Dans l'espace, seuls les Nécromorphes vous entendront crier...
Dead Space est, à ce jour, le seul jeu de la génération actuelle qui ait réussi à me mettre mal à l'aise devant mon écran, de la même manière qu'un Silent Hill. Depuis combien de temps n'avais-je pas arpenté des couloirs en n'osant pas courir, l'arme toujours prête à faire feu et prêtant l'oreille au moindre bruit suspect...
Premier essai d'EA dans le domaine du Survival-Horror, on peut dire sans trop se tromper que c'est une franche réussite. Graphiquement déjà, le jeu envoie du pâté et reste très beau de bout en bout, et le design général du titre ne déroge pas à cette règle. L'Ishimura, vaisseau géant faisant irrémédiablement penser au Nostromo, possède un charme froid, glauque, qui ne pourra que séduire l'amateur de virées horrifiques spatiales.
Le vaisseau est en effet à la base de l'extraordinaire ambiance d'insécurité qui pèse sur ce pauvre Isaac Clarke, infortuné protagoniste de cette aventure. Confronté à des monstres sanguinaires, sauvages et d'une incroyable brutalité, il se retrouve donc à arpenter ces longs couloirs silencieux dans le but de réparer toutes les composantes du bâtiment tombées en panne. Et elles sont nombreuses. Et là, chaque ouverture de porte paraît produire un vacarme assourdissant, la lourde combinaison d'Isaac fait résonner chacun de ses pas, on entend des bruits étranges tout autour de nous, en bref on a peur à tout instant de se faire repérer par une horde de Nécromorphes en quête d'un quatre-heures. Et que dire des passages en gravité zéro, ou encore en espace vide, où tous les sons sont magnifiquement étouffés...
Les Nécromorphes, justement, qui forment la légion à laquelle vous serez confronté, sont des êtres particulièrement virulents et pugnaces. Ici, pour abattre un ennemi fonçant droit sur vous avec dans l'idée de vous trancher les bras, nul besoin de le blaster à tout va comme un fou furieux ou de lui coller un pruneau entre les deux yeux, que nenni, cela ne ferait que gâcher vos précieuses munitions, avec pour seul effet positif celui de le stopper dans son élan. Ici, mes bons amis, pour abattre définitivement un adversaire, vous devez le démembrez. Eh oui, visez les genoux et les coudes, ou équivalents, afin de vous assurer que votre ennemi est à terre de manière définitive. Ces monstres que vous devrez afronter tout au long de l'aventure sont également assez réussis, certains vous arrivant dessus façon kamikaze, d'autres étant beaucoup plus sournois et vous attaquant souvent par surprise, et en groupe. Quand à leur aspect physique, il n'est pas en reste non plus, et ils arborent tous un côté malsain qui fait qu'on éprouve un réel malaise à se retrouver face à l'un d'entre eux, ma préférence allant à celui qu'on retrouve parfois, accroché à un mur, et renvoyant irrésistiblement aux cocons dans lesquels les Aliens enferment leurs proies. Seul regret les concernant, le fait est que leur variété est tout de même assez limitée, puisqu'au bout d'un moment, vous n'en rencontrerez plus de nouveaux, mais les mêmes en plus sombres afin de signifier leur montée en puissance. Cela n'empêche pas que certains d'entre eux, lorsqu'ils réussiront à vous faire passer de vie à trépas, le feront de manière particulièrement... inspirée.
Heureusement, pour tenter de survivre à cet enfer, Isaac aura à sa disposition tout un arsenal qu'il pourra customiser à volonté à l'aide d'établis qu'il trouvera tout au long de sa progression, afin de faire grimper la puissance de ses armes, la taille de leur chargeur, leur cadence de tir, etc... sans oublier son armure, dont les voyants attachés dans le dos tiennent lieu de HUD.
Si le scénario n'a rien d'un grand trait de génie, il vous tiendra néanmoins occupé sur la douzaine d'heures que dure le titre, et ne révèle toute son ampleur que si vous découvrez la plupart des journaux audios disséminés un peu partout à bord du vaisseau. Ici, comme dans Bioshock, ce n'est pas tant ce qui se passe au moment présent qui est le centre de l'intrigue, mais bien les évènements antérieurs, qui forment la base de l'histoire dont vous ne faites, en définitive, que vivre la conclusion. Le doublage français, par ailleurs, se révèle être très correct, contribuant ainsi à rendre les personnages et leurs réactions d'autant plus crédibles.
A faire absolument, donc, si vous aimez errer seul et mal assuré, dans un lieu fondamentalement inhospitalier et hostile à votre survie...
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