Brink est un jeu d'action principalement orienté multijoueur et jeu en équipe. Bien que je ne pense pas l'avoir bien rôdé (il me faudrait un clan et un serveur vocal), je pense pouvoir donner mes premières impressions maintenant que le jeu a reçu des correctifs (qui le rendent jouable), et que les premiers joueurs commencent réellement à arriver.
Outre un mode solo sans intérêt qui se contente de reprendre les cartes du multi avec des bots tantôt fumés, tantôt boulets, le jeu propose également des petits défis à réaliser qui se torchent en moins d'une heure. L'essentiel du jeu repose donc sur le multi.
Malgré un lancement des plus chaotiques, Splash Damage a résolu la plupart des problèmes techniques assez rapidement. Il en reste encore certains : le jeu est loin d'être optimisé sur toutes les machines (surtout avec les cartes graphiques ATI, probablement parce que les pilotes OpenGL pour ces cartes sont bien pourris) et la version serveur du jeu n'est disponible que pour Windows (bel oxymore).
Autant l'avouer tout de suite : je trouve le jeu excellent. Il encourage très bien les joueurs à s'entraider et à accomplir leurs objectifs. Par exemple, le classement n'affiche pas le compte de frags et de morts, seulement l'expérience (qu'on peut obtenir avec les frags ou, surtout, en accomplissant des objectifs), du coup, fini les boulets qui jouaient uniquement pour leur ratio. De plus, les points ne sont pas seulement distribués à celui qui accomplit l'objectif : vous avez couvert un coéquipier en train de poser une charge explosive ? Très bien, on vous file des points de protection. Après tout, vous avez participé. De la même manière, tous ceux qui participent aux objectifs marquent des points, et plus seulement l'arriviste qui finalise l'objectif que vous étiez en train de faire progresser jusqu'aux trois quarts avant de vous faire descendre.
Un autre point que j'ai particulièrement apprécié est la réanimation. Là où d'autres jeux se contentent de vous relever subitement après un coup de défibrillateur, administré par un médic qui, la plupart du temps, se fiche de votre survie (il pense uniquement à ses points, ou se sert de vous comme bouclier humain... oui, bon, ça arrive assez rarement, mais quand ça arrive, il y a de quoi rager), Brink utilise un système qui fonctionne à la perfection : lorsque vous êtes à terre, vous pouvez toujours suivre l'action, et si un médic vous lance une seringue, vous pouvez vous en servir pour vous relever... ou vous pouvez aussi choisir de repartir du déploiement. Vous n'aurez plus à râler contre les types qui vous relèvent en plein carnage, ou alors que vous vouliez changer de classe.
A propos de classes, il y en a quatre dans Brink : soldat (qui pose les charges, ravitaille en munitions), ingénieur (pose des mines, tourelles, désamorce les charges, construit et répare les objectifs mécaniques, ravitaille en améliorations d'armes), médecin (relève ses équipiers, ravitaille en seringues de soin, soigne les objectifs « organiques » à escorter) et opérateur (pirate, se déguise en membre de l'équipe adverse, repère les mines), chacune pouvant utiliser tous les types d'armes.
J'ai joué un peu des quatre en une dizaine d'heures, et je les trouve équilibrées, à l'exception peut-être de l'opérateur, qui manque d'un ravitaillement. La seule chose que je puisse regretter est le fait que l'on doive utiliser des points pour se spécialiser, et donc, créer plusieurs spécialistes plutôt qu'un couteau-suisse peu optimisé.
Mais je n'ai pas encore parlé d'une autre particularité de Brink : le Parkour (y'a pas de faute, ça s'écrit comme ça Word, espèce de trou du cul !). Vous pouvez en effet exécuter glissades, « wall jumps », escalades avec facilité et utiliser ces mouvements pour surprendre, être moins vulnérable, et attaquer. Tous ces mouvements dépendent de la corpulence de votre personnage : léger, moyen, ou lourd. Le sprint est illimité et ne se casse pas au moindre pas de côté, et en plus, on peut se pencher vraiment (le lean). Rien à dire du côté de la maniabilité, si ce n'est que le « SMART » (le système de Parkour automatique) est un peu casse-grains.
Les armes, quant à elles, ont du recul et les sensations que procurent les fusils d'assaut sont excellentes ; le fusil à pompe donne un vrai sentiment de puissance. Les armes lourdes sont un peu en reste avec leur dispersion trop élevée et leurs dégâts trop faibles. Elles ne sont accessibles qu'aux « lourds » et, logiquement, si on prend le parti de jouer un Chabal en se privant de rapidité et de la plupart des mouvements de Parkour, c'est pas pour se retrouver avec une gatling à eau.
En général, j'aime bien donner mon avis sur l'ambiance et le scénario d'un jeu, mais le faire pour Brink, ce serait à mon avis plus qu'inutile, d'une parce qu'il y a quasiment rien à critiquer, hormis une histoire bateau et des décors faisant un peu penser à du Mirror's Edge « post-apocalyptifiés », et de deux parce que ça n'intéresse personne. Le doublage français est immonde, mais vraiment immonde. En revanche, la musique est agréable et pas trop casse-tête.
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