Renouer avec le genre, renouer avec le beau et le juste
Il a longtemps hésité à l'acheter, et encore ensuit à l'essayer. Les point&click (nom stigmatisant, s'il n'en est, avant l'on parlait volontiers de "jeu d'aventure"!) avaient fait leur temps dans son esprit. Un petit passage par Machinarium lui avait confirmé qu'il n'aimait plus le genre, trop absurde. Assembler des trucs farfelus pour ouvrir la porte machin, mwouais. Avait-on vraiment besoin de lui pour ça ? Avait-il besoin de ça pour lui ? Le joueur ne voulait pas trancher, il ne jouait juste pas.
Mais voilà, Broken Age. On sent le bébé peaufiné jusqu'au bout : ça se regarde, ça s'écoute, ça se sent presque. Ca étonne, ça inspire. Le ton est juste, esthétiquement, en humour comme en histoire et en énigmes. Le tempo est tout bon. La qualité se maintien tout du long... ou devrait-on dire "tout du court" ?
Quatre petites heures, ce qu'on dit est vrai. Et vous savez quoi ? Le joueur se dit que c'est très bien ainsi. Ce sont quatre heures qu'il faut pour la première partie, rien en trop, rien de manquant. Tout est à sa place et il vaut mieux quatre heures comme ça que 16 rallongées à la pisse (pardon).
On ne peut que se réjouir que ce projet soit soutenu, et qu'ils prennent leur temps. Ce jeu, justement, une fois fini, sera intemporel. On le fera jouer dans vingt ans aux petits nouveaux qui s'en émerveilleront comme nous aujourd'hui. C'est de l'artisanat, comme un livre peint et écrit avec amour qui a sa propre vie. Bon, j'en rajoute, mais vous voyez l'idée. À mettre même entre les mains de joueurs réticents au genre.
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