J'irai chercher mon coeuuuur... si tu l'emportes ailleuuuuurs !
Appréciez le titre. Prophétisé par Céline Dion en 1995, il résume à lui seul tout le scénario de Dragon's Dogma. D'ailleurs, scénario, c'est beaucoup dire. Une mauvaise langue ajouterait que le jeu bénéficie d’environ 5 ou 6 cut-scènes, et que la progression dans l’histoire se fait à gros coups de truelle.
Est-ce un défaut lorsque l’on vient chercher un bon jeu de rôle ? Assurément, oui. Est-ce un défaut qui vous empêcherait d’apprécier Dragon’s Dogma ? Assurément, non.
Si le scénario tient vaguement sur un post-it - et de surcroît est généralement très pauvre dans sa mise-en-scène – le jeu a malgré tout nombre de qualités, dans son ambiance comme dans son gameplay. L’environnement est vaste, on y discerne une certaine patte, un petit quelque chose qui nous fait nous dire « ce n’est pas ce qui se fait de plus beau, ce n’est pas ce qui se fait de plus moche : c’est du Dragon’s Dogma ». Aussi, explorer le monde ouvert est loin d’être désagréable, même si on rechignera à toujours devoir faire fonctionner ses deux gambettes pour aller d’un point A à un point B.
Pas de moyens de transport dans DD, juste une pierre de rappel pour revenir à la ville principale. Au départ, on s’en soucie peu. Par la suite, on en souffre pas mal. Surtout si on manque d’endurance et qu’on doit s’arrêter de courir pour soigner son asthme toutes les six secondes.
Le système de combat est dynamique, quoiqu’un peu répétitif et peu soucieux de la physique (très shonenesque, d’une seule mandale on vous expédie six mètres plus loin… m’enfin, ça fait voir du beau monde, vous me direz). On ne niera pas qu’il s’agit d’une réussite. Que les neuf classes disponibles pour le héros sont bien équilibrées, et qu’il s’avère plaisant de construire son personnage en jonglant entre les compétences et talents qui nous intéressent, concevant des combinaisons meurtrières pouvant nous rendre virtuellement invincible.
Dragon’s Dogma, vous l’aurez vu dans les vidéos de présentation du joueur du Grenier (sinon, allez voir, c’est fichtrement rigolo), bénéficie d’une interface de création de personnages très complète. Concrètement, c’est au détail près que l’on peut modéliser son bonhomme, qui sera très correctement animé lors des (trop) rares cinématiques.
L’acolyte principal du joueur (le fameux Pion) peut également être façonné à l’envie, même si ses capacités de jonglages en matière de classes sont moindres (six au lieu de neuf).
Concrètement, une partie de Dragon’s Dogma, c’est une grande promenade. Bucolique de jour, assassine de nuit. On croise des lots de monstres mineurs, n’ayant comme force que leur seul nombre, et parfois, de vilains mastodontes qu’il faudra grimper pour pouvoir descendre (dans le sens « couic » du terme).
L’équipement est entièrement modélisé et assez diversifié, et il est possible de l’améliorer en récupérant des composants sur les dépouilles de ses ennemis. On se retrouve à la tête d’une équipe de quatre membres, vous, votre Pion, et deux autres dirigés par l’intelligence artificielle, que vous pouvez recruter sur le Live. Si l’un de vos amis joue à Dragon’s Dogma, ce très sympathique système vous permettra de récupérer son acolyte, qui apprendra de ses péripéties à vos côtés comment combattre de nouveaux monstres, à quoi ressemble cette région du monde, et ramènera des points pouvant servir à acheter des teintures originales.
Pour conclure, sachez qu’en ligne (très) droite, le jeu tient à peine en une quinzaine d’heures, pour peu que l’on ait la dextérité requise pour enchaîner la dizaine de quêtes principales sans faire son quota de level-up. Il vous est hautement recommandé de savoir à quoi vous vous frottez avant de vous le procurer. L’expérience peut être jouissive pour qui s’amusera du bac-à-sable géant qu’est Dragon’s Dogma, ou une navrante torture pour qui espérait se voir raconter une histoire.