DOS2: extreme masochism

Je cherchais, depuis assez longtemps maintenant, un RPG digne de ce nom. Divinity : Original Sin II en a toutes les qualités - long, profond et très travaillé - ...mais également les défauts (pas très nombreux mais bien agaçants)!

DOS2 possède un monde à la fois complexe et très riche.
Effectivement, il y a rien qu'au départ un choix conséquent de races, orientations et spécificités pour créer des personnages très différents de par leur nature ou bien leur "métier". De même pour l'interface - qui comporte bon nombre d'onglets, réglages et particularités diverses (crafting, évolution du perso, quêtes, etc.) -, le monde et ses possibilités.

En somme un jeu vraiment fourni, très loin des action-rpg ou FPS, où on passera de longues heures à explorer à la fois les cartes et différentes options offertes.

Ce qui me semble à première vue dommage, c'est cette absence des doublages dans les autres langues. Je suis conscient que cela coûte cher, que ça prend beaucoup de temps, mais dans un univers de jeu aussi riche pour les joueurs comme moi découvrant la série, tout décrypter via les dialogues rend l'immersion un peu lourde - je me souviens avoir lu pendant des mois les mythes et concepts de Morrowind pour y comprendre quelque chose.

Précisons que la langue originelle utilisée n'est pas "simplement de l'anglais basique" , il existe tout un pan de vocabulaire qu'on utilise pas au quotidien - moi encore, j'ai la patience d'avoir un dictionnaire sous la main mais je ne suis pas certain que la plupart l'auront.

Alors oui, il y a bien des textes traduits mais un effort supplémentaire, autrement dit un peu de confort en plus, ne fait pas de mal. D'autant que cela permettrait aux joueurs flemmards/frileux de l'anglais de s'y intéresser.

C'est très bizarre parce la société est...belge...flamande certes mais quand même!

Le côté "réaliste" par l'usure des armes et équipements est une idée intéressante mais n'est-ce pas, finalement, un peu trop? Devoir sans arrêt aller réparer son arme et son bouclier (surtout pour ceux ayant pris des guerriers) est à la longue chiant à crever. Et puis, je signale au passage que c'est un RPG fantastique, on se moque donc un peu du réalisme poussé - sinon on enlèverait 90% du jeu voire plus.

Heureusement, hors des moments calmes, il n'est pas nécessaire de bousiller ses armes - une flèche suffit largement.

Si il y a bien un point que je hais, c'est cette foutue caméra qui rend dingue. Il faut tout le temps la tourner dans tous les sens pour avoir une vue acceptable, pour observer quelque chose à un endroit. Une belle idée à la con pour pourrir l'envie de continuer l'histoire.

N'hésitez pas à redéfinir une bonne partie des touches, sinon on est amené à galérer à savoir sur quelle partie du clavier appuyer!

Le système de payement paraît compliqué si on veut millimétrer l'argent que l'on donne (une réglette à la con avec une précision pourrie). Il suffira juste d'appuyer sur le drapeau pour donner la somme exacte ou plus d'argent via la règle pour avoir des ristournes (bonne chance pour trouver l'argent!).

En ce qui concerne les prix, ils sont aussi élevés que dans pokémon et je préfère tout trouver par moi-même. Hors compétences pour le commerce, le seul moyen d'avoir des rabais est de donner des objets sans contrepartie - ou bien de cliquer sur la somme due par le marchand et ensuite rajouter quelque chose de notre inventaire.

Pendant toute l'aventure, je suis fan d'une chose bien particulière, à savoir le contrôle des éléments et leur interaction. C'est extrêmement bien fait, à la fois simple en apparence mais toutefois complexe. Ces éléments peuvent être très importants pendant une bataille ou bien une carte avec une situation à résoudre (ex: le champ à explosion/électrocution derrière Fort Joie).

Les combats ne sont pas très équilibrés - voire absolument pas.

Comme on ne peut avoir que quatre personnes maximum dans l'équipe, il est difficile de faire face à un groupe de six à huit types (chose habituelle). Le jeu prend un malin plaisir à tendre des embuscades, à cerner en priorité les plus faibles (archers, mages) pour déstabiliser mon groupe, quitte à contourner mon guerrier leur faisant face - la formation "spatiale" sur le terrain n'a aucune utilité.

Je ne parle pas des "boss" du jeu qui sont généralement entourés d'une foule d'individus qui s'empressent de se ruer sur moi - avec une tonne de pouvoirs abominables. Certaines batailles sont clairement abusées de par leur nature (ex: la nécromancienne entourée de zombies et d'insectes qui font des ravages monstrueux) tandis que d'autres sont sous-estimées (notamment contre le dragon des glaces, facile à tuer).

N'ayant pas pris une majorité de guerriers, je me dois de ruser autant que je peux afin de ne pas subir d'attaque frontale directe, synonyme de mort.

D'ailleurs, puisqu'on est moins nombreux, on devrait plus jouer que l'adversaire pour compenser! Là non pas du tout, j'ai quelquefois l'impression que DOS2 s'amuse tout seul - vu la foule de personnages qu'il incarne - ...ce qui amène souvent à me faire lyncher en quelques tours. Et il est fréquent que notre tour soit...ridiculement long à attendre - tant et si bien que parfois certains sont déjà mort avant de participer (ou trop faibles pour durer).

En fait, la faute est imputable à la caractéristique "initiative" qui permet de participer plus que les autres lors des batailles. Un truc très chiant, surtout lorsqu'on s'aperçoit que celle-ci est vraiment élevée chez nos ennemis qui passent en force et ce plusieurs fois d'affilée! Il n'existe donc pas de combats loyaux.

Pas un seul moment - et je vais être vulgaire car ça m'énerve - on ne se fait pas baiser la gueule d'une manière ou d'une autre. La plupart du temps, le niveau de l'ennemi détermine notre vie ou notre mort ("un de moins" très risqué, "égal" assez difficile et "un de plus" je les écrase).

De fait, si nos persos sont vulnérables, il faudra chercher le terrain idéal (ex: une falaise surblombant la scène, une terrain étroit pour contrôler l'arrivée des assaillants) pour s'en sortir - pas besoin de "mode tacticien", DOS2 l'est déjà suffisamment.

Il s'avère que certains boss monstrueux (ex: le Kraken, avec une défense et vie abusées) sont largement plus simples à tuer que des gars lambda qui nous cherchent des noises. Effectivement, dans le cas du Kraken, il suffit d'utiliser à distance un archer (qui mettra longtemps à l'achever) - pour supprimer ses tentacules et viser ensuite la tête car le monstre n'a que des attaques de proximité - et de monopoliser le reste de la troupe pour supprimer ses invocations.

En étant quasiment à la fin de DOS2, je n'irai pas faire le dernier combat, lassé de la difficulté plus qu'excessive requise pour chaque mission, de l'absence sur les deux dernières cartes de quêtes nécessaires pour combler le vide d'expérience demandé pour atteindre le niveau nécessaire afin de terrasser nos adversaires qui sont toujours plus puissants.

J'aurais volontiers voulu lui mettre 8/10 mais cela ne tiendrai pas du tout compte de cette horrible difficulté qui n'a vraiment pas lieu d'être.