----ALERTE URGENCE///TRANSMITION---
Rapport n°1 sur l'infiltration du complexe militaire de l'île B
nom de l'agent : Matarishva
Si vous recevez ceci, ne cherchez pas à me recontacter. N'envoyez pas non plus d'équipe me chercher. La situation est bien plus critique que tout ce que vous pouvez imaginer.
Je vais tâcher de faire vite : comme demandé, nous nous sommes infiltrés sur l'île B, suite aux rapports indiquant que le docteur Kirk pouvait être encore en vie. Il est le découvreur de la fameuse tri-énergie, une énergie illimitée qui se crée à partir de l'air. Oui, à partir de l'air.
Notre mission était de récupérer cet homme qui est parvenu à déféquer sur les lois de la physique et de le "convaicre" de revenir, à coups de poing dans la bouche si nécessaire. Seulement, on n'enfreint pas les règles de l'univers comme cela. Par pitié, croyez-moi sur parole : la tri-énergie a ouvert une porte vers le film Jurassic Park.
L'île est une vraie marre de sang : tout le personnel scientifique et militaire ou presque est mort , tué par des raptors qui n'ont rien à voir avec ceux que les paléontologues déterrent, mais sont bien les monstres de 2m10 que vous vous imaginez. Mais il y a pire. Voyez-vous, dès que les militaires ont su qu'il y avait un problème, ils ont coupé le courant, verrouillé toutes les portes, caché les cartes d'accès et les disques permettant de les franchir et saboté les ascenseurs. L'essentiel de mon exploration a consisté à chercher des moyens d’accéder aux salles suivantes, les systèmes de sécurité étant extrêmement bien conçus et les cryptages longs à déchiffrer. Bien sûr, à mesure que j'explorais, toutes les mesures devenaient de plus en plus draconiennes et j'ai passé plusieurs jours sur les systèmes de sécurité des sous-sols, survivant en mangeant une boîte de cookies qu'un chercheur avait laissé traîner...
Or, derrière chaque porte ou presque, qu'elle soit protégée par un code incraquable, un blindage, un ascenseur en panne ou un panneau électrique saboté, il y avait un raptor. Ils sont même capables d'ouvrir une porte sur laquelle il n'y a pas de poignée...j'ai survécu comme j'ai pu en combinant des éléments chimiques pour obtenir des sédatifs ou des poisons que je leur injectais via des fléchettes. Mais les munitions étaient rares et la situation critique. J'ai fuis à plusieurs reprises et ces sales bêtes pouvaient me poursuivre sur plusieurs salles. La trouille me vrille les intestins et les concepteurs du complexe ont crû malins de ne mettre de toilettes qu'au premier étage...
Si vous recevez ceci, n'allez pas sur l'île. Je crois que les raptors ont pu me suivre jusqu'au plus profond sous-sol. J'ignore comment ils ont pu se procurer des exemplaires des cartes d'accès dorées qui ne sont réservées qu'aux responsables, mais le fait est qu'ils sont dans la même pièce que moi. Je suis dans un placard. Je les entends parler. Ils se demandent si le sentiment d'urgence épicurienne qui se dégage de l’œuvre de Thomas Mann lui est inspirée par une conscience aiguë de notre éphémèrité ou par une philosophie toute personnelle. Je n'ai plus qu'une balle et elle est pour moi. Ils deviennent plus intelligents...