Nous n'étions peut être pas fait l'un pour l'autre

Si je ne devais retenir qu’une leçon de Dungeon of the Endless, un seul conseil indispensable pour survivre à des hordes de monstres assoiffées de sang, ce serait l’importance de la coordination. Car quand la moindre petite erreur de stratégie peut vous mener à votre perte, pas question de diriger son équipe de héros n’importe comment ni de dilapider ses ressources à tort et à travers.
Et c’est bien là la force du titre d’Amplitude Studio, mélanger le Rogue like et le Tower Defense pour donner une expérience minutieuse, addictive et qui demande d’être réellement attentif si on veut réussir à emmener ses héros jusqu’à la sortie. Cette minutie va de la composition de son équipe, au placement des modules de production et de combat ainsi que par leurs améliorations. Il y a toujours des choix à faire et tout doit être équilibré et optimisé si vous ne voulez pas gâcher votre tour, matérialisé par l’ouverture d’une salle au contenu « aléatoire », et en voir les répercussions sur les prochains étages.


Il est donc absolument nécessaire de prendre son temps, ce qui peut générer de très longues runs, si l’on veut éviter des lacunes de ressources et d’opportunités d’améliorations qui risquerait d’être fatale à terme. La défaite prend ainsi la forme d’un flot ininterrompu de monstre débarquant pour détruire votre cristal en réduisant son niveau d’énergie. Une fois à zéro, il n’est donc plus possible d’illuminer les salles et donc d’empêcher les monstres d’apparaitre ce qui marque naturellement la fin de la partie. Ce qui arrive très fréquemment au début lorsqu’on ne saisit pas bien l’utilité de chaque élément.


Mais une fois qu’on commence à avoir de la bouteille, on se met à accepter la nécessité de sacrifices et de choix temporaires. Par exemple on recrute un nouveau compagnon au détour d’un couloir pour un certain prix en nourriture mais l’on sait que ce sera temporaire, qu’il n’est là que pour garder une salle sans lumière jusqu’à ce qu’un autre, aux compétences plus appropriées le remplace. Mais il est aussi possible de tenter de se débrouiller sans ce héros opportun afin d’utiliser sa Nourriture dans une optique plus durable comme améliorer un héros déjà dans l’équipe. Et le jeu est rempli de ce genre de petit dilemme avec lesquels il faut composer puisque les ressources ont toutes plusieurs postes de dépenses possibles.


C’est ce florilège de petits détails à connaitre et surtout une difficulté assez mal équilibrée, qui m’a poussé à lâcher le jeu avant de le reprendre par un heureux hasard quasiment un an plus tard. Mais alors le jeu serait extrêmement difficile ? Ou bien trop facile peut être ? Eh bien les deux à la fois. Deux modes étant disponible « Facile » et « Très facile » je me suis naturellement lancé dans le mode « Facile » ou j’ai pu me faire rouler dessus allégrement. Même maintenant avec une vingtaine d’heure de jeu en plus dans les pattes je n’en arrive pas à bout. Pas grave me direz-vous, l’autre niveau doit être fait pour toi. Au risque de vous décevoir on se retrouve avec l’exact inverse et on se met à défourailler de toute part sans avoir à faire gaffe à grand-chose. On perd ainsi beaucoup du sel du titre puisque la minutie n’est plus nécessaire du tout. Il en va de même pour les différentes capsules que l’on débloque au fur et à mesure et qui font office de modes de jeu alternatifs censé engendrer une expérience différente en modifiant certains paramètres. Sur le papier l’idée me tentait vraiment et allonge probablement la durée de vie du titre. Mais je n’ai pas pu vraiment en profiter, à mon grand regret, tant le manque de difficulté rend la chose générique.


J’en suis donc arrivé à l’idée que le jeu n’était probablement pas fait pour moi. Je suis loin de le détester, je lui porte même une certaine affection. Mais l’investissement qu’il me faudrait pour en toucher le plein potentiel serait tel que je préfère qu’on se dise adieu maintenant malgré ses qualités tant mécaniques que visuelles et sonores.
Dungeon of the Endless, si tu m’entends, sache que même avec tes niveaux de difficultés extrémistes et tes parties parfois longuettes et génériques, ton aspect très complet et tes dilemmes à foison m’auront fait me sentir comme un vrai stratège à la tête d’une équipe et pour ça je t’en remercie.

Orak
8
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Créée

le 15 mars 2019

Critique lue 151 fois

Orak

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