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Final Fantasy Crystal Chronicles est, à l'origine, un spin-off de la saga Final Fantasy, sorti en 2003 (2004 en occident) sur GameCube. Le jeu était connu pour son système orienté sur l'action en temps réel plutôt que sur l'histoire, pour le coup minimaliste. Le jeu offrait également une possibilité de coopération jusqu'à quatre joueurs, mais fort onéreuse à l'époque puisque cela requérait alors une GameBoy Advance par joueur ! Plusieurs autres spin-off de cette nouvelle franchise Crystal Chronicles ont ensuite fait leur apparition : Echoes of Time et Ring of Fates (DS), My Life as a King, My Life as a Darklord et The Crystal Bearers (Wii).
En septembre 2018, l'annonce d'une remasterisation en haute définition du jeu sur PS4 et Switch, et encore plus surprenant, sur smartphones, a été accueillie plutôt positivement par le public. Square Enix avait alors mis en avant la possibilité de jouer au jeu, jusqu'à quatre joueurs en ligne.
Disponible uniquement au format dématérialisé depuis le 27 août 2020, il dispose en contrepartie d'une version Lite (gratuite) permettant de tester le début du jeu gratuitement sur chacun des supports concernés, en solo ou à plusieurs. Les joueurs mobiles devront d'ailleurs obligatoirement passer par celle-ci avant de pouvoir acheter la version complète (au modique prix de 30 €, quelque soit la plateforme).



Avant-propos



L'essence du jeu s'avère strictement identique au jeu d'origine, nous vous invitons donc à (re)découvrir le test de Final Fantasy Crystal Chronicles sur GameCube par Riskbreaker.


Mais si le jeu est le même qu'avant, alors pourquoi l'acheter (ou le racheter) aujourd'hui ? A quel public s'adresse-t-il ? Bien évidemment, comme il s'agit d'une remasterisation et non d'un remake, les améliorations sont principalement visuelles de façon à s'adapter aux supports actuels. Les images ne sont donc plus au format 4/3 mais en 16/9, les graphismes sont lissés, et le jeu est accessible à tous sans achat de matériel supplémentaire… Certaines améliorations concernent le contenu : jeu entièrement doublé en anglais, fonctionnement du multijoueur, ajouts de quelques fonctionnalités d'ergonomie et d'exploration (minicarte). Nous reviendrons sur tout cela en détails.
Cela constitue-t-il ses seuls argument de vente ? N'oublions pas, en prime, que cette nouvelle mouture est disponible sur console de salon et sur mobiles, et que les joueurs peuvent jouer ensemble quelque soit leur choix de plateforme (cross-play). Cela inclut donc le transfert possible des données de sauvegarde entre chaque support (mais malheureusement pas automatique), et le contrôle sur mobile étant tactile, il a fallu adapter complètement le gameplay et son ergonomie.


Pour rappel, pour jouer à plusieurs sur le jeu GameCube d'origine, il fallait que chacun dispose d'une GameBoy Advance en plus de la GameCube, et un câble spécifique. Cela signifiait donc un investissement minimum d'environ 450 € pour le propriétaire du jeu, ce qui était assez considérable pour l'époque (bien que la GameBoy Advance soit alors déjà sortie et bien établie dans les foyers).


Aujourd'hui, jouer à plusieurs ne demande qu'une plateforme et un jeu, ainsi qu'un abonnement (pour la PS4 et la Switch), et une connexion internet. Ce qui est généralement assez commun dans l'univers des jeux en multi, et relativement plus accessible. Et il n'y a même plus besoin d'avoir d'ami(e) puisqu'on peut rechercher des compagnons de jeu et former un groupe aléatoirement selon la demande !


Trèves de généralités, venons-en au fait.



Les Chroniques du Cristal



Pour ceux qui ne connaissent pas, un petit rappel de l'histoire s'impose tout de même : votre personnage est envoyé à la récolte de myrrhe, nécessaire à la régénération des cristaux qui protègent les villes et villages du miasme mortel. Trois gouttes de myrrhe suffisent pour tenir l'année, ce qui implique donc que le voyage de votre caravane repart inlassablement chaque année. Les arbres produisant la myrrhe se trouvent au fin fond des donjons, peuplés de monstres en tout genre, et se régénèrent au bout de deux ans, obligeant les caravaniers à varier les plaisirs.
A cette quête s'ajoute un étrange phénomène : une "épidémie" de perte de mémoire qui touche tous les habitants. Au fil du temps, les gens ont de plus en plus de mal à se souvenir de ce qu'ils ont fait ou souhaitaient faire, à court ou long terme.


En quittant le village de départ (qui n'est peuplé que par les familles des huits caravaniers que l'on peut créer, au maximum), on arrive sur la carte du monde et on déplace le curseur d'une intersection à une autre, en choisissant la direction à prendre. Chaque région est séparée par un fort courant de miasme prenant chaque année l'un des éléments parmi l'eau, le feu, le vent ou la terre. Pour le traverser, il faut au préalable que le Calice, le réceptacle servant à recueillir la myrrhe et protégeant également le personnage du miasme, soit de l'élément indiqué. Cet élément peut être modifié dans certains donjons via un emplacement spécifique. Une fois qu'un donjon a été complété une première fois (et donc une goutte de myrrhe recueillie), il est ensuite possible de modifier l'élément du Calice depuis la carte du monde et en sélectionnant le donjon, mais sans avoir besoin d'y entrer à nouveau. De ce fait, plus on explore de donjons (ils sont au nombre de 14), et plus on peut voyager loin sur la carte du monde. Après la fin du jeu, il est même possible d'accéder à un mode difficile de chaque donjon (inédit à cette version) et d'y trouver quelques nouveaux objets. Ce mode revisite visuellement tous les donjons et met les joueurs face à des défis de survie de taille.
Sachez qu'il n'est pas possible de voyager rapidement d'un lieu à un autre, il faudra toujours traverser les zones manuellement et changer l'élément du Calice pour se rendre à un endroit précis.


Sur la route, on croise parfois d'autres caravanes, et chaque petite scène peut apporter sa propre histoire annexe. Bien que le protagoniste soit "muet", il est généralement possible de faire un choix entre deux réponses, sans grande incidence sur la suite, toutefois. La seule réelle manière de connaître les pensées du personnage, c'est en consultant ensuite le journal de bord (accessible depuis le menu de la carte du monde) qui est rédigé à la première personne.
Bien que les scènes aléatoires, au début du jeu, paraissent pour le moins inutiles, ce sont elles qui rythment l'aventure et font progresser la quête. Si le joueur prend la peine de lire les différentes lettres qu'il reçoit à partir d'un certain nombre d'années, et qu'il suit avec une certaine attention les histoires annexes, il apprend au fur et à mesure où il doit se rendre ou ce qu'il doit faire. L'histoire est donc très clairsemée mais les mystères qui l'entourent s'épaississent et nous poussent à en savoir plus, comme les pièces d'un puzzle à assembler.



Laisse-moi porter le Calice, kupo !



Final Fantasy Crystal Chronicles possède un gameplay simple mais efficace. On sélectionne avec R1 ou L1 le type d'action parmi plusieurs disponibles (attaque et défense par défaut, le reste étant personnalisable parmi les objets et magilithes obtenus en donjon). La défense peut permettre de bloquer ou d'esquiver, mais son utilité est plus que limitée au vu du temps qu'il faut pour la sélectionner. On privilégiera davantage le simple mouvement, bien plus réactif et souvent plus efficace. L'attaque permet d'effectuer un combo de trois coups, à condition de trouver le bon rythme : appuyer trop vite ou trop lentement peut interrompre l'action. Une super-attaque est possible en maintenant la touche puis en plaçant le cercle de visée à l'endroit souhaité. Le type de super-attaque dépend généralement de l'arme équipée (certaines infligent des dégâts à distance et d'autres permettent au personnage de bondir au corps-à-corps), mais il est possible d'équiper d'autres armes via le menu d'actions, afin d'en changer selon le besoin.
Un didacticiel est disponible au début du jeu pour aider les joueurs à appréhender les rudiments du combat.


Comme évoqué ci-dessus, il est possible d'utiliser la magie en équipant au préalable des magilithes. Celles-ci s'obtiennent toutefois en donjon, et ne sont pas conservées en le quittant. Cela implique donc de devoir rechercher ces magilithes lorsqu'une magie est nécessaire. Parmi les magilithes disponibles, on trouve Feu, Gel, Foudre, Soin, et Vie. En juxtaposant deux magilithes dans le menu d'action, elles peuvent être fusionnées pour obtenir une nouvelle magie ou un effet supérieur. Fusionner deux (ou trois) magilithes de même élément permet d'obtenir l'élément + (Glacier+, Soin Max, etc.), combiner deux magies d'éléments permet d'obtenir Gravité, et combiner un élément à Vie débloque Sidéral. Bien sûr, les possibilités ne sont pas illimitées. Toutefois, il est également possible de fusionner de la même manière une magilithe élémentaire et une arme équipée dans les actions, modifiant l'élément de la super-attaque. Les magilithes fusionnées peuvent être séparées ou fusionnées à nouveau à tout moment.


Le menu accessible en donjon (et pas depuis la carte du monde) permet en outre de consulter ses caractéristiques, changer d'équipement, voir les artefacts obtenus au cours du donjon et débloqués de manière permanente, les Mimics (dont nous reparlerons plus bas), et les préférences alimentaires (qui influence l'efficacité de soin des objets), et d'accéder aux paramètres de jeu. Hormis magilithes et artefacts, tous les objets ramassés en butin ou dans les coffres sont conservés après avoir complété un donjon.


Il est intéressant de noter que bien que le gameplay nerveux du jeu ait tendance à pousser le joueur à tabasser les ennemis sans réfléchir, la difficulté qui augmente au fil de la progression incite en réalité à utiliser la magie (et ce même si le personnage est faible dans ce domaine). En effet, il se trouve que certains monstres sont particulièrement résistants aux attaques en temps normal, et qu'utiliser une certaine magie sur eux les rende subitement vulnérables. Cela est d'autant plus vrai pour les ennemis volants (avec le sort Gravité) et les spectres et fantômes (avec Sidéral) !


Certains ennemis sont d'ailleurs capables d'alterner entre attaques physiques et magies, selon la distance qui les sépare du joueurs. Certaines attaques ont un effet étourdissants qui interrompt l'action du personnage, ce qui peut le mettre dans une situation délicate. Les joueurs doivent donc gérer leur placement selon leur force et faiblesse, quitte à prendre un peu de recul pour utiliser des super-attaques ou des magies. Un bon timing est parfois nécessaire pour réussir à placer son coup.



La chasse est ouverte



Au début du jeu, on crée un premier personnage qui deviendra le caravanier. On choisit la race (ou classe) parmi les quatre disponibles : les Selkies, les Lilties, les Clavats et les Yukes. Ensuite, on peut choisir le sexe, l'apparence (dont une supplémentaire par race et genre de personnage, soit huit nouvelles au total), la voix et le métier de la famille. Celle-ci peut en effet nous envoyer un cadeau par courrier (à la fin d'un donjon) et celui-ci varie selon son métier ; vous pouvez également lui envoyer une réponse et un cadeau en retour. D'ailleurs, certains métiers ne s'avèrent utiles que si on leur a envoyé ce dont ils ont besoin pour travailler au préalable, ce qui peut paraître évident, mais au final, il est dommage qu'il soit tout bonnement impossible de leur apporter des matériaux directement au village plutôt que se limiter au moment de la collecte de myrrhe (soit 3 fois par an).


Outre ce détail, l'intérêt de créer d'autres personnages avec les autres métiers (notamment les artisans) réside dans le fait que leurs familles vont peupler le village de départ, et il sera possible de leur faire fabriquer des armes, armures ou accessoires ou d'acheter et vendre des marchandises (et on notera d'ailleurs que, la plupart du temps, seul le père de famille travaille…). Entretenir une bonne relation avec eux (leur rendre visite de temps en temps, avec chaque personnage créé), et leur envoyer des présents par courrier, permet également d'avoir accès à des cadeaux et services plus variés (pour les artisans). On peut également jouer chacun des personnages créé de la même manière, mais comme la progression n'est pas réinitialisée, cela se complique fortement.


Le choix de la race (et du genre) du personnage a de l'importance dans la mesure où cela influence les statistiques de base, mais également le type d'arme utilisé. Cela peut aussi avoir une influence lors de scènes de voyage ou pour les histoires annexes. Les Selkies sont d'ailleurs légèrement favorisés de ce point de vue.


Dans Crystal Chronicles, le personnage ne reçoit pas d'expérience en vainquant les monstres. La progression du personnage ne se fait que grâce à l'obtention d'artefacts durant les donjons. Chacun apporte plusieurs types de caractéristiques : Force, Résistance, Magie, un coeur (la jauge de vie), une poche (action personnalisable supplémentaire ajoutée au menu) ou parfois même une bague permettant de lancer un type de magie sans avoir à récupérer de magilithe (mais qui s'équipe de la même manière).
Dans chaque donjon, il y en a quatre à découvrir en butins (plus ou moins aléatoires), et quatre autres sont débloqués après avoir vaincu le boss. Mais en quittant la zone, il n'est possible d'en conserver qu'un seul et unique à la fois. L'effet des caractéristiques de ces objets est immédiat (et cumulé) dès leur obtention et pendant toute la durée du donjon, mais, bien sûr, seul l'effet de celui sélectionné en quittant la zone est conservé a posteriori.
C'est donc en recommençant les mêmes donjons plusieurs fois que l'on peut débloquer de plus nombreux artefacts. Et comme chaque artefact ne peut être obtenu qu'une seule fois, il va falloir passer du temps dans les donjons pour perfectionner son personnage ! Bien sûr, cela est purement optionnel, et il est possible de progresser dans l'aventure en ne finissant que trois donjons par cycle, et donc avec le strict minimum d'artefact.


Notez que cette version du jeu a ajouté une minicarte (mais pas de plan complet des zones) à l'interface. Celle-ci existait autrefois, mais elle n'était alors affichée que par le biais des écrans GBA en cas de jeu en multijoueur. Sur la minicarte, on voit les limites de la zone, l'emplacement du personnage et du Mog, celui des ennemis et des coffres, ainsi que les changements de lieu (et l'accès au boss).


Contrairement à ses prédécesseurs (de la saga Final Fantasy), Crystal Chronicles s'apparente davantage à un Donjon-RPG, car bien que les donjons ne soient pas générés procéduralement, c'est tout de même là qu'on passe le plus clair de notre temps. L'exploration est plutôt basique : tuer les monstres, ouvrir des coffres, trouver une clé pour ouvrir une porte et accéder à la zone suivante. Le but étant de trouver un maximum d'artefacts avant de se frayer un passage jusqu'au boss. Dans certains lieux, toutefois, l'exploration peut conduire à utiliser les éléments du décor ou des attaques pour ouvrir des passages, et certains sont cachés ou même seulement accessibles selon certaines conditions. Plus on va loin, et plus les donjons se complexifient, certains relevant de vrais casse-têtes ! Les boss se révèlent même généralement plus simples que les épreuves qu'on a rencontrées pour l'atteindre...
Les donjons sont d'ailleurs voués à évoluer au fil des cycles (ou années) ; certains révélant de nouveaux passages et dévoilant de nouveaux trésors, et d'autres simplement peuplés de monstres plus variés et plus puissants.
C'est aussi dans les donjons que l'on obtient les schémas pour fabriquer de nouvelles armes et armures. Il n'est pas possible (sauf exception) d'obtenir une arme toute faite, mais les matériaux requis pour les premières armes et armures sont généralement assez rapides et faciles à obtenir, pouvant même être achetés chez le marchand. Chaque race possède un type d'armure qui lui est propre (ceinture pour les Selkies, gants pour les Lilties, etc.), mais les schémas d'armure de corps et d'arme partagés par tous, heureusement.


Pour les joueurs les plus attentionnés, la principale "quête" optionnelle consiste à trouver le repaire des Mogs, leur maison, cachée quelque part dans chacun des lieux (ville et donjon) du jeu. La première fois, on nous offre une carte de timbres à remplir. Chacune des visites d'un nouveau repaire de Mog ajoute un timbre. Il existe des timbres de plusieurs formes, et en obtenir deux ou trois identiques nous donne une récompense, et en l'occurrence, il s'agit-là d'une nouveauté de la version Remastered : un "Mimic". Il s'agit d'un déguisement permettant de revêtir la forme de l'un des PNJ que l'on peut rencontrer au cours de l'aventure. Les Mimics obtenus ne sont pas aléatoires et en nombre bien définis, évidemment. Le problème, c'est que pour revêtir l'un de ces costumes, il faut que notre personnage soit de la même race et du même sexe que le Mimic obtenu. Autrement dit, il y a très peu de chances de pouvoir en profiter !
Les Mimics ne sont revêtus que pendant les donjons, et pas en ville. D'autres Mimics sont disponibles en DLC payants (et proviennent généralement d'un autre jeu de la franchise Crystal Chronicles), mais encore une fois, le choix de race est extrêmement limité, ce qui les rend proprement inutiles. Quelques DLC contiennent également des accessoires et packs d'armes.


Notez que le repaire de Mog, comme avant, sert également à refaire une beauté au Mog qui nous accompagne (en solo) : teindre ou couper son pelage. Cela peut paraître inutile, mais en réalité, si le Mog est capable d'utiliser la magie (quand ça lui chante) lorsqu'il est disponible, la couleur du pelage va l'inciter à en utilise une de l'élément correspondant ! Et le tondre permet également de lui donner moins chaud dans les lieux au climat aride, ce qui lui permet de se fatiguer moins vite (et donc de porter le Calice plus longtemps sans se plaindre) ! Par contre, c'est un procédé vraiment fastidieux, car la zone que l'on coupe ou qu'on peint est vraiment minuscule et on a l'impression de devoir passer sur chaque millimètre de poil pour arriver à un résultat convaincant. Or, vu le temps que ça prend, ce n'est finalement pas rentable et le pelage de Monsieur Mog aura presque plus vite fait de repousser ! Un élément du jeu qui aurait donc gagné à être amélioré.



L'union fait la force



Voici le sujet qui fâche, et pour plusieurs raisons : le multijoueur. A l'annonce du remaster, les gens s'attendaient à pouvoir jouer à plusieurs en local, comme cela était "possible" à l'époque. Or, Square Enix a finalement déclaré que le multijoueur serait exclusivement en ligne.


Le multijoueur fonctionne de la manière suivante : depuis le menu principal accessible sur la carte du monde, on choisit si on héberge ou si rejoint une partie. Ensuite, on s'inscrit dans la recherche, on choisit une équipe en cours de recherche ou bien on rejoint le salon désiré. Dans le menu des amis, on peut s'échanger un code afin de se suivre mutuellement. Ce faisant, ils est plus facile de créer un salon réservé à ses amis, ou à s'envoyer des invitations directes. Il est également possible, au moment d'entrer dans un donjon, de choisir si on part en solo, ou en équipe, et dans ce dernier cas, des gens en cours de recherche d'équipe rejoindront automatiquement selon les critères sélectionnés.


Bien sûr, comme tout jeu ayant des fonctionnalités en ligne, il est possible de rencontrer des soucis de connexion en période de forte affluence ; un débit internet stable est également nécessaire pour ne pas risquer la déconnexion intempestive.


Jouer en multijoueur nous impose obligatoirement d'entrer dans un donjon. Il n'est pas possible d'être en équipe en ville. Il n'est pas non plus possible, en effet, de faire progresser l'aventure tous ensemble. Du moins, pas comme les gens l'auraient espéré.


En réalité, seul le joueur hébergeant la partie peut récolter la goutte de myrrhe à la fin du donjon. Si chaque joueur héberge tour à tour, chacun en sera alors au même point, mais il faut alors recréer le groupe à chaque fois. A la fin d'un donjon, il est demandé si les joueurs veulent recommencer ce même donjon une fois de plus. S'ils refusent, le groupe est dissout.
C'est grâce aux artefacts que le mode multijoueur (entre amis) prend tout son sens. Car pour tous les obtenir, cela requiert pas mal de passages dans un même donjon. Et en groupe, bien que les monstres soient un peu plus nombreux et un peu plus résistants, l'exploration va tout de même plus vite ! Bon, l'un des joueurs doit porter le Calice (contrairement en solo où c'est un Mog qui nous assiste) et le poser pour effectuer des actions. Mais cela n'est pas si gênant, et cela oblige tout le monde à rester plus ou moins groupé. Car, rappelons-le, le miasme est partout, sauf dans le cercle produit par le Calice, et s'y aventurer peut infliger de lourds dégâts.
Lorsqu'on est en équipe, on voit la jauge de santé de tous les personnages dans le coin en haut à gauche ainsi que leur condition. Chaque personnage se voit attribué une couleur de curseur afin de faciliter la visibilité.
D'ailleurs, la fusion des magies change un peu également en mode multi, car il n'est plus possible de fusionner deux effets via son menu d'action. En fait, pour utiliser des magies à effet supérieur, ce sont les joueurs qui doivent les combiner en lançant leur sort en même temps et en ciblant une même zone d'effet. Avec un bon timing, on obtient un effet de zone magistral, et y parvenir est réellement gratifiant ! Certaines combinaisons de sorts sont d'ailleurs exclusives au mode multi.


Un petit détail également, en groupe, il n'est pas possible de visiter le repaire des Mogs, on peut simplement examiner l'endroit en question, mais il est suggéré d'y revenir plus tard avec notre ami Mog.


Le multijoueur en ligne souffre des mêmes tares que n'importe quel jeu multijoueur : la communauté. Heureusement, les interactions possibles ici sont très limitées, puisqu'on doit se contenter de quelques commentaires et interjections prédéfinis pour suggérer ce qu'on attend. Chaque joueur peut ramasser son propre butin (identique pour tout le monde), à l'exception des magilithes qui sont partagées entre eux. Celui qui ramasse la magilithe a tout intérêt à s'en servir, d'autant plus pour le sort Vie ou Soin. Mais ce n'est pas toujours évident pour la majorité des joueurs, qui préfèrent parfois ne pas se préoccuper de la santé de leurs compagnons. A la fin du donjon, un score apparaît, calculé selon une condition aléatoirement définie à l'arrivée dans la zone (ramasser des Gils, infliger ou subir des dégâts, utiliser la magie, etc.). Selon ce résultat, les joueurs sont classés afin de déterminer lequel d'entre eux pourra choisir l'artefact en premier, puis le second, etc. En effet, un artefact ne peut être obtenu que par un seul joueur à la fois, tout comme on ne peut en sélectionner qu'un seul en solo. Le score peut également influencer la rareté des quatre artefacts obtenus sur le boss. Du coup, cela justifie le fait de revenir dans ce même donjon pour une nouvelle tentative d'obtenir l'un des artefacts désirés.


Pour rejoindre la recherche d'équipiers, il faut définir quel donjon on souhaite visiter. Et cela dépend de la position de la caravane sur la carte du monde (la région où vous vous trouvez). De cette manière, seuls des joueurs présents dans cette région pourront rejoindre votre équipe. Mais cela n'est valable qu'en recherche (aléatoire) de membres du groupe ! Si vous jouez avec un ami, vous pouvez rejoindre son salon de n'importe où, et n'importe quand. Le donjon visité sera celui de l'hébergeur, et il n'y a donc aucun problème lié à un cycle différent.


Une fois que les joueurs d'un groupe ont obtenu tous les artefacts qu'ils voulaient dans ce donjon, et qu'ils souhaitent, par exemple, faire un tour en ville pour fabriquer un nouvel équipement, il leur suffit de le quitter. Ils peuvent ensuite parcourir des donjons en solo, et former à nouveau l'équipe pour un prochain donjon.
Un donjon en particulier peut s'avérer fastidieux à explorer plusieurs fois d'affilée en solo, car il requiert de prendre le bateau entre chaque visite (et payer le voyage) ! Tandis qu'en multijoueurs, une fois le boss vaincu, il suffit d'appuyer sur une touche pour pouvoir y revenir instantanément.


Notez que les serveurs des jeux sont propres à chaque région (Etats-Unis ou Europe) et que les joueurs ne peuvent donc être mélangés entre. Mais il y a suffisamment de joueurs pour qu'il n'y ait pas trop d'attente pour former une équipe. Et comme il n'y a pas de rôle de personnage (n'importe qui peut soigner ou lancer de la magie) à proprement parler, aucun problème d'optimisation, seul le comportement fait la différence !


Evidemment, on peut regretter l'absence de mode multijoueur en local, et d'autant plus dans la mesure où la fonctionnalité existait déjà (à sa manière) dans le jeu d'origine. Cela aurait été un plus non négligeable. Mais le fait de pouvoir simplement choisir de jouer en solo ou à plusieurs sans trop de prise de tête, c'est tout de même appréciable !


Rappelons toutefois que le jeu est cross-plateforme, ce qui signifie qu'un joueur PS4 peut jouer avec un joueur Switch ou un joueur mobiles. L'idée est franchement intéressante, mais pour ce dernier support, il ne faut pas oublier que les contrôles sont différents et que la qualité du jeu dépend aussi de la machine.



Un jeu mobile



Pour peu qu'on ait l'espace disponible sur son téléphone (près de 2 Go), l'on peut installer la version Lite de Final Fantasy Crystal Chronicles sur sa tablette ou son smartphone (Android ou iOS). Pour le jeu complet, il faudra ensuite acheter la version complète depuis le jeu. Il semblerait pour l'heure que cette fonctionnalité ne soit pas très au point et que les joueurs rencontrent quelques soucis à ce niveau.


On voit tout le travail qui a été accompli pour adapter cette version tactile, notamment par le menu du personnage accessible en donjon ou en ville. La présentation est différente, épurée, et plutôt bien pensée. Tout comme sur console, on doit sélectionner le type d'action avant de procéder en tapotant l'écran, toujours en ayant le bon rythme. Une touche permet de contrôler le Mog (pour lui dire de poser ou récupérer le Calice). Lorsqu'on est à côté d'un butin, une icône apparaît au-dessus pour signaler qu'on peut le ramasser en le touchant (mais malheureusement, cela requiert un placement assez précis et pas toujours évident). Le plus gros soucis, en réalité, vient de l'appareil. S'il n'est pas assez puissant, il aura vite fait de ramer pendant les combats (et notamment les boss). Et ces ralentissements auront également un impact sur l'attaque (plus difficile de garder le rythme dans ce cas) et même le choix de l'action à effectuer qui va prendre un peu plus de temps (testé sur un Xiaomi Redmi Note 7).


La version Lite permet de jouer gratuitement à tout le contenu jusqu'à la fin de la première année (en solo, et en multi), mais également à l'ensemble du contenu si l'hébergeur de la partie multijoueurs possède la version complète.


Le cross-plateforme permet également, comme nous l'avons mentionné précédemment, de transférer les données d'un support à l'autre. Toutefois, il faut noter qu'il est nécessaire, dans ce cas, de racheter le jeu sur le support cible. Si les 30 € déboursés pour le jeu une première fois peuvent sembler un prix raisonnable pour un remaster, il est vrai que la facture peut vite grimper si on veut exploiter toutes les fonctionnalités possibles !



Nostalgie, quand tu nous tiens



Le jeu d'origine sur GameCube était déjà très beau à l'époque, et la direction artistique, notamment au niveau des races de personnages, vraiment très mignonne. Le jeu en qualité haute définition rend bien à l'écran, mais ne s'agissant que d'un remaster, il reste sensiblement le même qu'avant. Les textures ont été affinées et les angles adoucis, l'écran est passé au format 16:9 (même sur mobile, bien que le ratio habituel puisse varier d'un appareil à un autre). Les expressions faciales et les modèles de personnages n'ont pas réellement été enrichis visuellement, mais passé les quelques scènes qui les mettent en gros plan, on n'y prête plus vraiment attention. Vous l'avez compris, le jeu ne vous en mettra pas plein les yeux, mais il saura toucher les plus mélancoliques.


Le jeu est fluide et ne souffre pas de ralentissement mais les temps de chargement sont assez nombreux, bien qu'assez courts tout de même.


La musique (à laquelle nous avions consacré tout un article d'OST du mois) est toujours aussi attrayante et appropriée, des sonorités qu'on n'entend pas souvent dans des jeux et qui nous donnent parfois même envie de chanter… en tout cas, elle ne passe pas inaperçue ! Quelques nouvelles musiques ont fait également leur apparition (principalement en mode difficile).


De plus, un dernier point et non des moindres, puisque le jeu a été, à l'occasion de ce remaster, entièrement doublé en anglais. Il n'y a pas de choix de langue des voix (malheureusement), mais cela reste un bon point et on apprécie l'effort effectué. Les doublages ne sont pas les meilleurs qui soient (et les voix pas toujours très adaptées), mais ils restent de bonne facture. En revanche, il est possible de sélectionner la langue (plusieurs choix possibles) des textes dans les menus. La traduction française est d'excellente qualité.


Notons également sur PS4 (et probablement aussi sur Android) l'arrivée d'une poignée de trophées mettant en avant quelques accomplissements du joueur. Ils sont principalement liés à des événements de l'histoire principale et quelques histoires annexes, ainsi qu'à l'équipement et au mode difficile.



Conclusion



Ce remaster de Final Fantasy Crystal Chronicles ne vous fera pas aimer le jeu si vous ne l'aimiez déjà pas à l'époque, sur GameCube. Mais on parle ici du remaster d'un jeu qui était indiscutablement bon et déjà apprécié, malgré ses défauts. Son histoire et son gameplay simplistes, la répétitivité due au farm des artefacts, tout existait déjà en l'état à l'époque. Une amélioration graphique et l'ajout de quelques fonctionnalités (notamment le mode difficile), aussi minimes soient-elles, ne peut pas le desservir et le rendre moins bon qu'il ne l'était. Conserver le mode multijoueurs local aurait été le bienvenu, la possibilité de se rejoindre en ville également, et peut-être des costumes un peu plus variés et mieux pensés, et nous aurions aussi aimé une version boîte. En résumé, ce jeu, en tant que remaster, n'est peut-être pas à la hauteur des attentes de certains joueurs. Aurions-nous été plus enthousiaste si le jeu avait été un simple portage de la version d'origine, et si la communication autour avait été différente ?
Alors, contentons-nous aujourd'hui de pouvoir y rejouer dans les meilleures conditions et à moindre coût. D'autant plus pour les générations qui n'ont pas connu les consoles rétro, et qui n'ont pas ou plus les appareils nécessaires (le câble péritel et la télévision compatible) pour faire tourner le jeu d'origine peuvent enfin découvrir cette petite pépite qui vous occupera quelques dizaines d'heures durant. Gageons aussi que la version mobile soit rapidement améliorée pour arriver au niveau des versions PS4 et Switch !


Joué en version 1.00 sur PS4 Pro

Tennee
7
Écrit par

Créée

le 11 sept. 2020

Critique lue 330 fois

Tennee

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