À bien des égards, Fallout appartient à cette liste de sagas cultes du jeu vidéo qu’il me fallait découvrir tôt ou tard, mais dont les dernières itérations n’auront pas ravi l’ensemble des joueurs. Vers lequel devais-je me pencher ? L’opus New Vegas, le plus récent à ne pas avoir été développé par Bethesda, dispose d’une solide réputation encore une décennie plus tard. Allais-je y accrocher ?
La transition entre la saga Borderlands et celle-ci a été un plus gros choc que je ne l’aurais escompté. Car si le décor post-apocalyptique offrait certaines similitudes, l’atmosphère, quant à elle, est diamétralement opposée. Sitôt plongés dans ce Fallout que je me suis retrouvé immergé dans une ambiance froide, silencieuse, oppressante même. On baigne certes dans des musiques jazz et l’on croise quelques PNJ mais tous les efforts sont consacrés à ce que l’on ressente véritablement que l’aventure se déroule bien après la civilisation. C’est un jeu où l’on erre, un simulateur de randonnées même tant l’impossibilité de sprinter engendre une impression de lenteur.
Si ce New Vegas est tant apprécié, ce n’est pas non plus pour rien. Ce système de compétences dynamique couplé à une multiplication d’effet (radiations, usure des armes, addiction à l’alcool et à la drogue) donne une sensation de réalisme qui pourrait faire pâlir les autres RPG. Il s’agit de trouver un équilibre tout en s’imprégnant de l’atmosphère, aussi les premières peuvent-elles sembler quelque peu délicates. Mais c’est aussi-là qu’on découvre petit à petit ce monde, ces PNJ isolés dans leurs villes et villages, et les nombreuses factions en œuvre. Un ingrédient classique du genre ici très bien maîtrisé, puisque au-delà de la Légion (clairement mauvaise) et la RNC (certes bonne mais loin d’être parfaite), d’autres guildes enrichissent cet univers et offrent une large éventail de quêtes.
Il y a toujours un mais, hélas. Je parlais d’ingrédients bien rassemblés et j’ai souligné les indubitables qualités de cet opus. Néanmoins, si je m’y suis intéressé, c’est parce qu’on me l’avait vendu non seulement comme le meilleur Fallout mais aussi comme l’un des meilleurs RPG. Et peut-être est-ce parce que ma préférence s’oriente vers les RPG fantasy ou space-opera, mais l’immersion a hélas moins prix. Bien sûr qu’il y a des quêtes originales avec des choix moraux compliqués, mais prétendre qu’aucune quête fedex/simpliste ne jalonne ce jeu serait exagéré. L’histoire principale, quoique intéressante, est aussi rapidement réglée dès qu’on a scellé le jeu d’alliances.
Risque-je d’en brusquer plus d’un en affirmant que, si c’est comparable, j’ai préféré Skyrim ? En tout cas, loin de moi l’idée de nier l’impact qu’a eu Fallout New Vegas sur le gaming, toujours est-il qu’en dépit de son univers riche et intéressant, je n’aime ce genre post-apocalyptique serious business qu’à moyenne dose. Trop dépressif, trop froid ? Je l’ignore. Une bonne expérience à défaut de mieux.