et il fut quand même plutôt réussi dans les grandes lignes. En effet les gars d'Irrational Games auraient très bien pu jouer la facilité, faire une petite suite facile à la Bioshock 2, amélioration du système mis en place, etc... et le tour était joué. Mais Ken Levine et ses hommes ont préféré intégralement bouleverser la formule. Adieu Rapture dans la flotte déjà en ruine, bonjour Columbia dans les cieux encore debout ! On diminue le côté RPG pour mieux mettre en avant le FPS linéaire plus classique ! Et en binôme, avec un protagoniste qui cause !
Commençons par un peu analyser le nouveau cadre, Columbia. Hors la direction artistique magnifique des environnements en extérieur, elle propose deux différences majeures pour le joueur. Premièrement, elle n'est pas encore en état de guerre civile (durant le premier quart/tiers du jeu en tout cas). Excellente idée mais pour moi gâchée par les PNJs bâclés du jeu. Mal animés, dont le script et les dialogues commencent sauvagement une fois que le joueur s'approche, ils brisent l'immersion et toute impression de ville vivante. L'autre changement est la structure plus linéaire du jeu, bien que le joueur puisse de temps en temps dévier du chemin établi, explorer ici et là pour faire quelque quête annexe, malheureusement pas très intéressante.
Vous l'avez compris, je juge qu'en terme de terrain de jeu, Columbia constitue une légère régression par rapport à Rapture. Et malheureusement aussi en terme historique. En gros le contexte est ultra-nationaliste avec un culte du principal dirigeant très fort. Bien sûr cela reste intéressant et supérieur à l'ensemble des jeux.
Le jeu conserve l'idée des audios pour livrer au joueur le passé des personnages (une idée que l'on jugera quand même moins pertinente que dans Bioshock 1) mais ajoute de nombreuses cinématiques, chose inédite dans la série, souvent bien réalisés et percutantes. Elles sont servies par un scénario que nombreux jugeront alambiqués, à coup de dimensions parallèles permettant moult twists. Pour ma part j'adore l'écriture et les personnages (notamment les Lutece) même si encore une fois c'était mieux en 2007. Cependant Levine a retenu le leçon et nous donne cette fois un vrai final, qui m'a personnellement mis à genoux.
Côté mécanique, le jeu mise beaucoup plus sur le tir pur que ses grands frères et cela passe malheureusement par des toniques (les nouveaux plasmides) quand même assez dispensables, on pourrait parfaitement finir le jeu rien qu'avec les armes. J'ai pour ma part plié la plupart des fusillades avec le sniper, puissant et forcément l'on encaisse que peu de coups. Malgré les pouvoirs légèrement inutile et un feeling des armes étranges, les combats sont quand même dynamiques grâce aux Skyline (une excellente idée, bien mis en oeuvre en plus) et un minimum stratégiques avec les failles d'Elizabeth. Entre les troufions lambdas, les soldats supérieurs, les patriotes et le Handyman, le joueur a quand même un bestiaire suffisamment étendu pour ne pas trop trouver les affrontement répétitifs.
En conclusion je dirais que ce Bioshock Infinite est un jeu intéressant et réussi bien qu'il n'atteint pas ses ambitions et encore moins les premiers trailers. Il reste malheureusement nettement sous l'original.