La controverse fait partie du monde du jeu vidéo. Entre les « pour » et les « contre », les vieux et les petits nouveaux, les j'aime ou pas et puis les fans, la polémique est le cœur du marketing de ce médium. Les fans, ceux là même capables d’encenser un jeu ou de le détruire, à l’instar de Wind Waker, parce que le trait de crayon n'est plus le même ou que la mèche du héros est à droite et non plus à gauche... à zut c'est le contraire, oh puis j'ché plus... Sans même avoir effleuré le doux plastique du paddle, ces gardiens du temple décident si le jeu doit être bon ou pas. Pour Castlevania 64 bah c'est « ou pas ».


Série oh combien adulée, au grand damne des collectionneurs, qui se voient obligés de se vider de leur pognon pour se payer le moindre épisode estampillé « Castlevania Inside ». Ca doit être le syndrome du vampire... Heureusement pour nous, joueurs « normaux », cet épisode traîne toute une palanquée de casseroles qui allègent la sacro-sainte surcote qui accompagne habituellement cette série. Pourquoi ? Bah disons que cette version inaugure un gameplay 3D et une mise en scène qui tranche un peu trop avec les habitudes pépères des épisodes 2D. Mais est-ce un réel défaut ?


C'est sur que plonger un addict de Castlavania dans un sombre terrain vague pluvieux, sans musique et sans aucune indication a de quoi découragé les plus fervents défenseurs de la série. Surtout quand ces derniers sont habitués, dès le début du jeu, à fouetter du squelette sous une musique dont il est inutile de faire l'éloge. Sauf que là, la musique elle est pas là. Pouf, 20€ de moins sur la cote. Enfin elle est pas là, si ! Mais intégrée plus subtilement. Oui, cet épisode de Castlevania intègre de la subtilité et ça, ça a été difficile à appréhender. Hop, ça vaut 10€ de moins. Et si en plus il n'y a ni Simon, ni Trevor, ni Dante.. ah pardon pas lui... mais à la place un certain Reinhardt Shneider qui fleur bon la saucisse de Frankfurt vous pouvez encore alléger la cote de 50€... au moins... Bref, là on a déjà perdu quasiment tout les habitués de la série. Reste les grognards qui, non d'un chien, sont bien décidé à dompter ce nouvel arrivant accompagné d'une autre figurante nommée Carrie.


Fouetter en 3D c'est pas facile, surtout quand on a pas de musique pour motiver les troupes. Là, première hécatombe : le "Z" (pas le bouton mais la "profondeur") il faut s'y habituer. Ça les vieux de la vielle de la 2D habitués aux simples axes X et Y n'ont pas trop maîtrisé ce Z. Ils se sont auto flagellé avec leur fouet avant d'abandonner lâchement en plein milieu du... 1er niveau. Il faut dire que la jouabilité est a la sauce exigeante. Que, par exemple, transporter une bombe sur des plate-formes minces comme un fil de pèche et entourées de tritons qui vous crachent dessus a le dont d'énerver. Surtout quand vous ne pouvez ni sauter ni vous faire toucher sous peine de faire exploser la bombe et vous avec. Même notre ami Reinhardt Shneider, qui ne semble pas avoir de lien de parenté avec les Belmont, se traîne pourtant la traditionnelle crampe dans le postérieur qui l’empêche de sauter de façon... fluide... Une difficulté oldschool que Konami maîtrise à la perfection... et je les soupçonne de ne pas en faire exprès. Mais passé ces petits moments, certes très douloureux, le jeu se dévoile enfin... devant une salle vide.


C'est bien dommage parce que la persévérance dans ce jeu est récompensée au delà de n'importe quelle espérance. Les plus courageux auront le privilège de goûter à une ambiance hors du commun pour la série. Entre deux prise de tête et 36 allez-retours dans un niveau, vous aurez le droit à de dantesques mises en scène soulignées par une magnifique bande son. Elle n'hésitera pas à jouer la corde de la nostalgie, en reprenant certains des meilleurs thèmes de la série. Certes, les absents ont toujours torts mais, heureusement pour eux, je suis une personne extrêmement sympathique qui va leur expliquer ce qu'ils ont manqué.


Ce que vous avez raté en abandonnant lâchement cet épisode c'est une histoire savamment ficelée ou Dracula se fait botter son blanchâtre postérieur par son patron qui mine de rien envois du lourd... quand on arrive à le pécho. Parce que figurez vous que le jeu dispose de plusieurs fins, et réussir le doublé gagnant d'affronter papi Dracula et son patron n'est pas chose aisée loin s'en faut. Surtout quand vous devez vous tapez le menu fretin que son les généraux de notre suceur préféré. Tout ça est enrobé dans une ambiance fantastique qui, à certains moments, atteint la perfection. Lorsque par exemple vous libérerez le Minotaure dans une salle au parterre tracé d'un pentagramme et agrémentée d'une musique plus que lugubre, vous comprendrez que les qualités de ce titre sont bien plus subtilement travaillées.


Cependant, le point culminant reste quand même la mise en scène dans sa globalité. Elle préfigure celles des jeux d'aujourd'hui mais surtout se terminera en apothéose sur le combat final et la fin qui vous en mettra plein les mirettes. On est peu être sur Nintendo 64, mais elle fait un beau pied de nez aux jeux PS360 incapables de nous servir des finaux correctes. Enfin, concernant la bande son ne vous inquiétez pas. Elle est aussi inspirée que dans les autre épisodes. La musique est juste structurée comme l'est celle des jeux "modernes". Elle n’est pas systématiquement continue et intervient parfois par petites touches pour renforcer l'ambiance. Mais pas de soucis, la patte Castlevania est bien présente.


Bon, avec tout ça le jeu se traîne quand même une salle réputation. Récapitulons : moins 20€ parce que pas de musiques, moins 10€ parce que « plus de subtilités » et enfin moins 50€ parce que pas Simon-Trevor-Richter-Alucard mais saucisse de Frankfurt. Je vous le dis : l'obscurantisme dans le jeu vidéo a parfois du bon et comme on dit : "le malheur des uns fait le bonheur des autres"...

Dr_Wily
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le 17 déc. 2012

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Dr. Wily

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