Bienvenue dans les terres désséchées
Tenté il y a trois ans, abandonné pour son nombre de bug/crash hallucinant au m² après quinze heures de jeu.
Réinstallé en vanilla il y a deux mois, j'y ai passé une centaine d'heure depuis.
Désinstallé il y a une semaine après le clap de fin, réinstallé il y a deux jours.
J'étais en manque de Mojave.
Ambiance de folie qui accroche, musique sublime, dialogue croustillant, écriture aux oignons.
Moche comme un moche, IA crétine, plantages récurrent, buggué aux trognons.
On passe d'un extrême à l'autre.
De la jubilation alors que l'on vient de faire connaissance avec le King et son chien-robot au dégout le plus pur avec une save corrompue après avoir enfin éliminé cette meute de croc. De la joie après avoir résolu cette quête en jouant sur la parlotte à la haine après cette quête fedex qui n'apportait rien ou si peu au background. Sauf que, parfois une quête anodine emmène vers un voyage inattendu.
FNV, c'est le tout ou rien, il te propose un plat exquis puis te retire la cuillère de la bouche pour mieux t'inciter à revenir gouter au plat dans la minute qui suit.
J'ai énormément ragequit.
Sur ce bug où pendant 20 minutes, j'ai tenté de tuer ce griffemort pour m'apercevoir au final qu'il était invincible à cause d'un bug. Sur cet équilibrage parfois aux fraises où buter un type full armure lourde est plus facile que de tuer un clebs à la con. Sur cette quête qui ne veut pas se lancer ou se finir malgré sa résolution dans le journal. Sur cette map intérieure où je me paume parce qu'elle est souvent incompréhensible à lire vu que mon Pip-Boy à la bonne idée de devenir trop brillant (et rien à voir avec une vision nocturne...). Sur cet objet de quête qui n'apparait pas à l'endroit prévu, là où le cheat deviendrait de facto la seule possibilité pour avancer.
Mais à chaque fois j'y revenais, obsédé par ce désert, cette radio déversant sur les ondes des classiques des années 50, cette escapade en solitaire dans le sable où chaque nouveau pas est synonyme de découverte, toute ces petites histoires qui s’entremêlent et ces petits coups de putes que l'on peut tenter.
FNV cumule certes énormément de défaut technique mais il donne tellement dans sa narration qu'on ne peut lui tenir compte. Il fascine, subjugue, obnubile. La recette était difficile convenons-en, la marmite un peu trop petite pour tout les ingrédients mais Obsidian s'en est bien tiré en tant que cuistot.
J'ai assassiné lâchement des voyageurs, balancé mon coéquipier à la flotte du haut d'une falaise avec du c4, détruit des clans au fusil de sniper avec balles explosives, me suis baladé en nuisette dans New Vegas, terrorisé une gamine, pris des risques pour libérer un kebab vivant pour lui coller finalement une bastos pour la simple raison que je ne supportais pas sa bêtise, volé de pauvres hères en leur prenant tout, aidé un compagnon de voyage avant de le trahir pour mes intérêts, atomisé un peuple, pris de la drogue et de l'alcool en masse avant de pousser un type vers la désintox , conquis un Grand Rien et pour finir libérateur d'un pays sur lequel j'aurais dorénavant droit de vie ou de mort.
FNV et ses enjeux politiques et économiques, ses espoirs et ses contradictions.
L'homme y vit difficilement mais ne veut pas le quitter. J'y ai morflé et à l'instar de ses habitants, je ne veux pas le quitter.
Du grand Obsidian.