Final Fantasy III, le dernier opus de la saga sur Famicom paru en 1990, épisode longtemps peu connu en occident. La première sortie du jeu aux USA et en Europe n'intervient qu'en 2006, avec un remake en 3D sur Nintendo DS, qui ne m'a pas du tout interpellé. Je trouve que les premiers épisodes sont davantage adaptés aux graphismes 2D, une contrainte technique pour lesquels ils ont été pensés. Il est dès lors fort dommage que ce soit l'unique épisode à n'avoir jamais eu droit à son "remaster" graphique typé "16-bits", qui ont pourtant fait des miracles sur les deux premiers FF (en particulier les versions PlayStation, et Game Boy Advance).
Mais, on va le voir, ce n'est pas si grave. Pourquoi ? Car la version Famicom 8 bits originale est plutôt haut de gamme.
Rompant avec l'héritage du pourtant novateur Final Fantasy II, ce troisième opus s'apparente à une suite du premier épisode avec le retour, d'un point de vue scénaristique, aux guerriers de lumières.
Si le jeu est largement moins scripté que FF2, il en reprend quand même quelques idées qui forgent le style de la série, et notamment ici le sacrifice des personnages que vous rencontrerez.
Ils sont d'un style très "FF" avec une classe ou une originalité qui reviendra souvent au fil des épisodes.
Au niveau du gameplay, FF3 reprend au premier opus le fameux principe des Jobs. Cette fois-ci de façon plus complexe et améliorée puisque l'on pourra à loisir changer le job des personnages. Ce système n'est pas forcément utile à 100% : la plupart des jobs sont du remplissage, et je suis assez tenté par garder la fameuse équipe composée de deux Fighters/Knight/Monk pour attaquer physiquement, et de deux Mages pour les fonctions de supports et d'attaques massives (Mage Blanc, Noir, ou éventuellement un Summoner: mais les invocations, innovation de cet opus, sont dispo très tard dans le jeu....)
Toutefois, certaines zones sont plus simples à parcourir avec tel job dans votre équipe ce qui stratégiquement vous incitera à tester et switcher, et surtout certains combats de Boss sera facilité par les meilleurs choix.
Ce système laissant en fait beaucoup de liberté au joueur, il est très fun et participe pleinement au plaisir pris à faire du "farming" dans le jeu. Il continuera d'ailleurs à faire quelque merveilles plus tard dans la série, en particulier dans Final Fantasy V et Final Fantasy Tactics.
Sur le plan de l'ambiance, ce FF3 est exceptionnel (comme très souvent dans la série, me direz vous). Nobuo Uematsu livre une bande son plus complète que les deux premiers opus : il n'est pas rare que chaque lieu visité, qu'il soit village ou donjon, possède un thème unique, là où dans FF1 et 2 ils étaient souvent réutilisés. Très inspirées, le souffle épique des mélodies suffit à captiver le joueur.
D'autant que côté réalisation, cela reste bien agréable pour de la Famicom, le jeu est un petit régal de pixel art, surtout dans les phases de combats où le style très artistique de Yoshitaka Amano transpire encore une fois sur tous les ennemis.
Le jeu est à priori plus long que les deux premiers FF (il n'y a pas de compteur dans le menu !), en tout cas les donjons de fins sont assez coriaces, et sont blindés de passages secrets (certains sont obligatoires) comme l'ensemble du jeu. C'est simple, dès que l'on entre dans un village, vous pouvez être sûr qu'il y a des tas d'objets à trouver en fouillant la végétation et les habitations, ce sera pourtant loin d'être le cas pour tous les opus !
Notons aussi que c'est le premier FF à utiliser plusieurs mondes, puisque vous débutez sur un continent volant, avant de rejoindre plus tard à l'aide des précieux airships (il y en a 4 dans le jeu !!!) la planète. La Map est particulièrement jolie et si grande pour un jeu 8-bits...
Moins comparable à FF2, ce Final Fantasy III s'impose comme une sorte de remake supérieur au premier opus et continue à forger les particularités de la saga. Un chef d'œuvre sur 8 bits !