J'avais un peu peur de jouer à Dishonored. La plupart du temps les jeux à la première personne requièrent peu d'agilité, et donc j'avais peur d'être complètement perdu dans un jeu d'infiltration où le positionnement est vital. Mais il faut dire ce qui est : le jeu se prend étonnamment bien en main ! On se déplace sans problème, on se sent libre de ses mouvements. Même la mécanique des combats finit par rentrer, alors qu'au début ce fut laborieux (le moindre "voyou" me posait problème...).
Ce sont mes difficultés en combat, d'ailleurs, qui m'ont poussé à faire une première run en mode infiltration. On se prend vite au jeu, se déplaçant silencieusement, neutralisant les ennemis sans les tuer. Il m'est arrivé de galérer sévèrement pendant quelques passages, surtout à cause de l'IA des ennemis, quelque peu irrégulière (parfois ils sont aveugles, parfois c'est le contraire), mais globalement je me sentais en contrôle de la situation.
L'histoire est simple, mais l'ambiance est tellement bonne qu'on s'y plonge sans souci, aidé en cela par des doublages de grande qualité. Dès les premières minutes de jeu, pendant la traversée du port, j'ai senti que Dishonored allait me plaire. Il faut dire que la DA est vraiment magnifique (rien que les menus du jeu sont superbes). Malgré la linéarité de l'aventure, on a droit à un twist vers la fin du jeu que j'ai trouvé bien amené et bien documenté. Les personnages quant à eux sont charismatiques et ont une psychologie très travaillée.
Au niveau des pouvoirs, en mode infiltration on se servira principalement du Clignement, de la Possession, et de la Vision des Ténèbres (tellement utile, malgré le bruit horripilant que cela déclenche). C'est suffsant, cela permet d'avoir de multiples approches, mais on est tout de même curieux de ces autres pouvoirs qu'on ne peut pas s permettre d'utiliser. C'est pourquoi...
... fait très rare : après cette première run pacifiste, j'ai voulu en faire une seconde, meurtrière cette fois. Je relance très rarement mes jeux, et même les jeux à plusieurs voies me convainquent rarement. Refaire un Fable en méchant me parait ridicule, par exemple. Surtout que j'adopte toujours des comportements de gentils, j'ai du mal à faire du mal même à des personnages de jeu vidéo. Mais pour Dishonored... c'était tentant. J'avais envie d'utiliser mes autres pouvoirs, j'avais envie de me défouler sur les gardes dont l'IA m'avait tellement agacé, et j'avais envie de voir comment Dunwall évoluait si j'étais "méchant". Bref : j'ai enchainé dans la foulée.
Au niveau des pouvoirs, je n'ai pas été déçu. La Nuée de rats est assez intéressante et permet de créer des commotions exploitables. Le Pli du Temps niveau 2 permet de réaliser des exécutions à la chaine. Cela m'a permis de varier, c'était satisfaisant.
Au niveau des assassinats, je me suis transformé en psychopathe ambulant, tuant tout le monde sur mon chemin. On se plait à faire des sauts meurtriers, à tuer par surprise, voire à déclencher des alarmes pour rameuter tout le monde d'un coup... Pour jouer le jeu à fond, je n'épargnais pas même les PNJ neutres. La fête des Boyle à tourné au carnage. Arkane à d'ailleurs fait du bon boulot à propos des PNJ : leur mort est plus dérangeante que celle des soldats. Souvent cela met le joueur mal à l'aise, et j'avais terriblement honte de mes actes. Le pire étant quand un homme vous dit qu'il a une femme et des enfants... cela fait véritablement culpabiliser. Bref. En tout cas ça va plus vite de jouer de cette façon.
Dans les yeux de vos camarades, il est intéressant de noter la baisse de leur estime. Samuel vous aide toujours mais vous parle comme à un rebut de la société. Emily vous aime toujours mais, prenant exemple sur vous, devient plus froide et plus... flippante (dans la run "infiltration" elle vous fait un dessin d'une licorne qui chevauche un arc-en-ciel ; dans la run "psychopathe" elle dessine un personnage en noir avec une lame rouge qui dégouline...). Cet aspect est très bien rendu même si cela tarde à se manifester dans le jeu. Il faut attendre la dernière partie pour que vos actions ait des conséquences, je pense que cela aurait pu être plus subtil. Par contre, zéro pointé pour les modifications de Dunwall : je n'ai pas constaté qu'il y avait particulièrement plus de rats ou de geignards, si ce n'est à un passage où normalement il y a des survivants (remplacés par des geignards dans la "mauvaise" run). Je m'attendais à beaucoup plus frappant.
Quoiqu'il en soit : Dishonored est vraiment un bon jeu, tout simplement parce que rares sont ceux qui arrivent à me faire refaire une partie dans la foulée.