C'est simple, je n'avais rarement joué à un jeu de rôle aussi profond, mature, dense et libre. Obsidian a retravaillé et mis en avant les fondamentaux de la saga en privilégiant notamment ce qui est peut-être le plus important dans un jeu du genre : le quest design. La dessus, tout au long de mon aventure, j'ai été impressionné par la maîtrise, l'écriture et la diversité des quêtes. Tout s'imbrique d'une façon assez organique et subtil, mais le tout sait aussi se montrer un minimum permissif pour pas qu'une voie soit trop contraignante dans les choix par rapport à une autre. Et surtout pas d'orientation imposée trop explicitement et de façon manichéenne, ça se fait de façon fluide et naturelle, et c'est au joueur de se renseigner sur le background des différentes factions pour peaufiner ses alliances et progresser dans la trame.
J'ai bien aimé que toute l'intrigue parte d'une recherche d'un simple jeton de casino dérobé par un malfrat de la haute à un coursier lambda pour aboutir à toute une foultitude de conséquences innatendues avec les alliances et tout dans l'enquête...ça nous donne envie d'en savoir plus sur ce que ce jeton a de si spécial pour qu'un milliardaire le veuille autant... Et en parlant de Mr House d'ailleurs au delà de son histoire que j'ai également beaucoup apprécié (sacré twist) j'ai aimé le fait que son rôle soit un peu ambigu vu qu'on ne peut ni le qualifier d'allié ni vraiment d'antagoniste du jeu, ce n'est pas manichéen...
Ce New vegas est un vrai modèle du genre pour sa liberté offerte, qui n'est jamais illusoire ou factice comme certains autres "grands jeux" qui t'offre une liberté seulement pour les à-côtés.
Il y a bien cette absence de level-scaling qui intervient quand on veut explorer la map mais ça offre du challenge, ce qui est une bonne chose. Par contre petit carton rouge pour les nombreux murs invisibles qui t'obligent à passer par des endroits prédéfinis.
Cela étant ça faisait longtemps que j'attendais être vraiment enthousiasmé par un RPG du début jusqu'a la fin. Je trouve qu'il mérite amplement sa réputation flatteuse (l'un des tous meilleurs jeux de la géniale 7ème gen). Il est riche, bien pensé, intelligent dans sa construction et remarquablement écrit avec des dialogue dignes d'un très bon film. C'est une aventure bourrée de surprises et de quêtes grisantes avec une rejouabilite collosale. Chaque lieu, chaque faction, chaque quête, a son histoire, des motivations propres, ce qui donne du relief et une consistance folle à l'ensemble. Ça va droit à l'essentiel quoi, et ça fait plaisir. Ça va droit à l'essentiel mais tout le travail de fond qu'il entreprend il le réussit de la meilleur des manières, je pense aux perks qui ont une réelle influence dans l'orientation et qui ne sont pas là pour faire jolie, ou encore la bonne retranscription (déjà en normal) d'une notion de survie à la dure dans ce Mojave hostil et impitoyable.
J'aime à penser aussi que la qualité des quêtes secondaires est un bon indicateur pour cerner un RPG/open world ambitieux et sincère et avec ce jeu le contrat est plus que bien remplis, comme en témoigne les abris qui méritent à eux seuls que l'on fasse ce jeu.
J'ai souvent lu qu'on pouvait cataloguer son prédécesseur et sa suite de vulgaires nuka cola light et franchement ça ne m'étonne pas.
Au final tant pis si son optimisation et sa technique sont finis à la pisse, tant pis s'il est loin d'être inattaquable sur le plan strictement ludique (les gunfigts), tant pis si les décors ne dégagent rien, quand on a un fond aussi qualitatif et généreux et se doit d'outrepasser ces quelques moments de frustration afin de s'immerger dans cet univers délicieusement captivant.