Un jeu au poêle
Ah, Eastward ! Comme nous t’attendions ! Rejeton de Pixpil, petit studio chinois dont Eastward est le premier jeu et édité par Chucklefish ( souvenez vous, Starbound ! Risk of...
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le 18 sept. 2021
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Premier jeu du studio chinois Pixpil, Eastward est un jeu d’action-aventure qui brille davantage que ce qu’il ne déçoit. Vous y incarnez un duo très attachant, composé de la jeune Sam, une enfant dynamique, pleine de vie et aux pouvoirs mystérieux, recueillie par un mineur taiseux mais toujours bienveillant, se voyant doté d’une poêle à cuire en guise d’arme principale. Le couple vit dans un petit village souterrain, le monde à la surface ayant été victime d’une contamination rapide et incessante, celle d’un miasme qui éteint toute forme de vie sur son passage. Le couple d’aventuriers se verra très vite banni de leur village par un maire aigri et sévère, suite à la tentative de Sam de rejoindre la surface. L’aventure peut alors commencer.
Eastward bénéficie d’une réalisation aux petits oignons, et ça tombe bien le jeu vous obligera à cuisiner de savoureux petits plats en guise de soutien pour votre aventure ! Doté de graphismes somptueux, aux palettes colorimétriques aussi riches que variées, le jeu vous place dans un confort haut de gamme pour vivre votre aventure à fond. Eastward fourmille de détails, d’animations et d’éclairages qui vous feront à coup sûr, abuser des captures d’écran, tant le jeu n’est qu’une succession de tableaux en pixel-art de toute beauté. C’est un plaisir complet d’évoluer dans l’univers graphique proposé par le studio Pixpil, qui place la barre très haut dès son premier coup d’essai. Cette direction artistique de haute volée, se voit complétée d’une OST cheaptune impeccable signée Joël Corelitz, que l’on avait notamment pu entendre sur deux morceaux de l’excellent Death Stranding d’un certain Hideo Kojima.
Le jeu vous fait donc incarner le duo Sam/John, qui n’est d’ailleurs pas sans en rappeler d’autres les ayant précédés. Évoluant dans un environnement post apocalyptique, on ne peut que les rapprocher du désormais mythique duo Ellie/Joel de The Last Of Us. Mais Sam et John nous font surtout nous rappeler Madeline et Theo de l’excellent plateformer Celeste, tant par la chevelure de la jeune héroïne que par les vêtements de John rappelant Theo, ou encore par le double maléfique de Sam. Le gameplay d’Eastward vous impose la complémentarité des deux protagonistes dans des écrans à traverser à coup d’interventions successives de l’un pour aider l’autre. C’est très malin et plaisant. Nos deux héros se verront augmentés de pouvoirs pour elle, tandis que lui verra son équipement accueillir lance-flammes et autres disqueuses ! Tout un programme donc. Afin d’être paré au combat, un système de cuisine calqué sur celui de Zelda : Breath Of The Wild est présent. Et c’est peut-être là le premier des deux petits défauts du jeu. Hommage ou copie, le jeu est très (trop ?) référencé et manque peut-être un poil d’authenticité. Visuellement, comme écrit plus haut, les efforts des équipes donnent à Eastward son cachet graphique unique, mais il n’est pas rare de penser à d’autres jeux pendant notre aventure. Rien de grave au final mais encore plus d’inventivité in-game aurait été appréciée.
Le second grief que l’on peut tenir à Eastward, repose indéniablement sur son scénario et son histoire. Pour rappel Hitchcock disait pour le cinéma : « Pour faire un bon film, vous avez besoin de trois choses: le script, le script et le script ». Ce conseil tient aussi pour le monde vidéoludique. Si tant est que sur une trentaine d’heures de jeu, le média jeu vidéo permet d’être plus actif que devant un film, et ainsi nous rendre plus clément envers des failles scénaristiques, celles-ci pouvant être comblées par l’action. Mais quand même, il faut bien reconnaître qu’Eastward aurait pu être un petit chef d’œuvre s’il s’était doté d’un scénario à la hauteur de sa réalisation visuelle. Tout n’est pas à jeter, loin de là. La première partie du jeu vous tiendra en haleine avec ses personnages haut en couleurs, quand la seconde vous noiera dans un mélange indigeste et trop long de ventres mous ou encore de réflexions sur l’espace et le temps. Le rythme du jeu est également très éclaté. Découpés en 8 chapitres de durées inégales, le jeu croule sous des dialogues interminables et régressant en terme de qualité au fur et à mesure de notre avancée. La manette ne vous tombera pas des mains, mais tout ceci fait perdre quelques plumes au titre du studio Pixpil. C’est bien simple, très futé celui qui finira Eastward en ayant maîtrisé les tenants et les aboutissants de son aventure.
Malgré ses défauts scénaristiques omniprésents, son verbe à rallonge et ses clins d’œil trop appuyés à d’autres jeux, Eastward reste un très bon jeu et réussit tout de même le pari de nous tenir en haleine, bien qu’il ne récompensera pas pleinement le joueur à la fin, et ne lui apportera pas ou peu de réponses concrètes. Le duo Sam/John nous impliquant totalement dans l’aventure et ce, dans un jeu à la réalisation flamboyante et au gameplay toujours plaisant. On ose à peine imaginer ce que le jeu aurait pu devenir si un squelette solide avait supporté cet habillage en pixel-art époustouflant.
Créée
le 6 févr. 2025
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