EarthBound par ngc111

***SPOILERS***

Quelle aventure ! Lorsque l'on finit Earthbound, on est déçu ; non pas que le jeu soit mauvais mais plutôt que la tristesse de quitter ces compagnons de voyage prédomine. Car le voyage a été long, riche en évènements, débuté par une nuit lors de laquelle une météorite s'est écrasée pour finir par un voyage temporel dans lequel on va se débarrasser du grand méchant Gygas, avec entre les deux le sauvetage d'une ville envahie par les zombies, l'exploration de contrées inhospitalières et la visite de villes ensoleillées mais pouvant cacher de terribles secrets. Le jeu ne cesse de surprendre, en commençant par sa réalisation magnifique, aux couleurs chaudes, à l'esthétique occidentale éloignée des poncifs japonais du RPG que l'on retrouve habituellement à cette époque.

Ainsi l'on déambule dans des villes qui pourraient appartenir aux États-Unis, affrontant business-man et autres hippies en plus des monstres vaquant dans les bois, déserts et grottes alentours. On met fin à l'influence d'une secte (passage mémorable). Bref, vous l'aurez compris, Earthbound est un jeu barré. Nombre de moments du jeu seront psychédéliques, à l'image de cette visite d'une ville sous son côté maléfique (sorte de Silent Hill avant l'heure).
D'ailleurs les musiques et bruitages du jeu se font l'apanage de cette ambiance distordue et étrange avec un talent évident.

Le système de combat se veut lui résolument classique avec du tour par tour, des HP et PP, des changements d'état et l'utilisation d'objets offensifs, défensifs ou curatifs. %ais il y a quand même cette petite trouvaille de la roulette ; quand vous vous faites toucher, vos HP descendent lentement par le biais d'une roulette et vous pouvez ainsi éviter de mourir en vous soignant ou en détruisant l’ennemi restant avant l'arrivée à zéro de la dite roulette.
Les objets sont quant à eux très nombreux, très fun par leur nature mais cela pose problème quant à la gestion de l'inventaire, seul gros défaut du titre.
En effet l'accumulation des objets, le stockage limité auprès de votre sœur (qui fait office de dépôt) font qu'il devient difficile de tout garder mais cela nous pousse à utiliser finalement ces objets en combat. Pas plus mal pour les psycho rigides comme moi qui ont toujours peur de manquer et qui de fait n'utilisent jamais rien... même au boss de fin. Ici ce n'est pas le cas et l'on se surprend à y trouver un réel plaisir.
Pour être pointilleux on soulignera aussi les combats de boss finalement vite expédiés et pas aussi marquant que l’aventure en elle-même... à part ce be boss de fin inoubliable.

Il faut être conscient donc que le jeu a vieilli sur certains aspects, notamment ergonomiques, mais au final on retient l'humour décapant (dans quel autre jeu votre père apparait sous forme de téléphone dans les crédits ?), le dépaysement que procure l'aventure, sa durée de vie excellente, ses choix esthétiques et musicaux vraiment originaux et l'affection que déclenche le jeu envers ses protagonistes.

En espérant voir arriver Mother 3 sur l'e-shop de la Wii U !