Demon ! Demon ! Look into my eyes !
MAIS QU'EST-CE QUE C'EST QUE CETTE TRONCHE DE CHANTEUR D'INDOCHINE DU PAUVRE ?!!?
Voilà comment j'ai réagis à l'annonce de ce nouveau Devil May Cry, comme bon nombre de fans de la saga à n'en point douter ! Je m'étais même dit que je boycoterais purement et simplement le jeu tellement le nouveau design de Dante me rebutait. Et pourtant, la curiosité aidant, dès sa sortie j'ai téléchargé la démo, et bam le décrochage de machoire face à un gameplay toujours aussi efficace combiné à une ambiance survoltée et une mise en scène aggressive à souhait, comme un doigt d'honneur en pleine tronche !
Résultat, un passage à la caisse de mon revendeur et près de huit heures de jeu plus tard, me voici le sourire aux lèvres à rédiger une critique de l'habille reboot de DmC par Ninja Theory !
Avant toute chose, on va parler du point qui fache, la direction artistique. Bon, on ne va pas se voiler la face, il est vrai que ce "neo" Dante change radicalement de notre héros habituel, et je préfère certes son apparence classique, mais toute la direction artistique du reboot est cohérente, ancrant l'univers démoniaque de Devil May Cry dans notre monde moderne avec un certain brio. Dante est accrocheur de par son arrogance et son thrash talk incessant, que ça soit avec ses ennemis ou avec les alliés, et si on pouvait définir les précédents DMC de gothique, le petit dernier est allégrement punk et il t'emmerde, que ça te plaise ou non, et j'y ai adhéré dès la première mission, le jeu se donnant en spectacle du début à la fin non sans second degré évident, coucou la perruque, coucou la pizza !
La bande son est quand à elle des plus réussies, proposant des compositions de Noisia et Combichrist pour rythmer vos combats à merveille ! Oscillant entre la dubstep, l'indus et le metal, la tracklist est de plus doublée d'effets sonores relativement bien placés, comme les grosses infrabasses accompagnant un zoom quand Dante élimine le dernier ennemi d'un groupe, donnant une mise en scène efficace aux séquences de gameplay. Entre ces dernières, un certain effort est fait pour raconter une histoire, à grand renfort de cutscenes donnant parfois un peu trop dans la série B, l'histoire faisant limite nanard à la Underworld que l'on suivra sans plus y faire gaffe, car l'intérêt du jeu est tout ailleurs !
Niveau gameplay, on se retrouve directement dans du Devil May Cry pure souche, balayant les quelques craintes que l'on pouvait avoir avec Ninja Theory aux commandes; ce serait oublier la main mise de Capcom sur sa licence ! On peut dénoter deux types de séquences jouable, des combats (non, vraiment ?) hyper rythmés à l'ancienne, avec un système qui n'a de cesse de s'étoffer du début à la fin du jeu à grand renfort de nouvelles armes. Dante est toujours équipé de Rebellion, sa fidèle épée, ainsi que d'Ebony et Ivory, ses non moins fidèles flingues (échangeables contre le traditionnel Shotgun plus loin dans le jeu, oh joie !), mais la petite nouveauté de cet opus est la présence d'armes démoniaques et angéliques, accessibles en maintenant les gâchettes gauche ou droite de la manette, venant remplacer les armes de base le temps de la pression sur la gâchette correspondante. Ces armes supplémentaires (une hâche, une faux, des "gants de boxe" et des "frisbee de la mort") s'enclenchent avec une fluidité remarquable, permettant de varier les combos à loisir (et faire grimper le score). A noter que les gâchettes remplacent les flingues par un fouet qui peut servir à soit se ruer sur les ennemis, soit les attirer vers soi selon l'utilisation angélique ou démoniaque.
Ce fouet est aussi des plus utiles dans l'autre part de gameplay omniprésente dans ce DmC, des séquences de plateforme. Et autant tout s'enchaine à merveille dans les phases de combat, autant ici on ne peut pas en dire autant ! L'idée est pourtant louable, et certaines séquences sont on ne peut plus épiques et riches de par les différents mouvements à réaliser et enchainer rapidement, mais notre ami Dante, si souple dans ses bagarres, se montre tout de suite beaucoup plus rigide quand il s'agit de sauter de plate forme en plate forme, la faute à un bug récurrent particulièrement rageant : il est possible en maintenant la forme angélique de faire un dash avant en plein saut en appuyant une seconde (ou troisième en cas de double saut) fois sur la touche correspondante, seulement ça ne marche pas à tout les coups, et plus d'une fois j'ai du recommencer des séquences de plateforme à deux doigt de balancer mon pad de rage; car si les sauts sont parfois buggés, les chutes dans le vide sont toujours punies en morcelant allègrement la barre de vie; je me suis même retrouvé à devoir cramer un crâne de résurrection juste à cause de sauts capricieux sur une séquence acrobatique, plutôt frustrant !
Moralité, bien qu'un peu court (ce qui, combiné aux bugs des dash aériens qui ne sortent pas, m'a fait revoir ma note à la baisse), ce DmC Devil May Cry est des plus agréables à parcourir, très nerveux dans son gameplay et surtout se paie le luxe pour un Beat'em all d'éviter d'infliger des QTE à outrance au joueur, j'en veux pour preuve une cinématique contre l'avant dernier boss présentant des actions qui auraient surement été accompagnées de gros plans sur les boutons du pad auprès de la concurrence ! C'est donc une réussite innattendue pour le bébé de Capcom et Ninja Theory, dire que j'allais bouder ça pour une simple histoire de look du personnage central !