Résumé de la critique et recommandations en bas de page
Disons-le immédiatement, DmC est un bon jeu. Avant d'expliquer la note mitigée je dois lui rendre justice : il a toutes les qualités d'un excellent Hack & Slash.
Une BO bien énervée, des graphismes superbes qui ne freezent pas sur les écrans de PC portables, un système de notes pour les combos qui donne envie de donner le meilleur de soi-même, un gameplay accessible pour les débutants et toujours aussi intéressant pour les joueurs chevronnés.... Il y a beaucoup d'armes, et même si vous aurez votre préférée, elles sont faites pour travailler ensemble et permettre des moves qui pètent la classe.
Le jeu réserve même quelques bonnes idées. Ils ont parfois fait un effort sur les décors (cf. le niveau de Bob Barbas) ou bien adapté de temps en temps le gameplay à l'histoire (courir la tête en bas ça donne envie de vomiiiiir).
Mais DmC ne dépassera pas la barre du 7 pour moi, alors qu'il avait tous les outils pour le faire. Malheureusement, le jeu a choisi de ne pas prendre de risques, de rester au niveau zéro de la réflexion. Comme souvent, le grand méchant de l'histoire est un vilain capitaliste mafieux qui contrôle les média et le système de surveillance. Les caméras occidentales ont remplacé le KGB mais la facilité reste la même que dans les années 60 : le mal du siècle est représenté dans sa caricature la plus honteuse, et pour s'en débarrasser, rien de tel qu'un bon coup de poing dans la gueule.
Il y avait un univers à développer dans ce Devil may Cry, sinon une tribune à saisir, au moins un terreau à exploiter. Mais les ressors narratifs sont éculés, les "retournements de situations" sont tellement attendus qu'ils arrivent comme un cheveu sur la soupe sans qu'on ait besoin de les justifier
Virgile le révolutionnaire finalement hypnotisé par le pouvoir ? Quelle surprise ! Pas besoin de perdre du temps à le justifier scénaristiquement, une petite phrase d'intro suffit à en faire le boss final.
Avec la fameuse boisson "virility", j'ai espéré un moment un contrepoint à la représentation déprimante du héros qu'on nous sert en intro. On est d'accord, le passage ubuesque dans la caravane est jouissif, mais à part ça, on se retrouve encore avec un héros dont toute la valeur réside en sa capacité à baiser des meufs et à marcher comme un caïd. Ses tirades face aux boss de niveaux ("FUCK YOU ! FUUUUCK !") laissent deviner à peu près combien de livres il a lu dans sa vie. Virgile avait du potentiel, mais on ne le voit pas assez.
Le passage dans l'usine de boisson aurait été une occasion parfaite de faire au moins un peu d'auto-dérision sur cette vision de la "virility". Mais non, les péchés capitaux modernes ("stupidity", "obesity".... (sigh)) reprennent exactement - et c'est ironique, quand on y pense - le discours médiatique dominant.
J'ai l'air énervée comme ça, mais le jeu est vraiment agréable à jouer. Et quitte à se repaître des clichés, je ne crache pas non plus sur les regards camera de lover que Dante nous décoche régulièrement, allez.
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- Gameplay nerveux et assez jouissif
- Graphismes magnifiques
- Jouable sur PC portable
- BO qui donne la patate
- Grosse déception pour le scénario et le potentiel artistique pas exploité
Je recommande si vous aimez les Hack&Slash, les univers inspirés de la mythologie occidentale et que vous êtes sensibles au charme d'un beau brun qui vient de se réveiller.