Sorti fin 2020, développé par Out of the Blue et édité par Raw Fury sur PC et consoles actuelles, Call of the Sea est un jeu d’aventures mâtiné de narratif et d’énigmes. Avec son contexte et sa direction artistique qui ont tapé dans l’œil des joueurs dès son annonce, voyons voir de quoi il en retourne réellement.
Au cours des années 30, le joueur va incarner Norah Everhart. Jeune femme britannique ordinaire, celle-ci décide de se rendre sur une ile mystérieuse située quelque part après Tahiti, afin de retrouver son époux Harry, qui a disparu suite à une expédition quelques temps auparavant sur cette ile.
Classique au départ, l’histoire et la mise en scène de Call of the Sea sont une de ses forces car nous découvrons petit à petit ce qui s’est réellement passé pour Harry et son équipage, pendant que Norah retrace avec ses monologues, l’histoire de son passé et les raisons qui ont poussé son mari à entreprendre un voyage aussi dangereux. Sachant qu’il y a sur le chemin, quelques éléments fantastiques voire Lovecraftiens qui s’implanteront avec pertinence dans le périple de Norah, permettant de découvrir également les mystères de cette ile.
Pour le gameplay, on est sur un très bon mélange de jeu d’aventures en première personne, dans lequel il faudra explorer les décors (assez linéaires ou semi ouverts selon le chapitre) de l’ile afin de trouver des documents racontant les événements, ou pouvant servir d’indices pour les énigmes à réaliser. Celles-ci sont d’ailleurs en globalité intéressantes et logiques, où une bonne analyse sera nécessaire afin de recoller les indices entre eux pour les résoudre. Certaines sont parfois perchées et balaises, mais rien d’insurmontable en globalité, sachant que le jeu va crescendo sur la difficulté des énigmes.
Comme il n y a aucun combat ou ennemi à affronter, l’ambiance est calme et le joueur peut prendre tout son temps afin de se concentrer sur l’exploration pour dévoiler davantage l’histoire, mais aussi résoudre les énigmes, pas loin de celles de Myst ou d’un survival horror à l’ancienne.
En globalité, le gameplay est pertinent et ce mélange d’aventures, d’énigmes et de narratif fonctionne à merveille. D’autant plus que Call of the Sea sait renouveler ses thèmes et énigmes selon les chapitres, pour éviter l’impression de jouer à un banal walk simulator vu l’absence d’inventaires ou encore de combats.
Pour la réalisation, on est également sur un point fort du jeu. Question technique, le jeu arbore une esthétique cartoon du plus bel effet avec des paysages variés et détaillés. Malgré les textures « pastel », Call of the Sea possède des environnements agréables à l’œil qui donneraient envie de se perdre sur cette ile, semblant davantage plus accueillante que dangereuse. Le jeu tourne très bien sur PC et une fois poussé au max, c’est un régal pour les yeux.
Cela est d’autant plus accentué par sa direction artistique sublime inspirée de Lovecraft ou encore des mythes des iles polynésiennes. Les couleurs choisies et effets de lumière y sont pour beaucoup et chaque chapitre possède son thème visuel précis, au cours de l’exploration de Norah.
Mention spéciale pour moi au chapitre 2, sur un fond de coucher de soleil où l’on explorera un petit campement avec des cabanes et autres installations de l’expédition d’Harry, ou encore le chapitre 4 et 5.
Pour la bande son, on est sur le même acabit. Les musiques sont discrètes mais vraiment sympas et en accord avec l’ambiance du moment. Les bruitages sont classiques et efficaces, assez silencieux en globalité pour bien soutenir cette ambiance de solitude mais parfois aussi pesante pour Norah.
Mention spéciale à la doubleuse anglaise de Norah, qui interprète de façon brillante la jeune britannique à la recherche de son mari. Chaque ligne de dialogue est intéressante pour développer sa personnalité, ses ressentis sur le moment par rapport à tel moment du scenario ou de ses découvertes et j’en passe. Il n’y a pas de VF mais le jeu contient des sous titres FR, donc aucun souci.
Pour le contenu, comptez environ 6 - 8h pour terminer Call of the Sea selon votre envie d’exploration pour lire tous les documents ou trouver l’objet secret de chaque chapitre, et surtout selon votre capacité d’analyse des énigmes. Certaines sont corsées et vont inciter pas mal à se creuser la cervelle tout en relisant chaque document ou indice noté dans le journal de Norah, afin d’essayer de relier tous les éléments requis à la résolution de l’énigme. Rien d’insurmontable après, et j’admets sans honte d’avoir utilisé la soluce pour une énigme précise, ultra perchée !
Conclusion : sorti de nulle part et day one dans le Gamepass PC et Xbox (il part du GP le 30 novembre prochain), Call of the Sea est une très belle surprise indépendante.
L’histoire et l’univers sont intéressants, à la fois inspiré des mythes de Lovecraft mais avec une identité british et années 30, Norah est une héroïne attachante dont on a envie de suivre le périple pour retrouver son mari disparu, le gameplay mixte aventures / énigmes et narratif fonctionne très bien, la réalisation graphique et sonore sont excellentes pour s’immerger dans les secrets de cette ile aussi belle que potentiellement dangereuse et le contenu va a l’essentiel dans son expérience sans pour autant se rallonger artificiellement.
Si vous êtes fan de jeu d’aventure et d’énigmes à l’ancienne, Call of the Sea est une superbe expérience valant le coup d’être faite !