Emily is Away m'avait plutôt amusé par sa forme et son coté finalement "non jouable" qui tranchait avec le reste de la production de jeux narratifs :
le but semblait être d'essayer de séduire ladite Emily, ce qui était en réalité impossible, et
le procédé final utilisé par le jeu était très malin. Mais après réflexion, le discours sous-jacent sur cette légende lycéenne qui veut que si tu es trop gentil et attentionné avec une fille qui te plait, elle ne voudra jamais de toi (aussi appelé "friendzone") puait un peu la vieille rancoeur adolescente de l'auteur du jeu. Sans parler du fait qu'apparemment la seule raison d'être gentil avec une fille c'est pour pouvoir espérer la niquer, puisque le jeu n'avait pas prévu que le joueur ne souhaite pas draguer Emily.
L'approche de Emily is Away Too est un peu différente : le joueur est confronté cette fois-ci à deux amies, Evelyn et Emily, qu'il pourra tenter de draguer en choisissant ou non de mentir sur ses propres centres d'intérêt. La partie repose sur deux twists majeurs.
Le premier est une séquence où Emily et Evelyn sont toutes les deux en détresse émotionnelle en même temps, et ont besoin qu'on leur réponde dans un temps imparti de plus en plus court qui finit par vous contraindre à rater une réponse et à vexer l'une ou l'autre (à noter que dans ma partie cette phase a bugué et Emily s'est fâchée sur quelque chose que je ne lui avais pas dit). En gros, à partir de là, celle que vous avez laissée de coté, c'est mort pour la pécho. La mécanique est intéressante mais le propos laisse un peu perplexe...
Le deuxième twist est la rencontre entre Emily et Evelyn, qui vont ainsi parler de vous entre elles et confronter ce que vous leur avez dit. Ici le message est simple : si vous avez menti pour faire plaisir à l'une ou l'autre, c'est le game over sexuel. Eh oui mon gars, c'est pas bien de manipuler les meufs pour kèn ! Là encore sur le plan du gameplay l'idée est très bien vue, et moins crasseuse quant au discours.
Le jeu s'enlise finalement un peu plus quand on s'aperçoit, une fois l'aventure bouclée, que Emily et Evelyn étaient juste des bots avec les mêmes répliques, les deux seules choses qui les distinguent étant leur style musical préféré et leur projet après le lycée.
Emily Is Away Too nous fait donc la leçon sur le fait de rester soi-même blablabla, tout en se basant une fois de plus sur un principe bien dégueu : ces bitches sont toutes les mêmes. "TDS" comme disaient les blaireaux de mon lycée.