BioShock Infinite par XoBaR

Le premier BioShock était déjà une version ultra simplifiée de System Shock 2, taillée pour le public Xbox 360 de 2007, avec des déplacements lents et des combats mous du genou. Mais il restait un très bon jeu de part son design et son ambiance excellents, ses graphismes et son histoire.

Six ans plus tard, BioShock Infinite tente de nous faire le même coup, en transposant cette fois l'aventure dans une ville aérienne. Alors c'est certes très chouette artistiquement encore une fois, les deux ou trois première heures on prend une petite claque, mais sur le long terme l'univers de Rapture était beaucoup plus fascinant. Et techniquement le depth of field abusé sur les décors au fond salope un peu le rendu.

Le gameplay n'a pas fondamentalement changé depuis le premier opus, avec un mélange d'armes et de pouvoirs. Les armes sont plus pêchues, c'est même une agréable surprise de ce côté-là vu comment les combats du premier étaient mous. Les déplacements du perso me semblent également un peu plus rapides, et l'ajout du sprint et du coup de crosse sans avoir à switcher d'arme rendent le jeu beaucoup plus dynamique. Dommage que les plasmides soient assez décevants, au final on utilise toujours un peu les mêmes. Le système de rail est cool mais très peu utilisé finalement, il n'y a que 4 ou 5 arènes dans tout le jeu où on peut vraiment exploiter les rails pendant les combats.

Mais le gros problème du jeu, c'est son rythme et son level design. Là où le level design des deux premiers BioShock était semi-ouvert, avec des niveaux qui obligeaient à faire des allers-retours, ici tout est linéaire et guidé. La sensation de linéarité est renforcée par la présence quasi permanente d'Elizabeth, qui est certes attachante et dont l'IA est étonnamment bien foutue. Le gros problème de rythme vient de la mécanique de loot, on passe son temps à fouiller des poubelles et des caisses pour ramasser du fric et des munitions, ce qui n'a rien de passionnant en soit, mais qui devient carrément insupportable dans de telles proportions. Après avoir fini le jeu j'avais l'impression d'avoir passé la moitié du temps à fouiller des poubelles...

L'histoire, qui est certes intéressante et incite à réfléchir et à être attentif, est encore une fois mal racontée, et part dans le gros délire vers la fin. Dommage car le concept d'univers parallèles offrait plein de possibilités mais il faudrait que Ken Levine arrête les drogues dures pour écrire un truc un peu plus cohérent la prochaine fois. J'ai été obligé de lire un wiki sur le scénario pour tout comprendre, tellement la fin est mal foutue et tirée par les cheveux.

La durée de vie est bonne, mais le jeu est trop facile. En fait j'avais lu pas mal de retours comme quoi le mode de difficulté Hard était très mal dosé et frustrant, du coup j'ai joué en mode Normal, et c'est une promenade de santé. Dommage.

Au final, BioShock Infinite a été une énorme déception pour moi. Sans être fan de la licence BioShock, j'avais bien aimé les deux premiers volets, et je m'attendais à retrouver au moins la même qualité, dans un univers différent et avec des combats plus dynamiques. Alors oui les combats sont meilleurs, mais tout le reste est moins bon. Univers moins captivant, techniquement un peu décevant, level design ultra dirigiste, loot à profusion qui casse complètement le rythme, plasmides un peu décevants, scénario intéressant mais mal raconté et qui part complètement en couilles sur la fin...