Tandis que Fallout 1 offre une expérience synthétique et mémorable, Fallout 2 ne fait qu'étendre le champ sans corriger le moindre défaut, ce qui les aggrave forcément. L'affreuse interface est inchangée, mais avec cette fois plus d'objets à gérer dans peut-être l'inventaire le moins ergonomique jamais conçu, où l'on fait défiler une colonne qui montre 5 objets à la fois. Impossible d'avoir la moindre information sur une arme ou une armure quand on échange, et changer l'équipement ou le comportement d'un compagnon prend un nombre dément de cliques. Le combat est identique, avec ceci de pire qu'on commence toujours avec une lance, peu importe notre choix de personnage, ce qui semble aller à l'encontre du principe de jeu de rôle. Il est toujours impossible de contrôler ses compagnons, ce qui fait que l'on intervient seulement pour notre personnage, avant d'observer passivement parfois plus de 5 ennemis bouger et attaquer. Le combat reste aléatoire, ce qui a des qualités et des défauts, mais qui encourage en tout le cas le joueur à souvent sauver la partie.
On pouvait pardonner tout ceci dans le premier, comme c'était une nouvelle série, qu'on avait à le subir moins longtemps et l'ambiance primait, or le ton aussi semble avoir souffert. FO1 avait un humour noir, une atmosphère angoissante où l'on sortait de l'abri pour découvrir une humanité au bord de l'extinction. FO2 en revanche, est beaucoup plus puéril, avec des blagues lubriques ou des références à Monty Python, bien que ces derniers m'ont fait rire, plus en me rappelant la scène du pont dans Sacrée Graal qu'autre chose. Les quêtes me semblent personnellement moins intéressantes, on passe de découvrir une cité souterraine de goules gardée par un super-mutant à divers petits jobs. On garde un troupeau pas moins de trois fois dans le jeu, on tue les ennemis occupant un potager deux fois. Autrement, on devient voyou au service des différentes familles de New Reno, mais le pire reste la quête qui consiste à livrer un repas à l'autre côté du Den.
Pendant que je regardais une douzaine de loups lentement attaquer un nombre égal de brahmins, bataille qui a facilement prit presque 10 minutes sans jamais être intéressante, je me faisais la réflexion qu'un joueur en 1998 avait le choix entre cette expérience et Metal Gear Solid, Thief ou Half-Life. Bien qu'appartenant à des genres différents, c'est frappant qu'ils sont sortis la même année que Fallout 2, tant ils sont mieux pensés et réussis sur le plan technique. Cette comparaison résume mes pensées: en 1997, Fallout était très bon par son atmosphère singulière et sa liberté malgré une mauvaise prise en main. En 1998, Fallout 2 décale l'ambiance vers l'humour, impressionne moins par la liberté voire la fait régresser comme avec la création de personnage, et sa jouabilité ne semble qu'encore plus datée en comparaison avec d'autres jeux. Ainsi, il présente un intérêt pour ce qui est d'approfondir l'univers Fallout, notamment la création du jet, l'enclave, les deathclaws, la société humaine qui se redéveloppe, mais en tant que jeu, il est décevant.