repart en enquête, surveillance, infiltration, discrétion... pendant tout le jeu, le gameplay varie entre "GROS FLINGUE !!!! AAAAAAAAHHHHHHHHHH ! J'VAIS TOUS VOUS CREVER" style Dirty Harry et "sans faire de bruit, /à pas feutré, /je vais aller /en pleine nuit/faire régner/l'ordre et la loi/sans qu'on me voit,/ou m'faire choper" (sur un air de trilalilalère).
Concrètement on parcourt des maps plus ou moins ouvertes en cercles concentriques, pour passer derrière des truands ou leur balancer des douilles/cailloux (quicaillerie ambulante gling gling, bonjour !) pour les attirer, les pointer puis les menoter et passer aux suivants sans se faire repérer. C'est marrant, c'est débile et suréaliste, mais ça change. Parfois ça part en sucette et Harry, en tant qu'ami qui vous veut du bien, apporte la bonne parole de l'Amérique du XXIè siècle avec ses amis Smith, Wesson, Colt et les imigrés européens Heckler et Koch. Et là, le décalage policier/infiltration est tellement brutal et permissif, qu'on a l'impression de jouer une bavure policière tirée d'un fait divers d'une télé locale type Nightcrawler.
"En direct, de Skid Row, l'inspecteur de police Gringo a fait feu pour s'échapper d'un entrepot de fabrication de drogue dure, tuant au passage quinze traficants armés de fusils de guerre et détruisant au passage un bâtiment du centre du quartier".
Ouais, c'est peut être un peu gros pour un jeu de policier...
Sinon le reste est d'un classicisme un peu benet, suffisamment court pour ne pas être trop redondant, suffisamment prennant lors de certains passages d'infiltration, participant à un vent d'originalité un peu frais tout de même...
Mais c'te première scène... qu'est ce que c'est marrant... malsain mais marrant...