Konami. Pourquoi ?
Pendant que Nintendo a ouvert les portes du panthéon Smash Bros. aux légendaires Belmont pour fêter Castlevania, que fais-tu ? Tu jettes tes enfants dans les salles de pachinko puantes de sueur de salarymen? Tu salis les noms de Metal Gear, Silent Hill et surtout Castlevania pour du blé amassé sur leurs cadavres. Où est passé ton glorieux prestige ?
Nique tes patrons va. Aussi cordialement que possible.
Vivement un patch pour implanter le vrai boss de fin portant le nom de Konami… Ah non, il y a déjà le troisième boss qui aurait pu s’appeler ainsi : https://i.kinja-img.com/gawker-media/image/upload/s--qXd18po_--/c_scale,f_auto,fl_progressive,q_80,w_800/qg3fxragtkmvhve8eqjl.jpg
Mais laissons ce déchet sur le trottoir des poubelles tokyoïtes. Bloodstained n’est autre que le très jeune frère jumeau de Castlevania. Ayant tous deux le même père, le génial producteur de la saga Koji Igarashi, il a tout de suite attiré l’attention des amateurs de chasse au vampire. A la simple vue de son CV d’un blanc quasi immaculé, comment ne pas lui faire confiance ? Son dernier Castlevania n’était autre qu’Order of Ecclesia, un 10/10 facile. Tant pis, je place ça là. Je ne compte pas Judgement sur Wii, ce n’était que de la friandise bonus.
IGA, de son nom d’auteur, a finalement quitté le ponton de Konami avant qu’il ne sombre. La légende raconte qu’il a pris sa décision en ayant assisté au sort livré à Hideo Kojima (papa de Metal Gear), tout simplement jeté par-dessus bord. Il ne fait pas bon d’être ambitieux chez Konami. Dommage pour Castlevania, tant mieux pour Iga. Le maître du Igavania, un metroidvania plus « Vania » que « Metroid » en quelque sorte, a fini par rejoindre Inti Creates. Chotto mate !
Inti Creates devrait attirer votre attention. Ce studio fondé en 1996 n’est autre que la demeure d’anciens créatifs de Capcom derrière un nombre impressionnant de Megaman. Ah ouais. Rien que ça. IGA a beau avoir un palmarès en platine, 95% de ses jeux sont estampillés Castlevania. Eh oui. Si c’est bon, pourquoi changer ? Surtout pour un nouveau départ incertain. C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleurs Liebig.
La recette fut simple : Kickstarter + le nom d’Igarashi Koji + copie même pas cachée de Castlevania. Hop ! Jackpot de soupe. Tel un Shenmue III revenant d’entre les morts, le nombre de donateurs a pété le plafond bancaire du studio. Voici la genèse de Bloodstained: Ritual of the Night.
Circle of the… pardon, Curse of the Moon est lui venu au monde pour venir titiller les barbus d’une époque NES pas si révolue. L’argent des fans débordait tellement du verre qu’IGA a lancé en chantier un dernier cadeau. Conçu comme une introduction à Ritual of the Night, Curse, lui, joue dans sa propre cours. Il n’est pas un metroidvania. Le héros ne cherchera pas à étendre ses compétences pour péter quelques murs et faire apparaître un cœur bonus. Par contre vous jouerez le rôle d’une pauvre victime tout au fond d’une chaîne alimentaire de boss plutôt coriaces. Au nombre de 8 (9 pour les acharnés), ils sauront vous rappeler les pires baffes que vous ont collé les monstres titanesques d’un Castlevania. Vous savez, ces gros tas de pixels qui occupent la moitié de l’écran. Au moins. Mention spéciale au boss final qui ne dégage aucune crainte avec son design aussi cosplay qu’une collégienne en loligoth à la Japan Expo. No fake.
Et que serait un igavania sans une bande-son qui fouette bien les tympans ? Le grand Vampire Killer, le superbe Bloody Tears. Tout gros joueur s’est sûrement déjà fait prendre à siffloter leur mélodies. Rassurez-vous, ce n'est pas un délit, mais une vertue. Castlevania a toujours fait un sans faute musical. Je dis bien toujours ! Eh bien, le nom derrière ces chef-d’œuvres est revenu épauler Igarashi ! Michiru Yamane ! Sa patte est immédiatement reconnaissable : https://www.youtube.com/watch?v=Fakd6XGfdMo&list=LLAnMvVvpfmf3DchIK4m9jFQ&index=15&t=0s
Mais Bloodstained a encore du chemin avant de devenir Castlevania. La soundtrack du titre est correcte, mais est loin d’être aussi résonnante qu’un Symphony of the Night. C’est le petit échauffement de Yamane avant la sortie de Ritual of the Night. Je ne me fais aucun souci là-dessus.
Alors non, n’attendez pas de visiter les entrailles d’un château rempli de chambres des secrets. Ce projet est en fait un hommage à Castlevania III. Voyez donc Curse of the Moon comme un Ghosts’n Goblins avec une plus grande marge de possibilités. Chaque tableau se traverse de gauche à droite, parfois l’inverse. Une foule de chemins différents s’offre à vous selon vos personnages encore en vie.
Zangetsu (tiens donc, un air de Bleach ? Même sa gueule y ressemble quoi) est la chair à canon bonne à tout faire. Par contre, pour glisser par terre, ça y est, il faut faire appel à la dame du groupe.
Miriam est la fille en tête d’affiche de Ritual of the Night et sait fouetter du zombie comme un Belmont pur sang.
Le papy Alfred est magicien. Une pichenette pour le mettre à terre donc. On commence à connaître ses classiques. Par contre, c’est lui le fouteur de coups critiques du groupe. Certains de ses sorts sont affreusement efficaces pour nettoyer l’écran. Le père Fouras n’a jamais été aussi utile.
On finit avec Alucar… Gebel (à lire à l’allemande je présume), le vampire du quatuor. Voilà, c’est Alucard sans son épée. Super efficace pour atteindre les boss depuis un angle sournois. Sa transformation en chauve-souris bouffe des Points d’Armes en continu, mais vous permettra de raccourcir le chemin jusqu’au boss. Car oui, chaque héros dispose d’au moins trois armes qui lui sont propres (sauf Alugebel).
Zangetsu a même le luxe de pouvoir jeter des pseudos flacons d’eau bénite qui, dans l’univers de Bloodstained, ne sont rien d’autre que des sceaux magiques japonais. RecycleVania. Mais c’est tout ce que l’on voulait, non ? Ne soyez pas déconcerté par ce gameplay véritablement issu d’un autre âge. Ni le knockback reçu à chaque dégât, ni la physique injuste des sauts ne vous gâcheront pas ce petit trajet sympathique entre copains. Curse of the Moon est une dernière lune de miel en compagnie d’Igarashi avant d’entamer un nouveau cauchemar avec Ritual of the Night.