Ender Lilies: Quietus of the Knights (2021) est un metroidvania développé par le petit studio japonais Live Wire qui puise efficacement dans ses sources d'inspirations pour proposer une expérience tout à fait réussie.
En effet, Ender Lilies se trouve à mi chemin entre Hollow Knight (2017), quintessence du metroidvania moderne, duquel il reprend les mécaniques bien éprouvées, les fins alternatives, la narration light et le contexte de royaume maudit (déjà hérité de Dark Souls, 2011) et les Castlevania/Bloodstained (2019) japonais dont il emprunte l'idée de se battre avec les pouvoirs d'ennemis vaincus, le tout avec une orientation dark fantasy qui pas sans rappeler Salt and Sanctuary (2016).
Ainsi, Ender Lilies possède un gameplay solide, une bonne profondeur dans les combats grâce à son double système d'esprits et de reliques, une direction artistique très réussie, une difficulté réelle mais pas frustrante, une durée de vie respectable...
La question est donc : que manque-t-il au jeu pour qu'il devienne un chef d'oeuvre du genre ?
À mon avis, Ender Lilies ne transcende jamais ses solides fondations. L'histoire, vue et revue, ne propose pas de twist novateur, comme la vibe chrétienne de Blasphemous (2019). Les musiques d'ambiance sont jolies mais passe-partout, loin de la maestria de Christopher Larkin pour Hollow Knight. Le level design est quelconque, contrairement à celui de Blasphemous. Le gameplay ne propose rien de nouveau, comme les astucieuses (mais trop rare) utilisations de la 3D dans Bloodstained et des combats d'équipes dans Iconoclast (2018). Le système généreux de fast-travel et la carte riche en informations sont pratiques, mais ont pour effet secondaire de ne jamais nous pousser à investir le temps nécessaire pour devenir intimes avec Lointerre. Et la direction artistique ne prend aucun risque, contrairement à des titres comme Hollow Knight, Blasphemous, Salt and Sanctuary ou Owl Boy (2016), et donc beaucoup moins marquante.
Bref, Ender Lilies est un metroidvania qui a fait le choix de l'efficacité plutôt que du risque et de la nouveauté. Le résultat est très bon mais manque du petit supplément d’âme pour prétendre à une place au panthéon du genre. Il vaut tout de même définitivement le détour.
Fini (avec les 3 fins) en 19h45.