Avant de commencer cette critique, je précise que je n'ai rien contre le principe des jeux narratifs et j'aime beaucoup le concept des jeux développés par Quantic Dream. J'ai notamment adoré Heavy Rain, avec ses multiples chemins et personnages croisés, son ambiance sombre et son intrigue policière. J'ai moins aimé le très (très) inégal Beyond Two Souls, mais le concept "série interactive" m'a toujours autant accroché.
D'un point de vue purement gameplay et technique, Detroit Become Human est effectivement le jeu le plus abouti du studio, ça, ok. Il suffit de voir le nombre impressionnant d'embranchements et de fins différentes proposées. J'apprécie également beaucoup le fait d'être revenu à trois personnages à suivre en parallèle, ce qui évite le sentiment de lassitude et de longueur auquel j'ai régulièrement été confronté dans Beyond Two Souls.
Mais le point sans doute le plus important dans un jeu narratif de la sorte, c'est bien sûr son scénario. Et malheureusement, il se trouve que j'ai purement et simplement détesté tout le scénario de ce jeu.
Beaucoup l'ont dit dans leur critique avant moi, mais l'ensemble est d'une lourdeur, d'un manichéen, d'une bêtise, d'un illogisme sans nom.
Je reconnais que c'était assez mal barré pour moi : je n'ai jamais cru une seule seconde qu'un jour, des robots fabriqués de toute pièce par les humains soient capables de développer une conscience. C'est tout simplement impossible. Le postulat de base est donc complètement con.
Mais passons. Le pire est à venir : non seulement on essaye de nous prendre d'affection pour des stupides machines pendant tout le jeu, mais en plus, le scénario regorge de parallèles extrêmement douteux. Comparer le triste sort de malheureux petits robots avec le sort des juifs, des gays, des esclaves, non mais sérieusement ??? Que les auteurs aillent s'acheter une décence ! Et je ne vous parle même pas des pépites sexistes (la moeuf-robot qui ne sert à rien à part faire son rôle de maman et protéger sa fille) ou grossophobes (deux des principaux antagonistes rencontrés sont des gros au cheveux gras) et les stéréotypes pétés (le flic alcoolique au lourd passé, bonjour l'originalité)...
Bon, je m'arrête là, j'en ai assez dit je crois, ma colère sur ce jeu est assez palpable...